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De multiples workshops ont été organisés par les deux institutions, la Konrad-Adenauer-Stiftung (KAS) et l'Observatoire arabe des Religions et des Libertés, pour recueillir les expertises, stimuler les débats et exposer les expériences internationales. Le texte de la nouvelle constitution tunisienne, adopté par la quasi-majorité des membres de l’Assemblée Constituante le 26 janvier 2014, porte l’empreinte de tous les débats de la société civile tunisienne sur ce sujet, y compris ceux qui avaient eus lieu dans nos workshops et consignés dans nos rapports

Plusieurs universitaires et experts du monde ont eu la gentillesse, et parfois le courage, de venir participer à ces débats. Cependant, l’urgence de l’actualité n’a pas permis de publier les contributions et les points de vue de grande valeur intellectuelle. Focalisant le regard sur la réalité tunisienne, il n’a pas toujours été possible d’approfondir le débat sur ses aspects théoriques et philosophiques.

La rencontre annuelle de dialogue de religions à Tunis offrira la possibilité de revenir plus sereinement sur ce thème et de préparer la publication d’un recueil dans lequel seront consignés les textes des participants. Il permettra en outre d’associer tous ceux qui avaient aidé la Tunisie par leurs réflexions à la joie du pays de se voir décerner le Prix Nobel de la Paix 2015, via le quartet représentant la société civile tunisienne. Même s’il est vrai que la joie se mêle à l’amertume de voir le terrorisme engrener le pays, s’imposant comme un farouche rival à la démocratisation consensuelle qui voudrait éclore dans ce pays malgré un contexte international et régional peu encourageant.

La sécularisation ne signifie pas le crépuscule des religions. Bien au contraire, celles-ci peuvent s’y adapter, se transformer, se réformer et bénéficier des bienfaits de la paix civile. Cependant, il n’y a pas de recette magique pour imposer une sécularisation adéquate.

Par sa transition politique relativement pacifique, la Tunisie s’est transformée en un véritable laboratoire ouvert pour tester la capacité d’un compromis historique pour un équilibre entre religion et libertés, spiritualité et identité, droits de l’Homme et conventions sociales.

En effet, la Constitution de 2014 semble avoir réussi, en théorie, à tracer des solutions positives. Il reste à savoir jusqu’à quel point ces solutions pourraient se transformer en une réalité tangible, tant sur le plan de la législation que celui de la culture.