Asset-Herausgeber

Veranstaltungsberichte

La mobilité des élites

von Dr. Lothar Kraft

Exposé de Lothar Kraft lors du séminaire des boursiers de la FKA à St. Louis 2010

La meilleure politique sociale c’est une société perméable. C’est le concept d’une société de promotion. Les couches sociales inférieures sont soutenues, afin qu’elles puissent se prendre en charge elles mêmes. En Angleterre et en Allemagne, on teste actuellement un concept qui signifie ‘qualification dès le bas âge’. Il s’agit des premières années, marquantes dans la vie de l’enfant. Des fondements et des stimulants doivent être créés, de telle sorte que les enfants venant de familles défavorisées, aient la chance de gravir un jour l’échelle sociale et d’appartenir peut être à l’élite.

Asset-Herausgeber

A quoi sert la prospérité des nations ?

Réflexions sur la crise financière

de Dr. Lothar Kraft

La mobilité des élites

La meilleure politique sociale c’est une société perméable. C’est le concept d’une société de promotion. Les couches sociales inférieures sont soutenues, afin qu’elles puissent se prendre en charge elles mêmes. En Angleterre et en Allemagne, on teste actuellement un concept qui signifie ‘qualification dès le bas âge’. Il s’agit des premières années, marquantes dans la vie de l’enfant. Des fondements et des stimulants doivent être créés, de telle sorte que les enfants venant de familles défavorisées, aient la chance de gravir un jour l’échelle sociale et d’appartenir peut être à l’élite.

Dans chaque société, et même dans la meilleure démocratie, il y a des élites. De nouvelles élites peuvent surgir de la majorité de la population, de la masse des ‘citoyens moyens’. Le sociologue italien Vilfredo Pareto écrit, dans son célèbre livre Circulation/Mobilité des élites : “l’histoire est le cimetière de l’aristocratie“. „Aristoi“ signifie en grec : les meilleurs. Le terme élite vient du mot latin electus , ce qui signifie : choisi, sélection des meilleurs. Le mot élite est né au 17ième siècle. Initialement il désignait des marchandises de valeur, de choix, en particulier des textiles précieux. C’est plus tard que le terme a obtenu sa signification sociale actuelle.

Pendant la Révolution Française, le terme ‚élite’ était utilisé pour désigner des personnes qui ont atteint une position sociales élevée grâce à leurs propres efforts ou à leur force de caractère. C’était ainsi pensé, en opposition à la classe supérieure d’alors composée de la noblesse ou du haut clergé.

Au début de l’industrialisation du 19ième siècle, la bourgeoisie instruite et devenue prospère se considérait comme la nouvelle élite, en contraste avec les masses de travailleurs et les gens simples peu instruits. Aux Etats-Unis d’Amérique, on a considéré pendant longtemps comme appartenant à la classe supérieure, des personnes, de couleur blanche, anglo-saxonnes et protestantes. Avec Kennedy un catholique est devenu pour la première fois président, et avec Obama , pour la première fois, un afro-américain.

La définition moderne de l’élite inclut la possibilité d’un changement d’élites (une caractéristique de la démocratie), la mobilité des classes et couches sociales, la possibilité de promotion sociale (« du laveur de vaisselles au millionnaire »), l’émergence de contre-élites. C’est ce que Pareto appelle la mobilité des élites.

Il existait et il existe encore les „élites de naissance“, auxquelles on appartient de par l’origine. Beaucoup d’études traitent des „élites de pouvoir“ dans la politique, l’économie et l’armée. Chez les militaires, il existe le terme “troupes d’élite“.

Aujourd’hui, on parle de manière générale des élites du mérite, des élites liées à l’exercice d’une fonction. Ce sont les détenteurs de positions influentes dans la politique, l’économie, la science, l’éducation, les médias, la culture, les religions et le sport. Ce qui joue un rôle déterminant ici, c’est le plus souvent le mérite, la position et l’influence. A côté il y a des gens éminents, connus à travers les médias et la presse de boulevard, mais chez qui le mérite ne constitue que très rarement un critère. L’élite mondaine, les riches, les privilégiés, les distingués de la noblesse, de la haute finance et de la riche bourgeoisie, vivent souvent en cercle fermé, dans des clubs, auxquels nous n’avons pas accès. Ils observent une certaine distance, de manière distinguée. La notabilité des boulevards, la société des salon‚ par contre, vit de ragots et des tourbillons de la presse à sensation.

