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Les RH représentent pour le Maroc comme un pays plutôt pauvre en matières premières une ressource particulièrement importante pour tout développement socio-économique. Pour rester compétitif sur les marchés globaux, le Maroc doit adapter ses pratiques RH au niveau mondial.

Les entreprises privés et publiques marocaines peuvent jouer le rôle des acteurs de modernisation et démocratisation par coordonner avec le secteur de formation ainsi que d'éducation, par prendre responsabilité pour le développement humain et en établant des normes sociales pour la gestion des entreprises et du personnel, la diversité ainsi que l’égalité des chances.

Lors du diner-débat, des spécialistes et experts en gestion des ressources humaines ont enrichi le débat par leurs savoir-faire en matière de pratique RH dans les secteurs public et privé.

Mohammed GRINE, ancien syndicaliste et président d’Eucaforest est revenu sur sa longue expérience à la CDG, qui lui a permis d’accompagner le changement des pratiques RH dans cette institution. Pour améliorer le rendement de ses employés et de maintenir leur motivation et leur satisfaction au plus haut niveau, M. Grine a expliqué que la CDG a engagé des reformes réussies, basées sur une approche participative. Le choix de cette méthode n’est pas arbitraire, car le but était dès le départ d’éviter de reproduire les modèles existants ou de tomber dans le piège des réformes complexes. Selon l’ancien syndicaliste, ce succès repose essentiellement sur la mise en place d’un conseil de changement et d’une commission chargée de l’élaboration d’un annuaire d’activités.

M. Grine a également définit quatre valeurs primordiales à prendre en considération dans l’approche participative qui sont : la synergie, l’innovation, la performance et la citoyenneté. En effet, sans ces quatre éléments, M. Grine démontre que l’équilibre entre contribution et rétribution ne peut être établi.

De son côté, M. Khalid BENGHANEM, DRH et membre du directoire de JLEC, a mis l’accent sur l’universalité de la fonction RH. Son rôle réside à gérer, engager les employés et à développer les ressources d’une entreprise, pour mener celle-ci à être performante. Dans ce contexte, les entreprises ont intérêt à mesurer le niveau d’engagement et de performance de leurs employés, et d’identifier les leviers qui leur permettront d’élever le niveau d’engagement ou de le maintenir s’il est déjà bon. M. Benghanem a souligné que les démarches de développement peuvent différer selon les secteurs (public ou privé). L’essentiel est que les managers se focalisent sur les missions à réaliser tout en adaptant leurs outils aux objectifs.

M. Abderafii EROUIHANE, DRH au Ministère de la Justice, a évoqué les défis auxquels le secteur public doit faire face pour améliorer la performance des fonctionnaires. Dans les derniers 16 mois, le secteur public a été obligé d’entamer des changements homogènes avec la vision du gouvernement actuel. Ce qui a mené le secteur public à s’inspirer des bonnes pratiques du secteur privé. Pour M. Erouihane le secteur public devrait surmonter plusieurs obstacles, dont :

-la centralisation de la gestion des ressources humaines au niveau de la capitale du Royaume

-la faible participation des employés et le recours à la promotion interne au lieu de l’externe qui présente des profils plus compétitifs et performants

-le recrutement des fonctionnaires qui se fait sur la base d’une estimation générale, au lieu de se référer à des diagnostics de besoin.

Dans son intervention, M. Hassan CHRAIBI, consultant en stratégie, organisation et gestion des ressources humaines, a souligné que le changement doit faire profiter le client du service public qui est le citoyen. Or, selon M. Chraibi, l’administration marocaine a privatisé plusieurs secteurs vitaux, ce qui a induit à la perte de la notion de citoyenneté dans le secteur public.