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Discussion

Droits de l'Homme dans l'entreprise

De quoi parle-t-on?

Le 18 juillet, la KAS en partenariat avec l'AGEF a organisé à Casablanca un Ftour-débat sur le thème: « Droit de l’Homme dans l’entreprise. De quoi parle-t-on ? »

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Détails

L’AGEF, en partenariat avec la fondation Konrad Adenauer ont organisé le 18 Juillet 2013 à Casablanca un ftour-débat sur le thème « les droits de l’Homme dans l’entreprise, de quoi parle-t-on ? ». Cet évènement fût l’occasion de partager autour d’un enjeu essentiel du monde du travail au Maroc qui est celui des droits de l’Homme au sein de l’entreprise.

 

Dr. Ellinor Zeino-Mahmalat, chargée de projet à la KAS, a rappelé à quel point les droits de l’Homme dans l’entreprise constituaient « une préoccupation et un thème clé que la KAS cherche à cibler et à élaborer en coopération avec l’AGEF ». Elle a d’ailleurs rajouté qu’aujourd’hui, « les entrepreneurs se rendent compte que le respect des droits de l’Homme présente un investissement rentable et non une contrainte et que le Maroc grâce à une nouvelle base solide du fait de la Constitution est sur la bonne voie ».

 

Abdelkerim Guergachi, président de l’AGEF a rappelé que le thème des droits de l’Homme était très difficile, que certains chefs d’entreprises considèrent que les droits de l’Homme sont seulement une affaire de grandes entreprises et une considération des pays riches. Abdelkerim Guergachi a, dans son allocution, souhaité soulever certaines questions que peuvent se poser les chefs d’entreprise au Maroc. « Pourquoi est-ce que le chef d’entreprise devrait payer 15 ou 20% d’un effectif qui va partir en congé maternité, pourquoi l’employeur devrait–il avoir dans ses effectifs 5% d’handicapés ? ». Les questions essentielles qui devaient être soulevées durant ce ftour-débat étaient selon lui : « est-ce que réellement les droits de l’Homme dans l’entreprise peuvent être un levier permettant la pérennité de l’entreprise mais aussi : peut-on allier la recherche de la productivité et la protection des droits de l’Homme dans l’entreprise ?

 

Nabila Tbeur, directrice générale du Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH), a quant à elle, présenté un aperçu général des droits de l’Homme dans l’entreprise en s’adaptant au public présent essentiellement constitué de managers et de directeurs de ressources humaines. Tout d’abord elle s’est intéressée à la définition des droits de l’Homme telle que prévue dans la DUDH, mais aussi pourquoi il est nécessaire de s’intéresser aux droits de l’Homme, en exposant plusieurs arguments, comme le fait de se conformer aux normes internationales, ou celui d’être en phase avec les évolutions actuelles et la modernité. Il est aussi enfin inévitable de traiter les employés avec respect. Nabila Tbeur a ensuite énoncé les droits les plus affectés et les risques qu’encourt le chef d’entreprise s’il ne respecte pas les droits de l’Homme, comme particulièrement le risque d’image, la perte de qualité, les coûts cachés, les pénalités et surtout les risques liés à la compétitivité. Respecter les droits de l’Homme est une logique qui engendre des effets et qui est rentable à moyen et à long terme. De plus, ce n’est pas seulement l’entreprise qui doit être concernée, c’est l’affaire de tous, autant les gouvernements, les grandes sociétés, les PME, TPE, les actionnaires, les managers, les DRH, les employés, les consommateurs et la société civile.

 

Driss El Yazami, président du CNDH, a, dans son discours, énoncé que les droits de l’Homme étaient souvent ressentis comme la grande spécialité d’un certain groupe de pays occidentaux, l’enjeu est cependant de faire au Maroc de la question des droits de l’Homme la question des citoyens.

 

On ne construit pas un pays seulement par l’action de l’Etat, mais par l’action de tous car le respect des droits de l’Homme doit être effectif, il faut certes donner du travail mais aussi de la dignité, de la compassion et de la solidarité, le statut avancé est central pour le pays, il n’y a pas d’avenir pour le Maroc sans le partenariat et les droits de l’Homme sont une variable essentielle des relations internationales.

 

Le rôle du CNDH, selon Driss El Yazami est de mobiliser les acteurs, réussir à ce que le pays soit en conformité et qu’il réussisse « l’alchimie de la réforme » ceci essentiellement en éduquant les gens. Les élites économiques doivent jouer un rôle central dans ce processus.

 

Amal El Amri, secrétaire générale de l’Union Syndicale Interprofessionnel le Bancaire (USIB) a quant à elle insisté sur le fait que lorsqu’une entreprise ne paie pas, on sanctionne un pays et non une entreprise, et que donc il y a peu d’impact concernant l’entreprise elle-même qui peut continuer à violer les droits de l’Homme. Elle a d’ailleurs rajouté que « tant que cela ne dépasse pas le discours, il y a encore du chemin à faire ». Les normes internationales mettent en place des guidelines dans le monde de l’entreprise mais celles-ci ne forment que de la soft-law qui ne constitue qu’une règle à suivre et qui n’est donc pas vraiment obligatoire. Par conséquent selon Amal El Amri« que pouvons-nous espérer de quelque chose qui n’est pas obligatoire ».

 

Ce Ftour-débat s’est achevé par l’intervention du public qui a principalement insisté sur le bon sens à avoir en terme de droits de l’Homme et sur le grand travail mental de changement au Maroc à effectuer mais aussi sur les évolutions ressenties depuis plusieurs années et les défis qui restent encore à atteindre.

 

Le débat était animé par Mhammed Grine, Vice Président de l'Organisation Marocaine des Droits Humains (OMDH).

 

 

 

Extrait du Préambule de la nouvelle Constitution marocaine :

 

« Mesurant l’impératif de renforcer le rôle qui lui revient sur la scène mondiale, le Royaume du Maroc, membre actif au sein des organisations internationales, s’engage à souscrire aux principes, droits et obligations énoncés dans leurs chartes et conventions respectives, il réaffirme son attachement aux droits de l’Homme tels qu’ils sont universellement reconnus, ainsi que sa volonté de continuer à œuvrer pour préserver la paix et la sécurité dans le monde.»

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Casablanca

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Dr. Helmut Reifeld

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Dr. Ellinor Zeino

Ellinor Zeino

Leiterin des Regionalprogramms Südwestasien

ellinor.zeino@kas.de
AGEF_18-07-2013_Ftour-Débat KAS Rabat
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