Il va sans dire que la femme constitue, hier comme aujourd’hui, un pilier majeur dans sa famille et dans sa société comme l’indique son rôle, crucial, dans les différents domaines, notamment l’éducation, la culture, les guerres ou encore la religion. Nul besoin donc de s’attarder sur les exploits des femmes dans les différents secteurs et sur leurs contributions pour un développement économique et sociale durable et inclusif. L’histoire en est la preuve.

L’entrepreneuriat féminin est un levier de développement économique qui a pour vocation de donner aux femmes l’opportunité d’assurer leurs autonomies financières, d’évoluer en terme de carrière et de faire preuve d’un potentiel de réussite et de leadership. Il est primordial, à cet effet, d’accompagner les jeunes filles et les femmes vers la création d’entreprises, de renforcer leurs compétences en terme de leadership, de faciliter leurs participations à la population active, et, de manière générale, d’améliorer leurs positions socio-économique, tout en étudiant les scénarios d’entreprendre pour toutes et tous.  

Selon l’enquête nationale auprès des entreprises[1], effectuée par l’HCP en 2019, seulement 12,8% des entreprises au Maroc sont dirigées par des femmes. En effet, la femme dirigeante est plus présente dans le secteur des services avec un taux de 17,3%, vient ensuite le secteur du commerce et celui de l’industrie avec des taux, respectivement, de 13,8% et de 12,6% et enfin le secteur de la construction avec un taux de 2,6%. En ce qui concerne le secteur de l’entrepreneuriat, seulement 8% des femmes se trouvent dans les grandes entreprises, 10,2% dans les petites et moyennes entreprises et 13,4% dans les très petites entreprises.

C’est dire que l’entrepreneuriat reste encore majoritairement masculin. A l’origine de ce fossé d’inégalité entre les hommes et les femmes dans ledit secteur, existe une avalanche de facteurs et d’obstacles qui découragent les femmes de franchir assurément la porte de l’entrepreneuriat à savoir : la représentation socioculturelle liée au rôle de la femme dans la société, le manque d’accès à la formation,

la conciliation entre le travail et la famille, le manque d’expérience, la difficulté d’accès au financement etc…Malgré les efforts déployés dans ce sens, il reste encore un long parcours à mener pour sensibiliser, former et encourager la participation des femmes à la vie active, favoriser leurs autonomisations économiques et financières et leur assurer l’opportunité, voire le devoir d’avoir un impact sur les politiques publiques nationales et internationales, et ce, à travers non seulement l’occupation des postes de responsabilités mais aussi en participant activement au processus de prise de décision.

C’est dans cette perspective que la Fondation Konrad-Adenauer a organisé en partenariat avec le Centre de la Prospective Stratégique de l’ICESCO un forum international de l’Entreprenariat Féminin et de l’Autonomisation des Femmes, sous le thème « L’entrepreneuriat Féminin, un Futur Levier Clé pour le Développement Durable » du 23 au 25 juin 2021. Cette rencontre a été une plateforme de dialogue et d’échange entre les femmes entrepreneurs ayant connu un grand succès dans le monde de l’entrepreneuriat, et un carrefour de discussions riches, d’idées créatives, et de propositions pratiques qui contribueront à la promotion de l’entrepreneuriat féminin.

[1] Enquête nationale auprès des entreprises 2019 (hcp.ma)