En situation de crise, on parle de la défaillance des élites. Pourtant il existe un idéal, un espoir : les acteurs sociaux clé, qui ont du pouvoir et de l’influence au sein d’un pays ou sur le plan mondial, devraient être des élites stratèges, avec le but de s’engager pour le bien de la population et pour l’intérêt général. C’est cela l’espoir et le souhait.

La réalité est souvent moins réjouissante. Il ya de nombreuses élites qui, sans aucun sens des responsabilités, n’utilisent leurs possibilités que pour leurs propres avantages. Ce sont des élites sans compétence sociale, sans patriotisme social. Des élites qui le plus souvent, consciemment ou inconsciemment, refoulent des problèmes: pauvreté, endettement, inégalités extrêmes entre riches et pauvres, environnement ; ou qui nous conduisent vers des combats et des guerres absurdes. Ces élites ont tendance à adopter un comportement élitaire, élitaire a dans ce cas une connotation négative. Elles ne traitent alors qu’avec ceux qui sont du même niveau, avec leurs semblables, font montre de suffisance de classe, d’orgueil, montrent une supériorité vis-à-vis des gens appartenant à des couches sociales inférieures, pour lesquels ils devraient en fait prendre des responsabilités.

Ainsi, on pose aux élites des exigences d’ordre éthique ou on souhaite l’avènement de nouvelles élites, qui fournissent des performances sur la base de valeurs et avec une crédibilité personnelle. Elles doivent assumer des responsabilités pour la communauté. Elles doivent promouvoir l’équité. La justice sociale, même dans les pays ayant des standards sociaux élevés, comme l’Europe continentale, est devenue un mot clé dans beaucoup de débats politiques.

2. Le monde des règles du football

„Des crises, il y en a toujours. Toutes les années, il ya une crise, cela fait partie de la vie…“ (Garry Burnison, head-hunter célèbre)

La crise actuelle n’est pas responsable de tout ce qui ne marche pas bien actuellement. Bien avant il y avait des problèmes dans le monde. Les vieux problèmes ont juste été aggravés par la crise actuelle.

Les riches et super riches possèdent de nouveau autant d’argent que pendant la période d’avant la récente crise économique. Le nombre de pauvres, par contre, a encore augmenté avec la crise, selon un rapport de la Banque Mondiale. Au plan mondial, la crise a rejeté 53 millions de personnes dans la pauvreté absolue.

En 2007 le manager le plus riche du fonds Hedge à New York a gagné en une année autant que tous les enseignants de l’Etat de New York en trois ans.

Une phrase du journal Le Monde reflète bien cette situation : à quoi sert la prospérité des nations? Doit-elle améliorer les conditions de vie des peuples ou doit-elle enrichir davantage d’infimes élites et aristocraties?

C’est cette phrase que je veux utiliser comme Mantra, comme texte clé pour notre réflexion, une réflexion sur les crises, les élites, la responsabilité, la communauté et la morale.

Comment peut-on, dans une société fortement individualisée avec une orientation dominante vers le matériel, renforcer le sens civique, la solidarité, comment surmonter des inégalités extrêmes? Nous avons du observer l’absence colossale de considérations morales chez une partie de l’élite financière. Une société brutale repliée sur son égo, au détriment des droits élémentaires d’autres êtres humains, exige qu’on repense les principes, les normes, les règles, avec une philosophie politique qui traite de l’influence ou de l’échec de valeurs aussi bien morales que spirituelles.

Les africains ont découvert l’homme. Les anglais le football. Nous vivons avec les deux, tant bien que mal.

Le gardien de buts amateur Albert Camus écrit:

„Tout ce que je sais, avec le plus de certitude, sur les valeurs morales et les obligations de l’être humain, je le dois au football“

Le journal parisien Libération déplore l’élimination de l’équipe nationale française Les Bleus en ces termes : 23 millionnaires immatures sont devenus aveugles à cause de leur gloire à la télévision. Le caractère prétentieux était trop prononcé et les sommes d’argent étaient trop élevées pour qu’on s’en tienne aux principes du fairplay, du travail en équipe et aux règles communes. Un député compléta : chacun pour soi, de l’individualisme pur, l’égoïsme. La seule chose qui compte, c’est l’argent et l’or. Le ministère chargé des sports rouspéta : un désastre moral.

