Détails

Cette rencontre, modérée par Dr. Zakaria Abouddahab, a été caractérisée par la participation de la délégation des parlementaires allemands composé de Mr Manfred Grund, Madame Carola Stauche, Mr Tankrid Schipanski, Mr Vokmar Vogel. Du côté marocain, on enregistre la présence d’imminents professeurs, académiciens, notamment Dr. Mohammed Khachani, Dr. Farid El Bacha, Dr. Jamal Eddin Maâtouk, Mr Miloud Loukili ainsi que plusieurs experts des Relations Internationales et des problématiques migratoires. La Fondation Konrad Adenauer, initiateur de cet événement a été représentée par Dr. Helmut Reifeld, représentant résident de la Fondation au Maroc et Dr. Mehdi Rais, coordinateur au sein de la KAS-Rabat.

Cette rencontre a été l’occasion de partager les points de vue et d’échanger les idées sur un sujet d’intérêt commun et qui constitue, également, une priorité stratégique dans les relations entre le Maroc et l’Allemagne. De ce fait, un débat très fructueux a été engagé entre les différents participants. En effet, la délégation allemande a insisté sur la nécessité d’assurer un meilleur contrôle des frontières et une gestion efficace des flux migratoires illégaux en provenance notamment du Maroc. Cela concerne aussi bien les ressortissants marocains que les ressortissants des pays-tiers qui ont transité par le territoire marocain avant d’accéder à l’Europe, en l’occurrence l’Allemagne. De plus, Mr Grund, chef de la délégation des parlementaires allemands, a soulevé un point très culminant, celui des retours et des refoulements. Selon lui, la problématique sécuritaire demeure un enjeu majeur nécessitant le renforcement de la coopération entre le Maroc et l’Allemagne en la matière afin de faciliter le retour des migrants irréguliers ou indésirables en Allemagne disposant de la nationalité marocaine ou ayant transité par le sol marocain.

Les participants marocains ont immédiatement réagi en insistant sur l’inefficacité de l’approche sécuritaire. Dr. Khachani, par exemple, a invoqué la nécessité de l’immigration pour l’Europe et particulièrement pour l’Allemagne en raison de manque de main d’œuvre et de la croissance démographique très faible dans la société allemande. De plus, les experts marocains ont insisté sur cette notion de la peur de l’immigration qui ne doit pas régner dans la coopération entre le Maroc et l’Allemagne surtout que le Royaume a adopté une nouvelle politique migratoire plus ouverte à l’accueil, d’ailleurs, la phase de régularisation effectuée par le Maroc en 2014 puis celle en cours d’achèvement en 2017 démontre parfaitement cette situation. Dès lors, les experts marocains ont insisté sur la nécessité d’inscrire la coopération dans un cadre plus globale qui s’attaque aux causes et non aux effets de la migration.

Au-delà des échanges et du débat, cette rencontre a été aussi l’occasion de tisser des liens pour établir des relations de coopération et de partenariat entre les académiciens marocains et leurs homologues allemands.