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Veranstaltungsberichte

Séminaire de renforcement des capacités des cadres et militants des partis politiques

Promotion de la Démocratie et l'Etat de Droit en RD Congo

Soutenu par la Konrad Adenauer Stiftung (KAS) et organisé par la Convention des Démocrates Chrétiens (CDC), le séminaire est introduit par le Représentant de la KAS – Monsieur Steffen KRUEGER - qui rappelle le but premier de l’organisation: « encourager la population du Bas-Congo à participer activement aux décisions politiques et au processus électoral qui s’annonce ».

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L’Honorable Gilbert KIAKWAMA KIA KIZIKI poursuit en remerciant la KAS de son partenariat depuis le début de la création de la CDC en 2005 et insiste sur l’importance des partis politiques en République Démocratique du Congo (RDC) avant la campagne électorale pour les élections locales, régionales et urbaines de 2015.

Quatre orateurs interviennent lors de la première journée et s’entendent sur les défis auxquels les partis politiques de la RDC doivent répondre.

Monsieur l’Abbé César VUMUKA inaugure les exposés par une explication du projet de société d’un parti politique. Décisif au sein de la vie politique, le parti doit être au service des citoyens, du développement intégral du peuple et de son bien-être. Pour cela, son projet de société doit répondre aux attentes et aux défis des Congolais. Le Professeur cite les objectifs principaux auxquels doit répondre le pays :

  • la mondialisation de la RDC pour éviter la marginalité ;
  • la lutte contre l’extrême pauvreté (75% de la population vit avec 1 dollar par jour) ;
  • la baisse de la mortalité infantile (15% des enfants meurent avant l’âge de cinq ans) ;
  • la construction d’un environnement durable ;
  • la lutte contre les maladies en particulier VIH, sida et malaria ;
  • l’amélioration de l’éducation et l’accroissement de son accès à tous ;
  • la lutte contre la corruption et le clientélisme, anti-valeurs qui empêchent le développement ;
  • le contrôle de la religiosité qui créé l’attente et l’espérance au quotidien, empêchant l’activité ;
  • le développement d’une alliance équitable entre Congolais et forces étrangères ;
  • la réduction du chômage

Le parti doit être capable de dégager les aspirations du peuple congolais et de développer un leadership visionnaire. La politique manque de meneur d’hommes et d’honnêteté selon l’Abbé César VUMUKA. Les hommes politiques sont surnommés « les menteurs », ce qui empêche l’instauration d’une confiance et d’une espérance chez les Congolais. Le Professeur insiste sur le fait qu’un parti doit travailler pour l’instauration des valeurs fondamentales telles que : le bien-commun, le respect de la constitution, le développement solidaire, la distribution des richesses, une économie au service de l’humain, un dynamisme communautaire. L’Abbé prend l’exemple du leader Kasa-Vubu, père de l’indépendance qui incarnait les aspirations du peuple. Ce sont bien ses qualités humaines que l’orateur met en avant : le patriotisme, l’abnégation, l’amour du prochain, le courage politique, l’honnêteté, la lutte pour la réconciliation et la solidarité. Celles-ci devraient être les valeurs fondatrices du projet de société des partis politiques.

L’Honorable Gilbert KIAKWAMA KIA KIZIKI poursuit le séminaire en exposant le rôle et la fonction d’un parti politique. Lui-même Vice-Président de la CDC et acteur de la vie politique Congolaise depuis des années, il rappelle d’abord l’importance de la structure du parti. Le parti politique doit s’inscrire dans la durée et doit avoir une vision centralisatrice qui s’organise pour gérer les craintes et les demandes du citoyen par l’instauration de lois. Son but final doit être la conquête et l’exercice du pouvoir. Cette volonté doit être engagée et déterminée. Le parti doit aussi s’agiter en permanence pour chercher l’adhésion populaire qui s’exprimera par des élections. L’Honorable évoque ensuite les trois fonctions du parti politique. Celui-ci doit concourir à la formation et à la mobilisation de l’opinion publique en vue d’acquérir l’adhésion populaire. Il doit aussi être capable de proposer quelque chose de différent dans la conception et dans la gouvernance du pouvoir par sa capacité intellectuelle et managériale. Enfin, le parti doit insister sur la formation de ses cadres et doit luter contre le laxisme, le manque de sérieux et de courage. En ce sens, la notion de sanction est primordiale pour avancer et progresser.

