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L’image de l’islam est largement associée aujourd’hui à l’islam politique d’une part, et au terrorisme d’autre part. Nous avons déjà eu à débattre, lors de précédents workshops, de ces deux thèmes. Cependant, nous avons aussi choisi, depuis déjà des années, de mettre en relief une troisième voix de l’islam qui est le réformisme. Cette voix est, certes, moins présente, mais elle pourrait s’avérer plus prometteuse.

Né lors du XIX, en relation avec la découverte de la nouvelle civilisation industrielle, le réformisme musulman a parfois été associé à l’islam politique, ce qui constitue une aberration, car il est chronologiquement antérieur et doctrinalement différent. Mais comme une partie de l’islam politique s’engage aujourd’hui dans de douloureuses révisions, et que la dé-radicalisation devient partout un mot d’ordre de grande actualité, une remise en valeur du réformisme, comme histoire, notions et principes, sera extrêmement utile. En effet, il pourrait contribuer à donner de nouvelles perspectives, modérées et tolérantes, dans les sociétés à majorité musulmane ou dans les communautés musulmanes en Occident.

Le réformisme, c’est une vision plus ouverte du monde, une attitude plus tolérante à l’égard de la diversité, une herméneutique moins littéraliste du texte religieux, une plus grande aptitude au dialogue et au compromis, et une religiosité plus spirituelle.

Le réformisme peut-il aider les musulmans aujourd’hui à se frayer une nouvelle voie et se faire entendre d’une nouvelle voix? Peut-il constituer un horizon prometteur ou serait-il plutôt une étape historiquement révolue?

Qui pourrait prétendre aujourd’hui incarner le réformisme musulman? Comment définir une attitude réformiste, eu égard à la complexité des situations actuelles de l’islam?

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