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Un regard rétrospectif jeté sur les modèles de développement adoptés par la Tunisie montre que, depuis les années 1970, le modèle néolibéral extraverti et l'économie de marché, choisi en 1995, se sont essoufflés malgré des réussites incontestables. Les désordres consécutifs au 14-Janvier 2011, en plombant la productivité et en aggravant le chômage ont fragilisé l’économie de manière considérable. Les finances publiques mises à rude épreuve handicapent fortement la capacité de l’État à résoudre les nombreux problèmes budgétaires et économiques. L’endettement croissant (la dette extérieure atteint désormais 90% du PIB) et l’inflation galopante mettent en péril non seulement l’ensemble des équilibres économiques mais aussi la paix sociale.

Tout cela augmente notre dépendance à l’égard des institutions financières internationales entrainant de ce fait l’obligation de mettre en œuvre des programmes d’ajustement structurel ; ce qui a pour effet, entre autres, de mettre à mal la souveraineté du pays.

Cette crise pourrait trouver son origine dans le manque de visions claires des gouvernements successifs qui gèrent au jour le jour et dans des prises de décisions et les politiques incohérentes sur un fond d'absence totale de stratégie de développement économique et social. À ce propos, il convient de ne pas négliger les effets délétères du régime politique actuel, certes démocratique, mais dont les mécanismes institutionnels handicapent la nécessaire réactivité du pouvoir exécutif face aux problèmes de tous ordres et, d’abord, en matière de relance de l’économie.

Il est par conséquent nécessaire de repenser notre modèle actuel afin d’assurer aux organes de décision la possibilité de mettre en œuvre, de manière efficace et rapide, une stratégie de relance économique et  d'amélioration du niveau de vie de la population. Mais quel serait ce modèle de développement providentiel ? Quelles formes devraient prendre les choix politiques, économiques et sociaux cruciaux pour fonder ce modèle de développement ?