L’Honorable tient à rappeler que le représentant n’est pas élu pour son intelligence mais pour sa capacité à être la courroie de transmission de la volonté du peuple.

Lors du troisième exposé, Professeur Thierry NLANDU aborde les techniques d’implantation d’un parti politique et la fidélisation des membres. Pour illustrer son propos, il prend exemple sur le travail de l’Eglise en RDC. Afin d’évangéliser le pays, l’Eglise a reconnu l’importance de la langue et a ainsi traduit la Bible pour atteindre toutes les populations. Le Professeur estime qu’un parti devrait aussi être capable de communiquer en français, lingala, swahili, kikongo et tshiluba pour être représentatif de tous les Congolais. Tout comme l’Eglise, le parti doit avoir une idéologie et un ensemble défini de valeurs telles que l’honnêteté, l’audace, la confiance et le courage. Mais les discours ne suffisent pas au citoyen. C’est pourquoi le parti doit réaliser des œuvres pour témoigner de son efficacité et répondre aux besoins du peuple. L’Eglise a su rassembler les Congolais à travers son action dans l’éducation, la médecine, et l’aide aux démunis. Un parti politique devrait pouvoir en faire autant. Grâce à ces actions, le parti saura fidéliser ses membres et pourra alors demander une contribution financière. Le Professeur insiste sur la dépendance de l’image du père chez les Congolais et le défi de changer cette société patriarcale. Tout comme la famille catholique vit grâce à ses fidèles, le parti politique doit vivre grâce à ses membres et non pas par un père président qui contrôle et gère tout. Chacun doit avoir un rôle égalitaire au sein du parti, c’est le début du respect de la démocratie.

Maître MAWANDA termine la première journée du séminaire par un exposé sur le financement d’un parti politique. Il rappelle les règles juridiques du pays et souligne que la loi organise la comptabilité, définit les charges que le parti doit payer à l’Etat et la part du financement étatique chez les partis politiques.

Pendant la deuxième journée du séminaire, trois groupes s’organisent en ateliers pour répondre à différentes questions sur l’organisation et le fonctionnement d’un parti politique. Leurs travaux sont encourageants et suscitent de nombreux échanges et questionnements.

Le séminaire se termine par un mot du Représentant permanent de la Konrad Adenauer Stiftung. Monsieur Kruger tient à souligner que la création des partis politiques est régie par des lois précises en RDC. En 2011, seulement 20 partis sur les 452 se sont déclarés et ont respectés la constitution. Pour que la bonne gouvernance fonctionne, il faut que l’Etat et les partis respectent tous deux ces règles. Le représentant remercie chacun des participants et des orateurs et le rappelle : « le souci est d’encourager les citoyens congolais à une meilleure et efficace participation politique ».

L’Honorable Gilbert KIAKWAMA KIA KIZIKI clôt cette manifestation en félicitant les participants pour leur capacité d’échange entre les différents partis présents. Il appelle à « la tolérance entre filles et fils de RDC » pour instaurer une cohésion par la pratique entre les différents partis. Il insiste sur l’importance d’aimer son pays avec un modèle d’inspiration concret et non fantasmatique. Malgré un futur incertain aux moments difficiles, il demande aux participants de « se détendre, de s’entendre, de continuer dans la paix et la sécurité, et de parler des vrais problèmes ensemble ».

La possible réforme constitutionnelle en République Démocratique du Congo reste dans les esprits ainsi que le danger du régime monopartite qui en découlerait. L’Honorable termine son intervention en demandant à tous de respecter les lois « pour éviter l’anarchie » en soulignant que l’être humain doit s’indigner et sanctionner lorsque les règles ne sont pas suivies. Espérons que cet appel soit entendu par tous, et pas simplement par les participants de ce séminaire.

par Héloise Pousse

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