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Présentations & compte-rendus

L’industrie culturelle en Tunisie

de Slim Jaoued
A eu lieu le 19 avril 2018, à la Basilique du Kef, la deuxième édition de la conférence du cycle mensuel des rencontres de Tunis, en proposant un sondage portant sur le thème de l’industrie culturelle en Tunisie.

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Le choix de la ville du Kef pour un tel évènement portant sur la culture est très symbolique, vu que cette ville représente parmi d’autres un pilier fondamental du patrimoine culturel tunisien.

Le sondage a porté sur plusieurs axes, essentiellement la perception de la situation culturelle du pays et l’accès aux activités culturelles dans la région,

la politique culturelle et les pratique culturelles des tunisiens et une proposition long terme visant à l'intégration de la culture dans l’enseignement.

Le débat a été très dynamique avec une présence des jeunes et moins jeunes de la région actifs dans la société civile. Beaucoup d'interactions ont eu lieu avec le fondateur du festival internationa SIKKA JAZZ, intervenant dans le programme et qui a témoigné de l’impact d’une telle manifestation sur la région, de point de vue économique, social et éducatif mais aussi sur les problèmes rencontrés pour la réalisation d’un tel évènement de grande envergure.

Le débat a porté sur la nécessité de préserver et de protéger les droits d’auteurs, sur l’incitation des jeunes à pratiquer les activités culturelles et d’y participer en tant que porteurs de projets viables et rentables, sur les spectacles vivants et leur fiscalité compliquée et leurs contraintes juridiques pour les investisseurs et producteurs. Lors des débats il est ressorti, notamment chez les jeunes participants, le rôle des nouvelles technologies dans la promotion des activités culturelles tant en termes de publication électronique des agendas culturels au niveau local que des idées d’affaires économiquement rentables avec les possibilités de la programmation en 3D, des applications téléchargeables sur smartphone liées aux activités artistiques et culturelles et le patrimoine matériel et immatériel des régions.

Perception de la situation culturelle du pays

96.7% des Tunisiens estiment que la culture est importante dans leurs vies, 85% iraient même jusqu'à dire qu’elle est très importante. Pourtant 65% déclarent que la situation de la culture en Tunisie est mauvaise. 37% estiment qu’elle est très mauvaise, ce taux s’élève jusqu’à 46% chez la classe populaire et 45% au centre Est.

D’ailleurs, plus que la moitié des Tunisiens (53%) perçoivent une détérioration de la situation culturelle du pays au cours des 10 dernières années, mais restent tout de même assez opti-miste concernant l’avenir avec 58% estimant que la situation s’améliorera durant les 10 années à venir.

Accès aux activités culturelles dans la région

62.4% des Tunisiens jugent que l’accès à la culture dans leurs régions est mauvais. 34% disent qu’il est très mauvais. On remarque que les régions souffrant le plus de cela sont le Nord-Ouest et le Centre-Ouest avec respectivement 49% et 45% des répondants issus de ces deux régions décrivant l’accès à la culture de très mauvais.

Les activités auxquelles l’accès est perçu comme étant le plus difficile sont le cinéma avec 81%, l’accès est perçue encore plus mauvais dans les régions du Sud-Est et le centre-Ouest. Le cinéma est suivi des expositions d’arts et du théâtre avec 66%. De l’autre côté, 71% des répondants estiment que l’accès aux maisons de jeunes est bon dans la région et 53% autres disent de même pour les spectacles musicaux.

Pratiques culturelles des Tunisiens

Au cours des 12 derniers mois, 38% des Tunisiens ont visité un festival, les jeunes semblent d’avantage intéressés par ce type d’activité culturelle vu que 44% de ceux âgés entre 18 et 29 ans ont participé à un festival cette dernière année. Après les festivals, on retrouve les bibliothèques et les foires du livre comme principaux lieux de fréquentation, en effet, 31% ont visité une bibliothèque ces 12 derniers mois, principalement des jeunes et 31% autres ont visité une foire des livres, On remarque d’ailleurs, que les foires du livre sont plus fréquentés dans le grand Tunis (40%) et Sfax (44%) et également par les universitaires (48%).

