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Des chercheurs dans les sciences de l'information et de la presse ainsi que des professionnels des médias aussi bien écrits qu'audiovisuels ou encore numériques ont débattu de la problématique des obstacles et défis que doivent relever les faiseurs de l'information et surtout les Agences de presse en tant que grossistes de l'info. Quel meilleur usage à faire des nouvelles technologies, pour une compréhension pertinente et perspicace des mutations ( sociales?politiques? Technologiques?) en cours .

Les expert en médias, les journalistes et les représentants d'agences de presses internationales conviés à ce colloque ont présenté des exposés à travers lesquels ils ont essayé d'identifier les moyens qui permettent aux agences de presse en général, et la TAP en particulier d'être au diapason de l’évolution technologique et de défendre leur position de source Principale d’information.

Le FTP, les sites web de l’internet de première génération, les réseaux sociaux du web 2.0, le sms… ont déstabilisé l’avantage concurrentiel énorme que détenaient les agences de presse en tant que fournisseurs de l’information en temps réel.

Faut-il considérer ces mutations comme une « menace » pour le rôle des agences de presse qui demeurent, du reste, les organisations journalistiques qui bénéficient des réseaux de correspondants nationaux et internationaux les plus denses et les mieux rompus à la production des nouvelles ? Se dirige-t-on vers une sorte d’« uni-média »)? Ces mutations ne sont-elles pas, en même temps, porteuses de nouvelles opportunités de renouvellement et de développement de l’information agencière.

Au-delà des interrogations théoriques, comment les agences de presse se sont-elles adaptées, dans la pratique, à ces profondes mutations sur les plans technique, informationnel et managérial ?

Telles sont quelques unes des interrogations centrales pendant les 18 interventions présentées lors des panels portant sur les thèmes suivants :

Au cours du premier panel sur :« Quel journalisme d’agence aujourd’hui ? » , Mme.Hamida El Bour présidente directrice générale de l’agence (TAP) a souligné que l’institution œuvre à améliorer et à diversifier son produit en fonction des nouveaux besoins du marché à travers des cycles de formations thématiques de ses journalistes et photographes, le développement et la modernisation des moyens de travail et le renforcement du capital humain notamment dans les régions pour relever le défi de la rapidité : « Nous offrons tous les jours un produit nouveau, professionnel, objectif, neutre et diversifié et nos informations sont d’ailleurs reprises par tous les médias », a-t-elle fait remarquer. Elle a rappelé par ailleurs que la TAP avait organisé du 6 au 8 janvier une exposition itinérante pour faire connaitre son produit photos aussi bien dans la capitale qu’à l'interieur du pays signalant au passage que les s’il est vrai que les médias investissent dans l’information ils n’accordent toutefois pas encore l’importance nécessaire à la photo : "Nous œuvrons, également à promouvoir notre produit à travers la réalisation de vidéos et de films documentaires outre la création d’une cellule d’investigation, le développement du site web et le lancement à partir du mois de Février prochain d’un nouveau système informatique », ajoute-t-elle.

Lors de son allocution, Mr.Edmund Rakta, chargé de projets à la Konrad-Adenauer-Stiftung a estimé qu’après la révolution du 14 janvier2011, la liberté d’expression a beaucoup basculé: « Il s’agit presque d’une liberté exagérée », a-t-il dit faisant observer que « les médias se cherchent encore dans cette Tunisie post révolutionnaire ». Et d’ajouter que : « dans cette nouvelle ère les citoyens ont besoin d’une information neutre, crédible et internationale ».

En effet, les agences de presse avaient un rôle irremplaçable dans un monde où la rumeur est très forte, affirme Mr.Emmanuel Hoog, président directeur général de l’Agence France Presse(AFP. Il a également souligné que« Nous sommes passés d’une pauvreté d’information à un monde hyper informé ». Mr Hoog a relever que pour faire face au défi de la mondialisation, l’AFP a lancé trois chantiers. Il s’agit d'une part d'oeuvrer à offrir une information complète (texte+ photo+ vidéo): « Nous produisons de l’information et non du texte », a-t-il souligné, d'autre part La nécessité pour l'agence de passer d’une information continue à une information « en direct » mais fiable, et enfin de diversifier ses produits et son portefeuille de clients en s’ouvrant sur l’ensemble du monde économique qui a besoin, selon lui, d’informations.

Abdelkrim Hizaoui, enseignant chercheur à l’Institut de Presse et des sciences de l’Information a présenté un exposé dans lequel il avait appelé à la création d’un poste de responsable chargé de la promotion du secteur de l’information: « La liberté de l’expression doit être organisée et régulée pour ne pas donner des résultats négatif », a-t-il insisté.

Dr.Camille Laville ,Enseignante-Chercheuse à l'Université de Nice Sophia Antipolis quant à elle, a présenté une intervention sur le thème : « Les changements en pratique du journalisme d’agence grâce aux nouvelles technologies ».

Mouldi Habchi, ancien rédacteur en chef à l’agence TAP a lui aussi noté dans son intervention, que les réseaux sociaux concurrencent aujourd’hui les agences de presse sur le plan de la rapidité, cependant le point fort de l’agence reste toujours sa crédibilité et sa fiabilité en comparaison avec les nouveaux médias notamment électroniques : « Toutefois les agences de presse sont aujourd’hui appelées à développer leurs produits et à suivre les évolutions à tous les niveaux pour garder leur place dans le paysage médiatique », a-t-il souligné

Au cours du deuxième panel sur « les mutations multidimensionnelles » les intervenants ont échangé plusieurs constats tels que « Les nouvelles plateformes techniques», « Le journaliste d’agence de presse », le « contenu multimédia » ainsi que « les nouvelles approches managériales ».

Quant à la dernière partie, elle était un vrai échange entre les différentes agences de presse. Les intervenants ont partagé leurs expériences pour la Middle East News Agence, en Arabie Saoudite, en Algérie, en Oman, au Liban, aux UAE, au Qatar. Ils ont, par ailleur évoqué les défis des TICs et leur influence sur l'information à l'heure actuelle