De la transition démocratique à l’apprentissage de la démocratie - Bureau de la Fondation au Maroc
Séminaire
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Une trentaine de chercheurs et experts marocains et internationaux sont venus à Rabat pour discuter des changements des paradigmes dans les Etudes Démocratiques. Ils ont débattu autour de la problématique de l’apprentissage de la démocratie, particulièrement en Afrique du Nord.
La conférence fut inaugurée par Abdallah Saaf, le Directeur de la CERSS ; par Mohamed El Hachimi de l’Université Chouaib Doukkali ; ainsi que par Dr. Helmut Reifeld, le représentant résident de la Fondation Konrad Adenauer au Maroc. Ce dernier a souligné l’importance de cette conférence, insistant que la démocratie reste un processus permanent. Il a de même rappelé que la démocratie représente un sujet crucial pour la fondation Konrad Adenauer, qui a été fondé en premier lieu pour soutenir la démocratisation de l’Allemagne après la deuxième guerre mondiale.
Dans une première partie, les intervenants ont parlé de la connaissance démocratique dans le monde arabe. Leur discussion portait sur la prédominance de la transition démocratique dans l’apprentissage de la démocratie. Leur conclusion était que la démocratie ne peut être apprise que par la patience, la tolérance, le dialogue et la réflexion et non par des instructions obligatoires.
Les intervenants ont, dans une deuxième partie, traité le sujet de la connaissance démocratique et l’échange trans-démocratique. Ils ont souligné la nécessité d’élargir l’horizon concernant la façon dont laquelle la démocratie est étudiée. Il s’agit d’émanciper la région des clichés orientalistes. Les programmes pour la démocratisation de l’UE et des Etats-Unis ont été critiqués pour leur façon moralisatrice d’instruire les pays en Afrique du Nord.
Par la suite, les experts ont entamé une discussion sur la société et la connaissance démocratique. Il a été question de comment mesurer scientifiquement la connaissance démocratique d’une société. Les intervenants ont également présenté plusieurs exemples d’apprentissage et d’engagement démocratique qui se sont développées au sein des sociétés en Afrique du Nord, notamment après le printemps arabe.
Pendant la deuxième journée de la conférence, les experts ont parlé des acteurs politiques en relation avec l’apprentissage démocratique en donnant plusieurs exemples d’acteurs religieux et leur action démocratique. La discussion des experts s’est focalisée par la suite autour de la possibilité d’existence d’une démocratie islamique dans le sens où la volonté du peuple gouverne et non les idéaux religieux.
Finalement, les experts ont traité le sujet de l’apprentissage démocratique au Maroc. Ils ont comparé le système politique marocain avec un mariage arrangé entre la démocratie et l’autoritarisme. Plusieurs intervenants ont critiqué que le but principal du régime marocain ne serait que sa survie politique. Ils ont de plus analysé l’influence de la crise du gouvernement sur l’apprentissage de la démocratie au Maroc. Par la suite, le sujet de la différence entre les sexes en ce qui concerne l’apprentissage démocratique a été abordé. La Conférence a été clôturée par un débat et un échange de points de vue entre les experts portant sur plusieurs questions dont : Pourquoi la femme est moins vue comme acteur politique au Maroc ? Existe-il une relation causale entre le déficit démocratique et la discrimination de la femme ?