Les principaux critères sur lesquels les Tunisiens basent leur choix d’activité culturelle sont les acteurs faisant la tête des affiches (17%), les sujets abordés lors du spectacle (16%) et le type du spectacle qu’ils comptent regarder (13%), à noter que 24% des répondants ne savent pas sur quels critères ils basent leurs choix du spectacle.

Les principaux freins à la visite de sites culturels sont principalement l’absence d’espaces cul-turels à proximité suivi du manque de temps ou de moyens.

En ce qui concerne la lecture, 47% des Tunisiens affirment lire des livres, 20% déclarent lire des journaux, 17% lisent du coran et des livres religieux. La langue privilégiée lors de la lecture est en 1er lieu l’arabe avec 76% suivi du français et de l’anglais avec respectivement 16% et 6%. On note par contre que 17% des jeunes âgés entre 18 et 25 ans privilégient la lecture en anglais et que 26% des universitaires préfèrent lire en français.

A souligner que 24% des répondants déclarent ne jamais lire. Les principaux freins à la lecture étant le manque de temps pour lire avec 56%, 15% se déclarent analphabètes et 14% se disent pas intéressés par la lecture.

Les Tunisiens pratiquent plusieurs activités en amateur, on retrouve la danse en 1er lieu avec 46% des votes, suivi du chant et de l’écriture avec respectivement 42% et 34%.

26% affirment effectuer ces activités seuls, 20% avouent s’y exercer plusieurs fois par semaine.

Les activités culturelles les plus pratiquées sur internet sont, l’écoute de musique en ligne avec 80% des votes suivi de la lecture d’articles et du streaming de films avec respectivement 66% et 63%.

Politique culturelle du pays

75% des tunisiens estiment que la politique culturelle actuelle du pays n’est pas satisfaisante, 48% iraient même à dire qu’elle n’est pas du tout satisfaisante.

Les principales failles de la politique actuelle sont, selon les répondants, le manque de création de nouveaux centres culturels avec 55%, 61% autres estiment que la valorisation du patrimoine du pays n’est pas satisfaisante et 58% critiquent le manque de promotion des po-tentialités artistiques disant qu’elle n’est pas satisfaisante.

Une partie des répondants semblent cependant satisfaits par rapport au nombre (67%) et à la qualité (57%) des festivals organisés.

Les mesures prioritaires à prendre concernant le politique culturelle est le fait d’ouvrir d’avantage d’espaces culturels (30%), favoriser l’accès à la culture aux publics défavorisés (26%) et puis l’intégration des activités culturelle à l’éducation et dans les écoles avec 24% des votes.

Le principal responsable de la promotion culturelle en Tunisie est, selon les répondants, le ministère de la culture (38%).

Intégration de la culture dans l’enseignement

81% Estiment que le système éducatif Tunisien n’accorde pas assez d’importance à la culture. 54% estiment d’ailleurs, que le système éducatif Tunisien n’accorde pas du tout de l’importance à la culture et l’a majorité des Tunisiens voudraient voir l’intégration de plus d’activités culturelles dans les écoles comme par exemple le dessin et la peinture (97%), le théâtre (95%) ou encore l’artisanat d’art (95%).

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À propos de cette série

La Fondation Konrad-Adenauer, ses instituts, centres de formation et bureaux à l'étranger proposent tous les ans uin grand nombre de manifestations dédiées à des thèmes différents. À l'adresse www.kas.de, nous vous présentons, de manière actuelle et exclusive, des conférences, événements et symposiums. Outre un résumé thématique, vous trouverez ici aussi du matériel supplémentaire tel que des photos, des manuscrits de discours, des vidéos ou des podcasts radio.

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