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Présentations & compte-rendus

Le destourisme et le leadership

de Hatem Gafsi

Diskussion der KAS und von Tounes Al Fatet

la Konrad-Adenauer-Stiftung et l’association Tounes Al Fatet ont organisé, samedi 12 mars 2016, un débat sur: « le destourisme et le leadership ».

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L'évènement s’inscrit dans le cadre de la série de débats « précisions idéologiques » qui vise à clarifier les zones d’ombre dans les constructions idéologiques des principaux courants politiques en Tunisie. C’est la difficulté de dissocier le courant destourien de la personne de son leader, depuis sa création en 1920, qui a été traitée en l’occurrence.

La séance d’ouverture a permis à Edmund Ratka d’évoquer « le destour » et de rappeler l’état de droit dans le sillage d’une structuration réfléchie d’un mouvement ou d’un parti politique. Hazar Ferchichi, modératrice du débat a exposé le credo de l’association, résumé les grandes lignes du débat et rappelé les règles qui régissent les interventions en veillant à présenter les deux intervenants.

Amor S’habou a eu le privilège d’ouvrir la séance suite au tirage au sort. Son intervention a mis l’accent sur le sens premier ou l’étymologie du terme « leader ». L’éloquence et la justesse sont les termes qui orientent le parcours de celui qui se prétend leader. Il a cité des personnalités qui sont dotées de qualités leur permettant de rivaliser avec Habib Bourguiba au sein du mouvement destourien comme : Ali Balhouene, Azouz Rebai, Salah Ben Youssef.

Pour l’intervenant, le parangon qui permet à ces personnalités d’accéder au rang de leader est l’expérience relative à l’emprisonnement imposé par le Colon. Trois étapes sont fondamentales et permettent de structurer un tel profil qu’il expose et définit comme « l’épopée de la libération » :

En premier lieu, la peine imposée par le colonisateur aux fondateurs du nouveau mouvement destourien en 1934 au sud de la Tunisie a été une épreuve de vérité pour certaines personnalités comme Mahmoud Matri, Bahri Guiga, Tahar Sfar, Mohamed Bourguiba et Habib Bourguiba.Le contact direct avec le peuple et le bannissement de tout élitisme a également mis en exergue la popularité de certaines icônes, ce qui leur a valu l’attribution du qualificatif de « leader » de 1934 jusqu’à 1936.

En deuxième lieu, les événements marquants du 9 avril 1936 et les manifestations populaires ayant comme exigence, l’instauration d’un parlement tunisien. Habib Bourguiba a été l’acteur principal de son parti et a été incriminé pour les agissements politiques.

En troisième lieu, une date emblématique le 18 janvier 1952 a couronné le parcours de Bourguiba avec l’avènement de la révolution armée.

En effet, lors de son arrestation, Bourguiba voyant les gendarmes avait annoncé : « Je vous attendais! ». Selon l’intervenant, le titre de « leader », de « grand moujahid » est une résultante de combats acharnés menés par Bourguiba et qui lui ont valu par la suite, ce titre que le peuple a choisi pour lui.

Lotfi M’raihi a essayé, de sa part, d’expliciter l’étymologie du terme « destour »qui est d’origine persane. Le destour est l’ensemble de règlements et de lois. C’est à l’aube du règne de Mohamed Bey, qu’on voit apparaitre le destour. On assiste avec le premier mouvement Tounes Al Fatet(mouvement des jeunes tunisiens), à la revendication d’un destour et avec ce mouvement réformiste, à sa tête Abdelaziz en 1920.

En 1923, le mouvement destourien voit nombre important de démissions et c’est à Abdelaziz qu’on observe une certaine résistance et un maintien d’une appartenance arabo-musulmane. Selon l’intervenant, la discorde entre Bourguiba et a été générée par de fausses accusations et par des rivalités attisées par un contexte social mouvant en 1937. Bourguiba a donc profité de la situation pour usurper le titre de leader à Théalbi.

Enfin Les confrontations entre les deux intervenants ont été l’occasion pour mettre au clair certains détails. M.S’Habou a rectifié en rappelant que le titre de leader ne peut que s’attribuer à une personnalité, il ne peut en aucun cas être arraché pour couronner de force une icône. C’est le peuple qui nomme et qui désigne son chef et ce n’est pas le contraire.Pour lui, Thaalbi a dérogé lorsqu’il a incriminé Bourguiba pendant le procès de 1936. M.Mraihi a encouragé le public à relire l’histoire de la Tunisie et de feuilleter le livre de Bourguiba Junior pour se rendre compte des limites du leader. Il vante cependant, son mérite quant à son honnêteté et son intégrité comme président et comme leader.

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Interlocuteur

Dr. Holger Dix

Dr. Holger Dix

Directeur du programme régional du dialogue politique en Afrique subsaharienne, Directeur par intérim du bureau de la fondation en Afrique du Sud

holger.dix@kas.de +27 11 214 2900 +27 11 214 2914

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