Le Mouvement Réformiste Tunisien (1837-1934) - Bureau de la Fondation en Tunisie
Séminaire
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Le contact, au début du XIXème siècle, entre le monde arabe et l’Occident, beaucoup plus développé scientifiquement et économiquement, a amené à poser la question « pourquoi les arabes ont-ils pris du retard et pourquoi les autres ont-ils pris de l’avance ? ». C’était le début de l’âge de Renaissance arabe qui a connu une effervescence intellectuelle sans précédent, marquée par la publication de plusieurs ouvrages dont certains continuent à être l’objet de polémiques jusqu’à aujourd’hui.
En Tunisie, le règne d’Ahmed Bey Ier (1837-1855) a déclenché une série de réformes qui a marqué profondément la société. Parmi lesquelles, on peut citer la fondation de l’école militaire du Bardo (1840) et l’abolition de l’esclavage (1846). Ces réformes ont été poursuivies par ses successeurs et ont été couronnées, sur le plan politique, par la promulgation du Pacte fondamental (1857) et la Loi fondamentale de l’Etat (1861) qui était la première constitution arabe.
Le mouvement réformiste ne s’est pas arrêté avec l’avènement du Protectorat français. C’était un mouvement qui a touché tous les domaines. En effet, outre le domaine politique où la création du Mouvement des Jeunes Tunisiens a engendré une nouvelle dynamique, la Zitouna était le berceau de plusieurs tentatives de renouvellement de la pensée religieuse, même si elle a perdu à cette époque le monopole de l’enseignement, après la fondation du Collège Sadiki. Le discours sur la condition des femmes s’est beaucoup développé, arrivant à son point culminant avec Taher Haddad, qui a été le contemporain d’un mouvement littéraire très actif.
Ce mouvement réformiste est vénéré de nos jours, à tel point que des mouvements politiques différents, et même opposés, réclament son héritage. Mais on note que l’aspect critique est généralement absent lors de l’évaluation de ce mouvement.