Le président du Nigéria a dissout l’équipe nationale. En Corée du Nord, on ne sait pas si les joueurs ne seront pas bannis dans quelque exploitation minière. En Somalie, 30 fans du football ont regardé dans une case le match Allemagne - Australie. Une milice islamiste attaqua la case. Jouer ou regarder le football est un comportement immoral et empêche les jeunes de combattre pour la guerre sainte (Djihad). Ils doivent être punis; ainsi certains ont été tués et d’autres arrêtés.

Le football a ainsi une dimension hautement politique, et il n’est pas rare qu’il éveille des tourmentes hiératiques.

Beaucoup de choses que nous pouvons reconnaître à titre d’exemple dans le football, peuvent être transposées sur d’autres réalités de la vie. Tous les groupes sociaux et toutes les institutions ont besoin d’un ordre qui fonctionne selon des règles qui doivent être respectées de tous. Ainsi on veut éviter ou réduire le chaos, l’anarchie et la brutalité.

.

Revenons aux crises en dehors du monde du football. Le président du conseil d’administration de la prestigieuse banque HSBC, Stephen Green, a fait dans une interview des déclarations remarquables qui doivent être reportées ici, car elles proviennent d’un homme riche en expérience dans le domaine :

„L’arrogance, l’avidité et l’abus de confiance que la crise ont mis à nu, ne sont pas pardonnables. Nous devons retourner à l’éthique. Notre banque a plus de 300.000 collaborateurs dans tous les coins du monde. Ces collaborateurs ont, au-delà de toutes les cultures et religions, la même compréhension des valeurs morales de base. La morale et l’engagement pour la communauté doivent constituer le fondement d’une politique commerciale de long terme, couronnée de succès. Nous ne sommes pas une association de bienfaisance, mais en tant qu’entreprise, nous avons une responsabilité sociale. Les gouvernements seuls ne peuvent pas sauver le monde. Tout un chacun, chaque agent commercial, doit regarder dans le miroir et pouvoir se dire : oui, j’apporte ma contribution au bien être des hommes. “

3. La crise financière

Il y a deux explications à la crise:

D’abord le niveau d’endettement trop élevé dans la plupart des pays, surtout dans les pays industrialisés très développés (avec en partie des budgets sociaux énormes). Deuxièmement le manque de règles pour les marchés financiers globalement en réseau.

Une cause concrète pour la crise était le marché immobilier des Etats-Unis. „Pourquoi autant de gens ont-ils obtenu aux USA des crédits qu’ils ne pouvaient pas se permettre? Là on est en plein dans la politique. Les gouvernements Bush et Clinton ont fixé pour le pays, l’objectif qui consiste à ce que le maximum de gens possible, aient accès à une maison leur appartenant, ils ont soutenu cette politique et en favorisant les pauvres qui ne pouvaient plus rembourser leurs prêts. (Prof.Raghuram Rajan).

Trois facteurs ont convergé: accumulation de risques, produits et institutions non transparents, réseautage global. Ainsi le système s’effondra. Des pertes relativement maîtrisables sur le marché des hypothèques des USA, est née en fin de compte une crise globale: crise financière, crise de l’économie réelle, crise des Etats, avec le risque d’une banqueroute de l’Etat. Selon les estimations de la Bank of England, ces crises ont déjà engendré des dommages élevés à 60 Bio US. Cela équivaudrait à la performance économique annuelle du monde. ( Sony Kapoor, Thinktank Re-Define).

Des crédits d’hypothèque à des créanciers ayant une solvabilité positive, sont appelés ‚primes’, avec une solvabilité négative ‚subprime’. Subprime en tant que terme pour les crédits immobiliers privés, est utilisé depuis 1993. Le terme signifie de deuxième classe, à haut risque, donc ordure, poubelle. Les crédits au secteur dit subprime-avaient extrêmement augmenté: volumes de crédits en 2001 216 milliards US$; 2006: 600 Mrd.US$. De 2000 à 2007 les prix de l’immobilier ont augmenté en moyenne d’environ 76 %, en Californie, d’environ 140%. En 2006, les banques américaines ont fortement empaqueté de grandes parties de ces exigences de crédit en titres structurés comme des valeurs mobilières. Elles ont été dotées d’une notation attractive, et ensuite vendues par des agences de notation à des banques et clients européens et asiatiques.

