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Présentations & compte-rendus

Où va la Libye ?

de Samia Fekih-Ahmed

Journée d'étude

Où va la Libye ? Cette question aura été au centre des discussions au cours de la journée d’étude organisée conjointement par la Konrad-Adenauer-Stiftung (KAS) et le Centre des Etudes Méditerranéennes et Internationales (CEMI), le 24 septembre 2014 à l’hôtel Novotel.

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Trois experts spécialistes de la question libyenne ont chacun à leur tour essayé d’expliquer les développements récents du pays et les possibles répercussions sur la Tunisie. En effet, depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye s’est progressivement scindée entre deux camps armés opposés, refusant toute forme de dialogue. Aujourd’hui la situation est telle que la Libye se trouve divisée également sur plan politique, avec deux gouvernements et deux parlements concurrents. Institutionnellement paralysé, le pays est livré aux deux camps, comptant chacun sur ses moyens armés pour mettre fin au conflit. S’ajoutent à ces deux acteurs « identifiables » toute une série de groupes armés en dehors de tout contrôle qui contribue à la fois à l’instabilité croissante du pays et à la complexité de la situation, ainsi qu’à la difficulté pour les parties extérieures de mettre en place une mission de médiation.

C’est notamment le cas pour le gouvernement tunisien qui se trouve aujourd’hui dans une situation difficile, ne pouvant pas identifier une partie claire avec laquelle il pourrait dialoguer et engager des entretiens officiels. La situation pour la Tunisie est d’autant plus critique qu’elle héberge plus d’un million de réfugiés libyens, appartenant aux différentes parties au conflit, pouvant mener à une exportation du conflit sur son territoire à quelques semaines des prochaines échéances électorales en octobre et en novembre 2014.

Lors de son intervention, Mouldi Lahmer, expert en sociologie, a longuement décortiqué le « défi libyen », en évoquant tour à tour les conflits idéologiques et tribaux dans la région, les acteurs de la société civile quasi absents et la faiblesse de l’ensemble de la classe politique libyenne qui n’a pas de cadre clair pour travailler efficacement. Il a à ce propos mis en évi-dence le fait très révélateur qu’un membre élu à la nouvelle assemblée législative ne peut être membre d’un parti politique.

Moncef Wannes a confirmé pour sa part la situation très complexe et difficile que connait la Libye. Le climat instable trouve son explication dans l’absence de l’Etat et la prolifération des puissantes milices armées alliés de forces régionales et internationales, et qui sont donc des acteurs actifs dans ce paysage. Ces milices sont soit idéologiques, soit tribales, soit crimi-nelles.

Allaya Allani a évoqué lors de son intervention les problématiques sécuritaires et politiques qui pourraient avoir des répercussions sur le voisinage de la Libye et en premier sur la Tunisie. Selon lui, la transition libyenne a commis deux grandes erreurs : la loi d’exclusion politique et le laxisme de la classe politique libyenne qui n’a pas condamné fermement les dérives des associations islamistes extrémistes.

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