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Présentations & compte-rendus

La politique dans les régions: quels défis pour les partis politiques ?

de Hatem Gafsi

Kolloquium der KAS und der ATEP

Les partis politiques tunisiens et leur présence dans les régions ont été le thème du colloque organisé par la KAS et l'ATEP le 22 mais 2016 à Hammamet.

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L'importance des régions et des partis politiques dans le contexte postrévolutionnaire en Tunisie, la crise de représentativité au niveau politique ainsi que l’actualité et l'enjeu de la question traitée, dans un contexte de transition démocratique, ont fait l'objet des interventions lors de la séance d´ouverture par M. Hatem M'rad, Président de l'Association Tunisienne des Etudes Politiques (ATEP) et de M. Edmund Ratka (Konrad-Adenauer-Stiftung).

Dans un premier temps, un sondage qui vise à connaitre les contours des relations entre les partis politiques en Tunisie et les citoyens a été présenté par M. Hassan Zargouni (Sigma Conseil). Les résultats de ce dernier montrent, selon l'intervenant, la relation de non-confiance et de déception qui a marqué le peuple tunisien, dans sa relation avec les partis politiques. Dans un deuxième temps, le volet géographie électorale (importantes différences socio-électorales, double exclusion du jeu politique des acteurs de la révolution, part des votes perdus, etc.) a été mis en valeur par Mme Alia Gana (IRMC).

Au cours de la deuxième séance du colloque, les événements politiques qui ont marqué les deux mois de mars/avril 2011 ont été rappelé afin de mettre l’accent sur les difficultés rencontrés sur le terrain des personnes travaillant au profit des partis politique dans les régions. Ensuite M. Andreas Marchetti, politologue allemand (politglott et ZEI/Université de Bonn) a souligné l'importance de l'approche comparative qui peut inspirer l´expérience tunisienne. S'appuyant sur le cas de l'Allemagne, il a mis en parallèle la représentativité des partis au niveau national et au niveau régional et cantonal. Il a souligné l'importance de l'organisation des partis politiques sur tous les niveaux et l'importance de l'approche bottom-up dans l'organisations des partis politiques. Selon l´intervenant, cette tendance à se rapprocher des régions, travailler sur la proximité des citoyens, dans un esprit de rétablir les liens entre les politiques et les citoyens, par tous les moyens, peut être un gage de succès et d´effectivité pour les partis politiques. Plus loin, les perspectives ouvertes par la décentralisation aux partis politiques, notamment à travers la nouvelle constitution tunisienne de 2014 qui valorise les partis politiques, la démocratie, le pluralisme, le statut de l'opposition, garantit le droit du vote et la liberté de constituer des partis politiques, ont été misent en relief par des experts tunisiens. En relevant la question de la neutralité de l´administration publique, l'accent a été par la suite mise sur le défaut de démocratie locale, l'absence d'un choix libre des représentants locaux, le dédoublement fonctionnel du Gouverneur et du maire.

En se focalisant sur les composantes sociales durant la troisième séance du colloque, le problème des genres au sein des partis politiques a été exposé. Le retour marquant du tribalisme et sa relation avec les partis politiques ont été également examiné. En effet, l'instrumentalisation du tribalisme pour des fins politiques, ne ferait que perturber et fragilisé le paysage politique.

Durant la quatrième et dernière séance du colloque, l´expérience du terrain a été mis en valeur par le biais du témoignage de Mme Leila Chattaoui (Nidaa Tounès) qui a entre autre évoqué l'intérêt, pour les partis politiques, de connaître les spécificités de chaque région et de chaque localité, tout en maitrisant les outils de la bonne gouvernance et des politiques de proximité. M. Ajmi Lourimi (Ennahdha) a, de son coté, evoqué de la relation du parti avec les mosquées et le rôle social que jouait le parti Ennahdha. Enfin, le juriste M. Fadhel Moussa, ancien membre de l'Assemblée Nationale Constituante, a été sollicité pour parler de son expérience politique en relation avec la question des régions. Il a ainsi évoqué, l'importance du dispositif du chapitre 7 de la constitution relativement au pouvoir local et a ensuite mis en exergue les défis relatifs à ce projet, surtout les défis économiques et sociaux. M. Fadhel Moussa n’a pas manqué, au final, de souligner l’importance de la société civile en Tunisie, un acteur devenant aussi important que les partis politiques et devant avoir une place de taille dans le paysage politique en Tunisie d´aujourd’hui, y compris en région.

Pour plus d'information sur ce colloque, veuillez égalament consulter la publication du rapport de Mme Hajer Gueldich (ATEP), apparu dans le Courrier de l'Atlas.

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