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Conférence spécialisée

11ème Rencontre Maroc – Union Européenne

Cohésion sociale et processus démocratique

Les 25 et 26 mai, la Fondation Konrad Adenauer et l’Association Ribat Al-Fath pour le développement durable ont organisé en collaboration leur 11e rencontre sur les relations Maroc-UE autour du thème « cohésion social et processus démocratique ».

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Détails

En collaboration, la Fondation Konrad Adenauer et l’Association Ribat Al-Fath pour le développement durable et ont organisé le 25 et le 26 mai leur 11e rencontre annuelle sur les relations Maroc-Union Européenne. A cette occasion, plus de 300 participants : membres de l’Etat, corps diplomatiques et acteurs de la société civile se sont réunis afin d’échanger autour du thème « cohésion social et processus démocratique ».

Considérant les dynamiques à l’œuvre dans la région méditerranéenne, la 11e rencontre revêtait cette année un intérêt particulier. Il s’agissait de mettre en exergue l’importance du partenariat Maroc-UE dans ce contexte sécuritaire régional spécifique autant que dans le processus de démocratique renforcé par la Constitution de 2011. Pour tous la rencontre participait d’un nouvel élan pris par les relations Maroc-UE, à travers le leitmotiv d’une collaboration « win-win » dépassant le prisme économique et sécuritaire au profit d’une coopération compréhensive, qui contribuerait efficacement au développement réciproque et à la démocratisation.

M. Abdelkrim BENNANI, président de l’Association Ribat Al-Fath, a d’ailleurs fait de cette vision la pierre angulaire de son discours d’allocution. Dans le contexte de crise que connait le monde, le rapprochement entre les deux rives n’est plus seulement de l’ordre de la volonté mais relève de la nécessité. Les défis de l’espace méditerranéen et sahélo-saharien font du Maroc un acteur fondamental aux côtés de l’UE. Toutefois, outre les enjeux régionaux, le partenariat entre l’UE et le Maroc se doit de devenir un « véritable levier pour relever les défis politiques, économiques et sociaux, auxquels sont confrontés les deux parties ». C’est en ce sens que M. Abdelkrim BENNANI appel de ses vœux un dialogue inclusif entre les deux rives dans le cadre d’une coopération multidimensionnelle contribuant non seulement à la prospérité économique mais également à la promotion de valeurs communes, que sont les Droits de l’Homme, la démocratie et l’Etat de droit. Le Royaume compte ainsi sur l’UE pour soutenir les réformes internes initiées par sa Majesté le Roi Mohammed VI à la faveur d’un développement humain durable confortant les droits et libertés fondamentales ; permettant ainsi « à toute marocaine et à tout marocain, qu’il réside au pays ou en terre d’immigration, d’accéder à la pleine citoyenneté dans la dignité ».

A cette communauté de valeurs, Dr.Helmut REIFELD, Représentant résident de la KAS au Maroc, a ajouté, lors de son allocution, les liens de respect réciproque et de solidarité, qui unissent les deux rives et dont la collaboration historique entre Ribat al-Fath et la KAS se veut être l’expression. A ce titre, le Dr.REIFELD a tenu à souligner le rôle clé joué par l’Association Ribat al-Fath au sein de la société civile ; corroborant ainsi l’idée selon laquelle le rapprochement entre le Maroc et l’UE n’était plus exclusivement à envisager selon un rapprochement des Etats et des économies mais également selon un rapprochement des peuples. Enfin, le Dr. REIFELD a mis en exergue les enjeux auxquelles se trouve confrontée l’UE. Si la globalisation a consacré le géant économique européen comme un modèle unique imbriquant le politique et l’économique, force est également de constater que l’UE fait face à de multiples défis autant politiques qu’économique, à l’instar de la crise financière, qui est allée de pair avec une crise de la confiance dans le projet européen.

Face à ces multiples « challenges européens », M. David Mc ALLISTER, parlementaire européen et ancien ministre président de la Basse-Saxe, s’est attaché à dresser les fondements d’une nouvelle stratégie de l’UE. « Une Europe unie est notre meilleure réponse face aux défis majeurs auxquels nous sommes confrontés sur l’ensemble du globe ». Il s’agit donc d’élaborer une approche permettant de rebâtir les ponts en Europe, de restaurer la confiance des citoyens européens, de concentrer les politiques sur les enjeux clés pour les économies et pour les sociétés et enfin de renforcer la légitimité démocratique de l’UE. Pour ce faire, neufs points précis devraient constituer les piliers indispensables à la relance autant économique que politique du projet européen. Si la croissance économique faisait partie des thèmes majeurs évoqués par Mc ALLISTER, il n’en demeure pas moins qu’il s’agissait avant tout de présenter un projet global où le rôle de l’UE à l’international avait notamment une importance particulière. Dans ce cadre, Mc ALLISTER appel non seulement à l’élaboration d’accords commerciaux équitables et raisonnables, permettant d’assurer une coopération durable avec le voisinage, mais également à une nouvelle politique migratoire, autant qu’à renforcer le rôle de l’UE à l’international dans l’économie, le développement et la promotion de la paix. Force est de constater que ce projet ne saurait se réaliser sans une coopération accrue avec les partenaires de l’UE. Or le Maroc est justement le partenaire le plus important et le plus actif dans le cadre de la Politique Européenne de Voisinage dans la région. En témoigne les négociations sur le DFCTA et celles sur le partenariat de mobilité conclu en 2013. De même, les flux migratoires, trop souvent envisagés dans un seul sens, font du Royaume un pays d’émigration vers l’Europe autant qu’un pays d’immigration pour les européens. Ainsi, afin de garantir une collaboration mutuellement bénéfique et durable il est essentiel, selon Mc ALLISTER, de favoriser une démarche fondée sur la différenciation ainsi que sur l’appropriation, et ce au profit d’une relation pensée sur le long terme.

