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Présidée par M. Ahmed Touizi, président du conseil régional de Marrakech, la délégation a eu l’occasion de visiter plusieurs villes et institutions allemandes.

A la Mairie de Bonn, les participants ont observé de près les principes de l’autogestion communale et de la subsidiarité. Mme. Renate Lucka, directrice du département ‘Administration et coordination’ de la ville de Bonn, a expliqué que l’autogestion communale est un droit fondamental garanti par l’article 28 de la constitution allemande. En effet, « la commune détient plein pouvoir à gérer les affaires locales liées aux citoyens et à la vie publique communale, tout en garantissant les moyens financiers ». Dans le cadre de l’autonomie financière, Mme. Lucka a précisé que la commune gère -indépendamment de l’état central- ces propres ressources qui proviennent essentiellement des taxes, impôts et autres revenus fiscaux.

Dans son intervention, M. Jürgen Suhr, Chef adjoint au département ‘audit et prévention contre la corruption’ a souligné la nécessité de vérifier régulièrement les dépenses de la communes et intervenir le plus tôt possible en cas de mal utilisation du budget communal. Le commissaire des comptes est nommé par le conseil municipal, et rempli ses tâches indépendamment du programme politique du conseil. M. Suhr a affirmé qu’en Allemagne 10 milliard d’euros sont perdus chaque année à cause de la corruption, ce qui nécessite l’intervention de personnes hautement qualifiées au sein du département : architectes, ingénieurs civils, juristes et comptables.

Dans son exposé détaillé, M. Michael Schütte, Chef du département du Budget, a expliqué les mécanismes de la mise en place du budget. Depuis l’an 2000 les communes en Allemagne sont obligées d’établir leur budget selon les principes de micro-économie. De fait, les communes allemandes jouent le rôle de prestataire de services et considèrent les citoyens comme clients.

A la ville de Essen, la délégation marocaine a pu découvrir une métropole à grand potentiel économique au niveau européen et international. Originairement ville minière dans les années 60, Essen a dû transformer sa structure économique et trouver des alternatives à l’activité minière très dominante à l’époque. Durant la visite des élus, M. Klaus Kipper-Doktor a détaillé le processus de transformation basé sur la promotion des investissements du secteur tertiaire. Aujourd’hui, Essen abrite le siège de plusieurs grandes entreprises comme RWE, ALDI et Ivonik. Dans ce cadre, la grande métropole encourage les jeunes entrepreneurs à lancer leurs propres projets grâce aux centres d’incubateurs, chambres de commerce, cellules de consultation et ainsi par l’élaboration de programmes spéciaux.

Pas loin de Essen, la délégation a rendu visite au maire de la ville de Velen, Dr. Christian Schulze-Pellengahr, qui a présenté le modèle d’une des rares communes rurales allemandes sans endettement. Velen a réussi à rembourser ses dettes en 2012 et a acquis par la suite le statut de ‘ville’ au lieu de village. Selon M. le Maire, cette réussite est due à la mise en place de structures attractives pour les entreprises et employés de la ville. C’est ainsi que les petites et moyennes entreprises ont assuré des revenus importants à la ville dépassants le montant des dettes remboursées.

A Düsseldorf, les élus de la région Marrakech-Tensift-Alhaouz ont visité le bureau régional de la CDU pour comprendre les modalités de la participation citoyenne. Dr. Andreas Marchetti, fondateur du bureau de conseil ‘politglott’, a présenté les différentes formes d’intervention citoyenne dans la prise de décision communale, dont : l’initiative populaire, le référendum,

la motion citoyenne, le budget citoyen, l’assemblée citoyenne, la conférence citoyenne, et la cellule de planification.

Au parlement régional de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, les élus marocains ont été accueillis par M. André Kuper, porte-parole du groupement parlementaire de la CDU. M. Kuper a expliqué que grâce au principe de subsidiarité, les citoyens participent dans la gestion de leur commune sans intervention de l’état. Les citoyens identifient mieux leurs problèmes et proposent des solutions adéquates. Ce qui ne permet pas seulement d’augmenter l’efficacité du gouvernement local à lancer les projets utiles et à réduire les difficultés liées à la bureaucratie, mais notamment d’éviter des charges salariales supplémentaires via le bénévolat.

De retour à Bonn, la délégation s’est rendue à la société ‘Engagement Global’ pour comprendre l’interaction directe des citoyens dans la gestion de leur commune. La ville de Bonn a manifesté son intérêt à intégrer la volonté des citoyens, surtout après la baisse de la participation citoyenne et le désengagement des jeunes à la vie politique. C’est ce qui a mené le maire de Bonn en 2010, après un endettement sévère, d’institutionnaliser la participation citoyenne par la création du site « Bonn-packts-an.de ». Cette plate-forme interactive a ouvert la porte aux citoyens pour interagir sur l’efficacité des projets, pour exprimer leur point de vue sur les propositions, et voire même de voter. Selon M. Dirk Lahmann, Directeur du projet ‘participation citoyenne’ de la ville de Bonn, l’impact de ce processus sur la participation est important. Des discussions prennent place, ce qui aide les citoyens à mieux comprendre les mécanismes de la mise en place du budget communal et garanti une transparence élargie.

A souligner, que cette visite d’étude a pour but de compléter le cursus des formations organisées à la Maison de l’élu de la région Marrakech-Tensfit-Alhaouz en partenariat avec la KAS entre 2012 et 2013 sur les thèmes : autogestion communale, participation citoyenne et promotion de l’économie.