Bouleversements en Afrique du Nord: la Tunisie trois ans après la révolution - Bureau de la Fondation en Tunisie
Présentations & compte-rendus
La KAS à Tunis recevait pour la deuxième fois, samedi 15 février 2014, un groupe du Centre régional de la Saxe pour l’éducation civique et politique, dans le cadre d’un voyage d’étude en Tunisie, pour une journée d’information sur le thème : «Bouleversements en Afrique du Nord: la Tunisie trois ans après la révolution ».
Déjà en 2013, le groupe avait rendu visite à la Fondation pour écouter et s’échanger activement avec ses partenaires sur les changements que connaissait la Tunisie à ce moment.
Cette année, la journée a été ouverte par Dr. Hardy Ostry, représentant résident de la Konrad-Adenauer-Stiftung en Tunisie. Il partagea son optimisme prudent à l’égard de l’avenir de la Tunisie, au regard de l’adoption de la nouvelle Constitution et de la nomination d’un nouveau gouvernement de technocrates, qui «guident» la Tunisie depuis fin janvier 2014. Il donna également au groupe un court aperçu du travail de la Fondation en Tunisie et de celui de ses partenaires.
La matinée a été consacrée à l’actualité tunisienne et la situation dans laquelle se trouve le pays, trois ans après la révolution, ainsi qu’au rôle des partis politiques dans le processus de transition politique. La situation actuelle et les étapes du processus de transition ont été présentées au groupe par Prof. Mohamed Haddad, Président de l’Observatoire arabe des Religions et des Libertés (OaRL). Sa présentation insista particulièrement sur les raisons de la stagnation du processus de transition politique et celles de la réussite du Dialogue National, qui participa à l’adoption de la nouvelle Constitution et à l’installation du nouveau gouvernement de technocrates. En revenant sur les trois dernières années, il souligna le caractère particulièrement sombre de l’année 2013 pour la Tunisie. La discussion qui suivit son intervention porta surtout sur la nouvelle Constitution et notamment la place qu’elle accorde à la Religion. Prof. Ridha Chennoufi présenta quant à lui le paysage politique tunisien de l’après-révolution, le rôle des partis dans la démocratisation de la société tunisienne et leur situation actuelle. Pour lui, une des particularités du paysage politique tunisien actuel est la volonté commune des différents partis de sortir le pays de la profonde crise, dans laquelle il s’est trouvé ces dernières années. « La Démocratie est synonyme changement! », déclara-t-il au regard de l’importance de la possibilité d’une alternance politique dans un pays longtemps dominé, même après la révolution, par un seul parti.
La journée s’est achevée avec la présentation d’Asma Gharbi, avocate et experte au près du Centre Kawakibi pour la Transition Démocratique, sur les thèmes de la gestion du passé de la justice transitionnelle et de la réconciliation nationale. Elle partagea avec le groupe son jugement sur la loi de justice transitionnelle, en expliqua ses mécanismes et son rôle dans le traitement du passé. La discussion a été l’occasion d’un échange sur les différentes expériences quant à la gestion et au traitement du passé. En effet, les participants ont mis en évidence les ressemblances et les différences entre l’expérience tunisienne de gestion du passé et celle des « nouveaux Länders » allemands avec le traitement de l’époque de la Stasi (police politique de la République Démocratique Allemande).
A la fin de la journée, Henry Krause, conseiller au près du Centre régional de la Saxe pour l’éducation civique et politique, remercia la KAS pour cette journée d’étude et d’information, laquelle permit aux participants de mieux comprendre la situation actuelle en Tunisie.