Aux vues de ces différents enjeux, force est de reconnaître, que le partenariat est aussi important pour l’UE que pour le Maroc. C’est d’ailleurs en ces termes que son Excellence Rupert JOY, Ambassadeur de la délégation de l’UE au Maroc, a entamé son propos. En outre, tout l’intérêt de l’intervention de Rupert JOY fut de mettre en avant la spécificité du partenariat UE-Maroc, qui prend en compte d’une part l’environnement politique favorable à la démocratisation et à la défense des Droits de l’Homme, faisant ainsi des acteurs étatiques autant que de ceux de la société civile des partenaires essentiels, et d’autre part la situation socio-économique complexe pouvant constituer un frein. « Tout n’est pas liée à une volonté politique mais également à l’environnement », au Maroc le lien intrinsèque tissé entre le processus démocratique et l’amélioration socio-économique prend donc tout son sens. Fort de ce constat, l’action de l’UE, dédiée à accompagner le processus de démocratisation, vise en grande partie à surmonter les difficultés sociales. Enfin, un point d’honneur a été mis sur le rôle « d’accompagnateur », de l’UE. Plus qu’un simple observateur l’UE se garde cependant d’être intrusive afin de soutenir au mieux les avancées du Royaume dans un souci de respect de la souveraineté. Elément qui a d’ailleurs été corroboré par les interventions marocaines tout au long de la rencontre. Selon M. TOUHAMI, vice-président de la Chambre des Représentants, le Maroc s’est beaucoup inspiré de l’UE. Ce rapport d’échange et de constante concertation avec l’UE, a permis au Maroc de repenser la cohésion sociale. Depuis, l’octroi du statut avancé, le Royaume a pu réadapter des concepts tels la démocratie, l’insertion sociale et le développement à la réalité actuelle du pays. Cette volonté a été traduite par la promulgation de la constitution de 2011 qui a mis les jalons d’un nouveau contrat social. En définitive, la coopération « gagnant-gagnant » a plus que jamais été mise en avant.

La seconde journée fut, quant à elle, l’occasion de mettre en valeur la contribution du partenariat Maroc-Union Européenne à la cohésion sociale marocaine dans le cas particulier de l’emploi. En ce sens, M. Mohamed BOUTATA, Secrétaire général du Ministère du travail, a présenté l’emploi non seulement, comme l’un des piliers de la cohésion sociale au Maroc mais également comme un exemple pertinent de secteur dont les réformes s’inscrivent dans le processus général de démocratisation que connaît le Royaume. Les avancées du Maroc en la matière, qui concordent avec les standards fixés par la Convention 102 de l’organisation internationale du travail, ont d’ailleurs été saluées, car elles consacrent la protection sociale comme un droit humain. Le RAMED ou l’INDH sont autant d’exemples, qui témoignent effectivement d’une stratégie nationale visant à la revalorisation du capital humain et à la préservation de la dignité humaine. Dans ce cadre, l’UE, qui a pleinement contribué au RAMED et à l’INDH, est un partenaire particulièrement apprécié par le Royaume. Rejoignant les propos tenus la veille par Rupert JOY, M. Mohamed BOUTATA a notamment mis l’accent sur le rôle d’accompagnateur que joue l’UE dans le domaine de l’emploi au Maroc. Outre l’appui budgétaire, qui a pour vocation de soutenir sans contraindre, le partenariat Maroc-UE met un point d’honneur aux échanges d’expertises et ce notamment par le biais des jumelages sectoriels, qui ont pu être développés et contribuent au rapprochement technique autant que culturel entre les deux rives.

Durant deux jours, les interventions ont suscité un échange dynamique et constructif avec l’audience. Le débat a particulièrement mis en exergue des approches de l’immigration contrastant avec le topos de la « Forteresse Europe ». Deux éléments ont ainsi été clairement portés à l’unisson par les intervenants. D’une part, Mc ALLISTER a défendu l’idée selon laquelle « nous ne devons pas combattre les migrants mais plutôt nous battre contre les raisons de l’immigration ». Il en va d’une responsabilité humanitaire d’aider ceux qui en ont besoin autant que d’une responsabilité historique car nombreux sont les problèmes africains qui trouvent leurs origines en Europe. D’autre part Rupert JOY, a affirmé que la migration ne devait plus être envisagée comme un danger mais comme une chance pour l’Europe autant que pour le Maroc c’est pourquoi l’UE cherche d’ailleurs à encourager les flux dans les deux sens. L’exemple des européens d’origine marocaine est sans doute l’un des plus éloquent dans la mesure où ceux-ci participent autant à la prospérité de l’Europe et du Maroc, qu’ils concrétisent un pont culturel entre les peuples des deux rives.

Au terme de cette 11e rencontre il apparaît que plus que jamais le Maroc est un voisin stratégique indispensable pour l’Europe. En outre, Mc ALLISTER a tenu à souligner que si certains domaines restent à améliorer, il n’en demeure pas moins que dans de nombreux secteurs la coopération entre le Royaume et l’Union-Européenne est une référence à suivre pour l’ensemble de la région.

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Rabat, Hôtel Sofitel Jardin des Roses

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