Les organisations de jeunesse confessionnelles dans la préparation des élections

Le 6 décembre la Fondation Konrad Adenauer a organisé, en coopération avec la Jeunesse étudiante catholique JEC et le Mouvement national des Jeunes de la Fraternité Musulmane de Pire MNJ, un séminaire sur le thème « les organisations de jeunesse confessionnelles dans la préparation des élections » à l’université Cheikh Anta Diop qui faisait partie du programme du dialogue interreligieux du 4 au 7 décembre.

La nouvelle représentante résidente de la FKA à Dakar, Madame Andrea Kolb, a commencé en soulignant la cohabitation pacifique de différentes religions au Sénégal et en présentant les activités de la fondation dans le pays. Ensuite, elle a introduit l’invité Dr Kues, secrétaire d’état et député parlementaire allemand, qui a fait un discours sur « la responsabilité des organisations de jeunesse dans le maintien de la paix sociale en période électorale ». Dr Kues a attribué un rôle clé aux gens qui gardent la croyance en Dieu et il a défini les valeurs religieuses comme le guide moral de la société. Il a constaté que le modèle de l’économie sociale de marché, qui n’aspirait pas seulement au profit mais considérait aussi les questions sociales, était basé sur ces valeurs. Deux principes fondamentaux de ce modèle sont le principe de la subsidiarité et ce de la solidarité qui se réfèrent respectivement a la prise des décisions au niveau le plus bas possible et a la responsabilité de donner des chances égales a chacun. La combinaison de ces deux principes peut garantir une économie de marché dont tout le monde peut profiter également. En outre, il a parlé du développement de l’Afrique pour lequel l’accès au marché mondial devait être facilité, surtout en ce qui concerne les produits agricoles africains. Il a terminé en insistant encore une fois sur l’importance du dialogue interreligieux et en accentuant la possibilité du Sénégal et de l’Allemagne d’apprendre l’un de l’autre.

A cause d’autres engagements, Dr Kues ne pouvait pas participer à la discussion qui était ainsi continué par Moustapha Wélé, Francois Mendy, Pierre Djandy et Abbé Dominique Mendy.

Moustapha Wélé a salué la coopération des organisations des jeunes chrétiens et musulmans et il a constaté que le respect pour les autres était toujours considéré comme essential dans l’Islam et que même le prophète Mohammed avait appelé au dialogue avec les autres religions. Si les musulmans, les chrétiens et les juifs réussissaient à coexister pacifiquement, nous vivrions dans un meilleur monde. Il a mis en relief le rôle principal de jeunes qui disposent des capacités et d’une persévérance extraordinaire sans lesquelles cet objectif était impossible à atteindre. Il a exigé qu’ils s’impliquent dans les affaires de la société pour qu’ils puissent changer le futur de leur pays. Face à l’incompréhension et l’insatisfaction générale qui marquent l’atmosphère du pays avant les élections 2012, c’est leur responsabilité de s’engager pour un processus d’élection paisible et de sensibiliser la population.

Pierre Djandy a accentué la nécessité de faire attention de ne pas perdre l’héritage du dialogue interreligieux paisible au Sénégal qui ne devait pas être considéré comme une évidence.

Abbé Dominique Mendy a précisé la définition de la paix en la décrivant comme la présence de Dieu au lieu d’une simple absence de guerre. La paix, selon lui, est la croyance en Dieu qui guide notre comportement morale.

Après la discussion, les participants du séminaire ont été divisés en deux groupes pour réfléchir ensemble sur les pistes d’action pour permettre des élections paisibles. Les résultats de ces réflexions était d’un coté la sensibilisation de la population à travers les médias, des banderoles et des affiches et d’autre coté l’organisations des séminaires dans lesquels les jeunes pouvaient s’impliquer et partager leurs pensées. De plus, les capacités de leadership des jeunes doivent être améliorées dans des séminaires de formation pour qu’ils puissent mieux défendre leurs droits et leurs idées. D’ailleurs, c’est indispensable d’informer la population des processus d’élection. Les participants ont exigé de leurs guides religieuses qu’ils encouragent les gens de participer d’une manière paisible et qu’ils donnent la liberté de choisir leur propre candidat aux gens au lieu de les convaincre d’un candidat préféré.

Le séminaire a montré que la jeunesse sénégalaise veut continuer l’héritage du dialogue interreligieux pacifique et qu’elle est disposée à s’engager activement pour le garder. Grace à cette disposition, le Sénégal pourra continuer à servir comme modèle pour la cohabitation paisible de différentes religions où même les difficultés entrainées par les élections peuvent être réglées d’une manière pacifique et constructive.

Dakar, le 10 décembre 2011

Schielan Babat