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Seminar

La sécurité africaine à l’heure de l’émergence : nouveaux enjeux pour les Relations Internationales.

Les 29 et 30 septembre, la KAS et l’Université Internationale de Rabat (UIR) ont organisé en collaboration un colloque international intitulé : « La sécurité africaine à l’heure de l’émergence : nouveaux enjeux pour les Relations Internationales. »

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L’objectif de cette rencontre était de réunir des spécialistes de l’Afrique issus aussi bien du monde universitaire que professionnel afin de mettre au jour les nouveaux enjeux de la sécurité africaine à partir d’un échange des pratiques et des analyses des différents intervenants. Une approche transdisciplinaire fut privilégiée dans le but d’enrichir la redéfinition de la sécurité africaine à partir des apports des différentes disciplines des sciences humaines et sociales. Il s’agissait ainsi de procéder d’une part à un état des lieux des grandes transformations (économiques, politiques, géopolitiques) que connaît l’Afrique à l’heure actuelle au sein des relations internationales, en particulier quant à l’avenir des pratiques et des enjeux de la sécurité sur le continent. Le second objectif reposait sur l’enjeu d’une redéfinition des outils, des méthodes et des cadres d’analyse nécessaires à l’élaboration prospective de la sécurité africaine.

Le fait de réaliser ce colloque à l’Université Internationale de Rabat était d’une pertinence toute particulière puisque l’UIR a justement fait de l’ouverture vers l’Afrique l’une de ses priorités. Cette stratégie a d’ailleurs été sanctionnée par un contrat signé avec l’Etat marocain en accord avec la politique africaine menée par l’Etat marocain lui-même. Le directeur de Sciences po Rabat, Jean-Noël FERRIE, a à ce titre appuyé le fait selon que l’UIR avait pour vocation de devenir un pôle majeur des études africaines car l’Afrique est une zone d’une grande richesse économique, sociale, culturelle et intellectuelle qui ne peut être exclusivement étudiée depuis « un Nord lointain » et nécessite des recherches effectuées par « un Sud proche ». Ainsi sur le plan scientifique comme symbolique, l’UIR constituait le lieu idéal pour la réalisation de ce colloque.

Lors de la conférence l’attention s’est tout d’abord portée sur les défis méthodologiques et théoriques. A ce titre, Julien DURAND DE SANCTIS, doctorant en Relations Internationales, associée à l’Institut de Recherche Stratégique de l’Ecole Militaire de Paris, a notamment mis en lumière le fait que l’Afrique souffrait d’un statut ambigu caractérisé par un double excès. Le continent est à la fois un espace expérimental, où sont appliqués de manière rigide les modèles traditionnels des théories des relations internationales, et dans un même temps un espace marginalisé car sa spécificité ne permettrait l’application d’aucun modèle. Le colloque a justement eût le mérite d’éviter ce double écueil. Yousra ABOURABI, doctorante en relations internationales et associée au Centre Jacques Berque, a en ce sens proposé une réponse qui consisterait à assouplir les notions traditionnelles plutôt que de les rejeter et ce en développant des outils conceptuels nouveaux et spécifiques à l’Afrique.

La seconde pierre angulaire du colloque portait sur la nouvelle place que joue l’Afrique dans les relations internationales. En effet, aujourd’hui l’Afrique s’intègre de plus en plus dans la mondialisation ce qui permet la mise en œuvre d’une nouvelle « puissance africaine ». Toutefois, si l’Afrique est effectivement sur la voie de l’émergence économique les intervenants se sont demandé quelles étaient les perspectives de développement réel pour le continent. Il a ainsi été avancé, notamment par Philippe HUGON, Directeur de recherche à l’IRIS, en charge de l’Afrique, que la croissance économique n’est pas nécessairement corrélée avec l’amélioration des conditions de vie ainsi qu’avec la diminution des conflits. En ce sens, seule une croissance inclusive, qui intègrera et profitera notamment à la jeunesse, permettra une croissance durable. La jeunesse en Afrique est en effet la clé de voûte de l’avenir car elle constitue à la fois une force potentielle mais également une bombe à retardement en puissance. A ce propos Philippe HUGON a d’ailleurs mis l’accent sur le sens à donner au développement. Selon lui le développement ne consiste pas à appliquer des modèles sources de croissance. Le développement au sens étymologique signifie « retirer l’enveloppe afin de permettre aux potentialités et aux capacités de s’épanouir ». Il ne s’agit donc pas nécessairement d’un rattrapage.

Le colloque a enfin tenté de mettre l’ensemble des interventions en perspectives afin d’envisager l’enjeu sécuritaire en Afrique. Les intervenants ont ainsi concluent que la construction de la sécurité africaine devait se faire grâce à l’élaboration de nouveaux outils et de nouvelles approches intégrant la reconfiguration des facteurs et le développement de nouveaux acteurs. On constate à ce titre que l’évolution des approches civiles, diplomatiques et militaires répond à des logiques multiséculaires entre régionalisation et approche globale.

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l’Université Internationale de Rabat

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Dr. Helmut Reifeld

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Aziz El Aidi

Aziz El Aidi

Projektkoordinator (Gesamtkoordination)

aziz.elaidi@kas.de +212 5 37 76 12 32/33 +212 5 37 76 12 35
De gauche à droite: Helmut REIFELD, Représentant résident de la Fondation Konrad-Adenauer-Stiftung au Maroc, Yahia ABOU EL FARAH , Directeur de l’Institut d’Etudes Africaines, Jean-Noël FERRIE, Directeur de Sciences Po Rabat à l’Université Internationale de Rabat Selbstgemachte Fotos
Yousra ABOURABI, Doctorante en Relations Internationales à l’Université de Lyon, Julien DURAND DE SANCTIS, Doctorant en Relations Internationales à l’Université de Lyon Selbstgemachte Fotos

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