KAS

Dr. Hardy Ostry, Représentant résident de la KAS en Tunisie, souligne l'importance du développement régional et de la démocratie participative locale pour l'avenir de la démocratie tunisienne.

Le colloque s’est concentré dans un premier temps sur les problématiques de développement régional en Tunisie, notamment dans le domaine du développement agricole. Fethi Rekik, Directeur du département de sociologie à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université de Sfax, a mis en évidence les difficultés que rencontrent les projets de développement agricole, liées à l’inhérence de l’ancien habitus politique administratif, mais aussi aux attentes locales et régionales. Face à ce problème, les responsables politiques essayent d’adopter une démarche participative, de se mettre à l’écoute des citoyens, de les faires participer au débat.

Il a également été question de la région du Kef et de son industrialisation. En effet, au cours des cinquante dernières années, les tentatives d’industrialisation au sein du gouvernorat ont eu des résultats maigres. Face à ces faibles performances, Hamadi Tizaoui, Enseignant chercheur à l’Université de Tunis, propose de faire un diagnostic de la situation pour comprendre les causes de ce déficit, afin de pouvoir proposer de nouvelles orientations.

La deuxième journée s’est consacrée à la relation entre développement régional et coopération internationale, plus particulièrement la coopération tuniso-allemande. A titre d’exemple, Hassen Amilat a présenté le projet de développement territorial de la région de Marrakech réalisé en partenariat entre la KAS et la Maison de l’Elu de la région. Andreas Marchetti, Senior Fellow au Centre pour la Recherche sur l’Intégration Européenne (ZEI) de l’Université Bonn, a mis en évidence le potentiel de l’expérience allemande pour l’accompagnement du processus de décentralisation de la Tunisie.

Durant ces deux journées, les experts ont discuté de l’importance de la révision du modèle de développement actuel en Tunisie qui ne répond pas aux attentes des citoyens des régions intérieures. Ils ont ainsi proposé la création de nouveaux pôles économiques, capables d’y mobilisier et motiver l’activité économique et l’investissement, l’établissement de banques régionales, la propagation de la culture de l’entreprise dans un climat de démocratie locale et de s’inspirer des expériences étrangères, en particulier de l’Allemagne, afin d’améliorer la coopération entre les deux pays et surtout ouvrir de nouveaux horizons.