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sont parmi les axes qui vont être traité pendant le 34ème congrès du Forum de la Pensée Contemporaine les 23-24 et 25 juin 2011 au siège de la Fondation Temimi sur : QUEL AVENIR POUR LES UNIVERSITES MAGHREBINES A LA LUMIERE DES TRANSFORMATIONS SCIENTIFIQUES LOCALES ET INTERNATIONALES ?

Description du problème

Prof. Abdeljelil Temimi

Tous les responsables, les universitaires, les élites et l’opinion publique maghrébine reconnaissent aujourd’hui que la situation de nos universités est décevante. Aucune université maghrébine ou arabe n’a été retenue dans les 500 premières universités à l’échelle mondiale. Ce constat amer a interpellé les responsables et les universitaires car cinquante ans après l’indépendance politique de nos pays, nous n’avons pas accordé à l’enseignement supérieur et aux universités l’importance qui est due à ce secteur stratégique. Des sommes colossales ont été dépensées ces dernières décades pour la réforme universitaire mais sans rendement véritable qui aurait pu situer honorablement nos universités à l’échelle internationale.

Les signes de cet état des lieux sont nombreux, à commencer par notre absence sur le plan des publications scientifiques. Aucun de nos laboratoires n’a par exemple préparé un chercheur au prix Nobel. Il n’existe pas d’inventeurs maghrébins. Cet état s’est traduit par notre déclassement à l’échelle de la recherche scientifique internationale et plus particulièrement au niveau des publications en langue anglaise. Par ailleurs, nous n’avons pas de véritables laboratoires soumis aux normes numériques internationales et ce, malgré les nombreuses réformes conjoncturelles et partielles imposées à nos universités. Ces dernières n’ont pas été en mesure d’apporter une véritable transformation scientifique adaptée à notre espace universitaire maghrébin.

Il n’existe également aucune coordination scientifique entre nos espaces universitaires maghrébins qui aurait pu contribuer à concevoir une véritable réforme à l’échelle maghrébine. Cela fait malheureusement partie des conséquences du coût du non Maghreb. Toutes les réformes universitaires, telles qu’elles ont été entreprises par le passé, sont vouées à l’échec, l’exemple le plus fameux étant évidemment le système LMD. Il nous a été imposé et a créé un profond malaise au niveau des nombreuses commissions spécialisées auxquelles ont participé des universitaires, des administrateurs et des hauts responsables. Un débat s’est ouvert sur les conséquences futures de cette réforme. Nous rappelons ici que depuis deux ans, nous avons organisé le troisième congrès sur le coût du non Maghreb, en partenariat avec le Ministère de l’Enseignement Supérieur marocain et l’Université Abdelmalik Essaâdi à Tanger précisément sur le thème « Rôle des universités maghrébines dans la construction maghrébine ». Un nombre important de réflexions, de projets et d’idées ont été formulés mais, à notre grand regret, les hauts responsables et décideurs de ce secteur ne les ont pas pris en considération.

C’est à la lumière de ce constat que nous revenons à la charge pour traiter ce problème du système LMD. Nous avons invité de nombreux experts et connaisseurs maghrébins venant d’horizons aussi différents que les Etats-Unis, l’Iran et l’Australie pour débattre de l’impact de cette réforme sur l’avenir de nos universités. N’oublions pas que l’université doit être la référence pour la qualité, de la créativité, un véritable think tanks servant à déterminer l’avenir de nos peuples.

Tunis le 07/06/2011, Abdeljelil Temimi