C’est ainsi qu’un risque américain a été internationalisé. Des crédits avec un hic ont été dispersés à travers tout le monde. On les a par la suite qualifiés de toxiques. Un journaliste américain a dit pour plaisanter: notre relation avec la Chine est équilibrée: ils nous donnent des jouets toxiques, nous leur donnons des titres de valeur mobilière toxiques. Tant que les bénéficiaires de crédit maniaient leurs prêts conformément au contrat, ça allait. Par la suite, après un début de politique des bas taux d’intérêt, qui a encouragé les vendeurs de biens immobiliers, les taux de crédit commencèrent à monter. Souvent des problèmes liés au marché du travail s’y ajoutaient, avec des pertes de revenus. On en est ainsi arrivé à des défaillances de paiement et à des ventes aux enchères. Cela a provoqué auprès des banques de grosses pertes, parce que les crédits avaient souvent atteint plus de 100% du prix initial du bien immobilier pendant que les prix des maisons avaient baissé de manière dramatique à partir de 2006 (bulle immobilière). A partir de 2007 le business avec les titres de valeur a échoué. Les clients engagent leur responsabilité avec le seul bien immobilier et non avec la totalité de leurs biens. La fin de la Banque Lehman-Brothers du 5 septembre 2008 , avec des clients partout dans le monde, a été l’éruption volcanique finale. Certains se demandent à juste raison, pourquoi et par rapport à quels intérêts des concurrents, cette banque n’a pas été sauvée?

A cause de la crise de confiance entre les banques, la liquidité est devenue de plus en plus serrée et cela s’est répercuté sur l’économie réelle : cela a entraîné des baisses de production, des faillites d’entreprises (par exemple : General Motors). Le chômage a considérablement augmenté à cause des licenciements. Le commerce international recula fortement, comme on pouvait s’en rendre compte avec les transactions avec les conteneurs, un symbole de la globalisation. L’endettement des Etats augmentait à cause de programmes conjoncturels, de baisses de recettes fiscales, des programmes sociaux spécifiques, l’étatisation de banques et les garanties par l’Etat.

‚Marché sans Morale’ est le titre d’un livre de Susanne Schmidt, active pendant des dizaines d’années dans la city à Londres. Le monde de la finance dans la city, avec de façon intermittente, plusieurs centaines de milliers de gens, est devenu une cage dorée. Les questions relatives à la décence humaine dev iennent sans importance. Le travail et les interlocuteurs ne sont pas appréciés selon des critères moraux. La conscience, c’est un mot qui ne dit rien à la majorité dans la city. Frappant l’arrogance, le comportement élitaire, l’absence de morale. A 40 ans, ces banquiers sont déjà vieux. Ce sont surtout des jeunes hommes, blancs, certains avec des origines asiatiques, à peine des africains et presque pas de femmes. Ils souffrent d’insomnies, le soir beaucoup décongestionnent avec l’alcool et la drogue. On dit que la morale ne figure pas dans le contrat de travail d’un banquier d’investissement et elle n’est pas non plus prévue dans la formation des économistes. Selon Madame Schmidt, la morale est pour ces banquiers un mot étranger. La crise financière montre que des parties de l’élite remplacent la responsabilité sociale par la démesure et par des actes qui ne sont favorables qu’à eux et qui portent préjudice à d’autres personnes. L’auteur montre comme dans une image : il est exigé des banquiers d’investissements qu’ils accélèrent à fond avec leur Porsche sans égards. On aimerait conseiller ces conducteurs : conduisez vos Porsche comme si votre petit garçon était assis dans la voiture, sans ceinture de sécurité.

4. Réflexion sur la morale

La morale signifie l’ensemble des normes d’une communauté. Ces règles sont nécessaires pour la conservation d’une communauté ou d’un groupe. Elles servent à protéger la communauté et ses membres. L’être humain n’est pas un colon solitaire. Il dépend d’une communauté.. Il s’épanouit au sein des groupes et des relations sociales. Humberto Eco: „la morale commence lorsque l’autre entre en jeu“. L’être humain vit dans une ambivalence : parfois il aspire à la sociabilité, parfois il veut être laissé en paix, parfois il est coopératif, parfois difficile et cherchant le conflit. Deux forces motrices sont innées chez lui : défendre l’avantage personnel, les intérêts propres et d’un autre côté, être serviable, emphatique. Ni les intérêts propres, ni la considération pour les besoins et les des autres, n’est à priori meilleur ou pire sur le plan moral. Il s’agit de comparaison, de balance, d’équilibre. En marchant, l’être humain se rend compte de l’importance d’un sens d’équilibre qui fonctionne ou pas, s’il est complètement ivre ou malade. L’immoral commence lorsqu’on dépasse les bornes. A côté des valeurs morales, il ya le droit, les lois et, en outre, les comportements quotidiens, les mœurs et les usages. Ce sont trois champs, trois facteurs, qui déterminent le comportement. Dans la pratique, on les retrouve souvent ensemble.

