M. Lammert, qui était également venu à Ottawa pour un voyage en Amérique du Nord avec des arrêts à Chicago et à Washington D.C, a rencontré les membres du corps diplomatique basés dans la capitale canadienne ainsi que de nombreux représentants d'universités, de groupes de réflexion et d'autres institutions de recherche. Des séances d'information sur la situation politique actuelle au Canada, où une nouvelle Chambre des communes sera élue le 21 octobre, faisaient également partie du programme de la visite.

Au cours de deux événements sur les thèmes "L'avenir du multilatéralisme" et "La coopération internationale au XXIe siècle", le président de la Fondation a expliqué les raisons qui ont motivé l'ouverture d'un bureau étranger au Canada, pays qui était jusqu'à présent co-organisé par le bureau de la KAS USA à Washington. Il a notamment souligné que la Fondation tient ainsi compte du fait que l'importance du partenariat étroit entre le Canada et l'Allemagne ainsi qu'entre le Canada et l'Union européenne s'accroît depuis des années. L'Allemagne et le Canada partagent les mêmes valeurs et intérêts au niveau international dans les domaines des droits de l'homme, de la démocratie, de l'État de droit, de la résolution des conflits, de la sécurité, de l'environnement et du changement climatique. Les deux pays sont fermement résolus à maintenir et à développer un système international fondé sur des règles.

Dans son allocution, Norbert Lammert a rappelé qu'il y a 30 ans jour pour jour, une manifestation historique a eu lieu à Leipzig le lundi, à la suite de laquelle la division de l'Allemagne et de l'Europe a été surmontée. Dans son livre "The End of History", publié en 1992, la politologue américaine Frances Fukuyama a tenté de présenter la chute du mur de Berlin et la fin de la guerre froide comme le point final d'une évolution qui aiderait la démocratie libérale à faire une percée dans le monde entier.

L'espoir d'une solution à tous les problèmes du monde existant à l'époque n'a cependant pas été comblé, selon M. Lammert. Au contraire, les menaces qui pèsent sur la politique internationale, par exemple sous la forme du terrorisme mondial, sont aujourd'hui si massivement exacerbées que ces dangers ne peuvent être contrés que par une coopération intensive entre tous les pays qui partagent l'évaluation de ces défis mondiaux. Néanmoins, le multilatéralisme est le plus fortement critiqué au moment même où il est le plus nécessaire, a souligné l'ancien président du Bundestag allemand, en faisant référence aux États qui ont longtemps été des icônes de la coopération multilatérale mais qui se sont maintenant détournés de ce principe.

Les "pays de même sensibilité" ont dû contrer cette situation en intensifiant leurs efforts pour consolider un ordre international fondé sur des règles à tous les niveaux. La Konrad-Adenauer-Stiftung veut soutenir activement cette stratégie de résolution des problèmes mondiaux en ouvrant un bureau étranger au Canada. "La coopération est plus importante que jamais" a été l'appel du Président de la Fondation aux invités de la cérémonie d'ouverture officielle.

Le projet KAS Canada, basé à Ottawa, encourage la coopération et les échanges multilatéraux entre le Canada, l'Allemagne et l'Europe sur les défis mondiaux les plus importants de notre époque, notamment dans les domaines de la sécurité, de la technologie, du changement climatique et de la migration.