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La cinquième conférence annuelle des sciences sociales au Maroc organisée par l’Université Al Akhawayn en collaboration avec la Fondation Konrad Adenauer s’est tenu les 25, 26 et 27 Mai 2018. Elle vise à débattre des questions relatives au développement et à la démocratisation que suscitent la régionalisation, que ce soit au Maroc ou ailleurs.

Afin de résoudre les défis multiples du développement, le Maroc et un nombre d’autres pays en voie de développement ont mis de l’avant des politiques de régionalisation. Face aux problèmes complexes engendrés par la mondialisation de l’économie et le changement climatique, les décideurs nationaux tendent à favoriser des solutions à échelle multiple, impliquant des acteurs internationaux ainsi que des acteurs régionaux et locaux. La régionalisation de la structure administrative est un moyen de promouvoir des initiatives de développement mieux adaptées à leur contexte.

Parfois les nouvelles régions administratives se conforment à des provinces dites « historiques », ou à des unités physiographiques, ou bien encore aux « régions fonctionnelles » de la géographie académique classique. Le plus souvent par contre, elles sont dessinées de manière presque arbitraire, à huis-clos, sans consultation avec les populations concernées.

En 2015 le Maroc a procédé à une nouvelle régionalisation « avancée » qui vise à renforcer le processus de démocratisation. Le nouveau maillage administratif doit mobiliser de nouvelles ressources humaines et financières pour promouvoir le développement économique, politique, social, culturel et environnemental, tout en réduisant les disparités entre les régions.

Les politiques de régionalisation soulèvent à la fois des questions pratiques et éthiques. Plus de cinquante ans d’expérience avec les projets de développement nous ont appris que, pour assurer sa réussite, les individus les plus concernés par un projet doivent y participer, tant à l’étape de son élaboration qu’à l’étape de la réalisation. La régionalisation de l’administration publique est sensée améliorer la gouvernance en rapprochant les décideurs des citoyens. Ceci est conforme à un principe qui veut qu’une administration locale perçoit les problèmes d’une population plus justement qu’une administration nationale qui se fie le plus souvent aux indicateurs macroéconomiques et aux données hautement agrégées.

Les organisateurs de la conférence ont invités les chercheurs à questionner les liens entre ces processus de manière théorique ou empirique. Cette conférence a réuni plus d’une centaine de chercheurs de toutes les branches des sciences sociales: historiens, anthropologues, juristes, politologues, économistes, linguistes, géographes et autres, afin de discuter et de débattre des questions relatives au développement, à la gouvernance, et à la régionalisation.