Toutefois, le droit obéit à sa propre culture du droit. Un tribunal ne juge pas selon des critères moraux. Le tribunal décide selon le droit et la loi, selon des règles juridiques. Mais des principes moraux légitimes ont été pris en compte dans ce droit élaboré par le législateur.“ (Ingrid Schmidt, présidente de tribunal).

Il est typiquement humain de souhaiter et de rechercher le soutien moral, par exemple contre l’escroquerie, la violence, l’offense, la discrimination, le mépris, le viol et l’exclusion. De même qu’il est aussi typiquement humain, dans son penchant vers l’immoral, de tromper l’autre et d’utiliser la violence. Les êtres humains ne sont pas toujours justes et décents. Certains ont tendance à tromper l’autre ou à abuser de lui. Morale et immoral supposent que l’être humain soit en mesure de juger moralement, de distinguer entre le bien et le mal. Les animaux ne peuvent pas le faire.

Comportement immoral : si quelqu’un s’impose sans scrupules au détriment des autres, leur porte préjudice, impose ses intérêts de manière égoïste à leur détriment, viole les droits fondamentaux des autres. S’il abuse de ses possibilités ou de son pouvoir. Cela concerne tous les êtres humains, mais ça devient particulièrement grave lorsque des élites qui ont du pouvoir et de l’influence, se comportent de façon immorale.

Les conventions et règles morales au sein d’une communauté ou de la société, les attentes et exigences qui en découlent, doivent créer une confiance mutuelle de base, une zone de sécurité et de fiabilité.

Une communauté morale agit contre l’égoïste qui viole les règles convenues, se comporte de façon immorale. Elle réagit normalement choquée, montrant sa colère et sanctionnant. La morale peut être montrée, de préférence à travers des oppositions, donc des exemples montrant l’illicite, l’injustice, l’arbitraire, l’exploitation.

La morale s’apprend par l’action, l’apprentissage pratique, tout comme on apprend à parler ou à jouer un instrument de musique. Dans la famille, à l’école, dans les groupes, nous apprenons et pratiquons les règles morales, à travers l’imitation, la reconnaissance par les louanges, ou la répréhension. Tout comme il existe différentes langues et cultures, il existe aussi une pluralité culturelle des valeurs, des convictions morales et des traditions, à des périodes différentes et dans des endroits différents. La morale suit aussi l’évolution culturelle, le changement. Des directives morales qui ne sont plus adaptées au temps, peuvent disparaître. Un exemple historique important est la révolution de 1789 en France. Les privilèges de la noblesse et du haut clergé sont combattus, on exige l’égalité en droits de tous les Français. Les êtres humains ne sont pas égaux. Ils sont différents au plan génétique et culturel. Mais on doit accepter, comme revendiqué, que tous les êtres humains ont les mêmes droits, les élites, tout comme la majorité de la population.

Une clarification par Adam Smith( 1723-1790):

Un mobile fort pour la prospérité d’une nation réside dans l’effort de l’individu ou de différents groupes, en vue d’améliorer leur situation économique et de relever leur niveau social, par la compétitivité, l’aspiration à la propriété et à l’intérêt personnel. Mais les êtres humains ne sont pas seulement déterminés à s’imposer au plan individuel, pour leur propre intérêt et leur avancement. Les êtres humains ont aussi en eux une prédisposition sociale à l’empathie. Presque tous les êtres humains souhaitent être reconnus et respectés par les autres. Chacun, dit Smith, a le droit et l’obligation morale d’aspirer à améliorer son niveau de vie et sa position sociale. La limite critique, la limite morale est dépassée, lorsque en y aspirant, d’autres êtres humains sont privés et subissent un préjudice, ou lorsque les bases d’existence et les droits fondamentaux d’autres êtres humains sont heurtés. L’attitude morale approuve la défense des intérêts et avantages propres, mais exige la prise en considération des droits et intérêts des autres.

C’est immoral quand la prospérité des nations n’améliore pas la vie de la population, mais rend les riches plus riches ; et les pauvres plus pauvres. Mais dans beaucoup de pays, c’est cela la réalité. .

5. Le rôle de la politique

Dans la publicité politique, il ya souvent des paroles et promesses irréalistes, de la polémique et de la démagogie. Les citoyens ne peuvent pas se fier à cela, ils deviennent donc méfiants. Ce ne sont pas les paroles qui comptent, mais les actions, les faits, les résultats. Mais quel est le rôle de la politique, surtout du gouvernement qui détient le pouvoir? Quel objectif l’Etat et les institutions politiques doivent-ils poursuivre? L’Etat doit veiller à l’ordre et la sécurité et les garantir ; les mêmes droits pour tous les citoyens ; la justice pour tout un chacun. L’Etat doit fournir les services publics dont la population a besoin. L’Etat doit créer les conditions qui permettent à la population de développer ses potentialités. Les peuples disposent de potentialités pour apprendre et se développer, des potentialités relativement à l’application, l’ambition, les talents, la créativité. Certains gouvernements perturbent le peuple lorsqu’il fait des efforts, fournit des prestations de qualité. Ces gouvernements ne devraient pas s’étonner si, à cause de leur comportement, leurs Etats deviennent des perdants et des ratés, comparés à d’autres Etats.

Les élites ont une responsabilité vis à vis de la population. Elles ont tort si elles n’ont pas la volonté d’améliorer le bas niveau de vie et d’éducation de la population. Les succès en matière de réforme dépendent de la qualité, la mentalité, la morale et la détermination des élites. „ Pour la grande ressource de l’Afrique, à savoir ses habitants, il manque le cadre politique dans lequel ils pourraient s’épanouir“ (Le spécialiste de l’Afrique Prof. Peter Molt). Tout un chacun, aussi l’élite politique, économique, intellectuelle, doit pouvoir regarder dans le miroir et se dire: oui, je contribue au bien être des être humains.

6. A la fin, encore un regard sur le football

Le philosophe Popper disait :

„Les pessimistes ont souvent raison. Mais c’est aux optimistes que nous devons le progrès et l’invention.“ Les pessimistes ont souvent raison ; mais on vit mieux avec l’optimisme.

Dans un commentaire sur l’équipe nationale allemande de football, le journal Frankfurter Allgemeine Zeitung du 20 juin 2010 écrit :

La qualité du jeu, la force de caractère et la force physique, ont créé une ambiance de renouveau qu’un revers de fortune ne peut pas remettre en cause. Les joueurs allemands, avec des parents ou lieux de naissance turques, polonais, bosniaques, ghanéens, nigérians, représentent au sein de l’équipe nationale, en plus de l’enrichissement au plan sportif, aussi un enrichissement culturel. A cet effet, les joueurs de l’équipe nationale s’attachent à des valeurs, considérées dans le football comme des vertus allemandes, mais qui dans la vie politique et économique, n’ont pas actuellement une conjoncture favorable. Il s’agit de la fiabilité, la détermination, le sens des responsabilités. Durant ces semaines, ces valeurs seront mises en rapport avec de jeunes footballeurs.

L’attaquant allemand né au Brésil Cacau déclare : „Je pense qu’il manque souvent dans notre société de bons modèles. Des gens qui ont pu réussir, gravir l’échelle sociale, par beaucoup de travail et de passion. Ce n’est pas facile, pour personne, mais c’est possible. On doit savoir qui on est. On doit se battre pour atteindre quelque chose. “Cette citation résume la quintessence de mon exposé. On devrait compléter que Cacau puise sa force dans sa croyance religieuse. Il en est ainsi avec l’attaquant turc Özil. La FAZ écrit que ce sont les religions chrétienne et musulmane qui trouvent une place au sein de cette équipe.

La ministre française des finances Lagarde déclarait récemment dans une interview:

„Quelque chose de très simple joue un rôle dans notre vie: le soutien affectif par les grands parents, les parents, les partenaires, les enfants et les amis. C’est la certitude qu’il n’y a rien de plus important dans notre vie que l’amour et la tendresse.“

Seule une femme ou un poète peut ainsi formuler les choses. Compte tenu des nombreux dangers, des soucis, des peurs et des déceptions dans la vie, il est toutefois bon de ne pas perdre de vue cet aspect de notre vie.

Lothar Kraft

Berlin

Juillet 2010

Asset-Herausgeber

Seminar
14. - 16. Juli 2010
Palmarin
Jetzt lesen

comment-portlet

Asset-Herausgeber

Asset-Herausgeber