Un contexte sécuritaire en recomposition
L’Afrique est aujourd’hui confrontée à une mutation rapide de ses dynamiques sécuritaires : conflits autour des ressources naturelles, tensions interétatiques, menaces cybernétiques et nouveaux partenariats sécuritaires façonnent un environnement complexe. Dans ce contexte, les institutions parlementaires sont appelées à jouer un rôle accru dans la formulation, le contrôle et l’évaluation des politiques de sécurité, tant à l’échelle nationale que régionale.
Un espace stratégique pour les parlementaires africains
La 8ᵉ Conférence du Réseau des Parlementaires Africains Membres des Commissions Défense et Sécurité (REPAM-CDS), organisée à Abuja du 1ᵉʳ au 4 juillet 2025, a réuni une cinquantaine de parlementaires, experts et partenaires venus de plus de 15 pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale. L’objectif : renforcer les capacités parlementaires face aux défis sécuritaires actuels et futurs.
Objectifs clés de la conférence
- Offrir une plateforme de dialogue interparlementaire sur les conflits émergents.
- Renforcer les capacités des parlementaires à légiférer sur les enjeux sécuritaires et la gestion des ressources naturelles.
- Promouvoir de bonnes pratiques en matière de prévention des conflits, de cybersécurité et de coopération régionale.
- Consolider le rôle du REPAM-CDS comme acteur parlementaire de la paix et de la sécurité en Afrique.
Moments forts de la conférence
2 juillet – Ouverture et panels thématiques
La cérémonie d’ouverture a été marquée par les interventions de haut niveau, notamment de représentants du parlement nigérian, du REPAM-CDS et de la Fondation Konrad Adenauer. Le Président de la République fédérale du Nigeria a exprimé son soutien officiel au réseau.
Les panels thématiques ont porté sur :
- Ressources naturelles et insécurité : la militarisation de l’exploitation minière, les tensions communautaires, la transparence et le contrôle parlementaire des revenus extractifs.
- Instabilité régionale : le différend RDC–Rwanda, la crise AES–CEDEAO, le rôle des organisations régionales, et les recompositions d’alliances.
3 juillet – Technologie, cybersécurité et rôle parlementaire
Les débats ont mis en lumière :
- L’urgence d’adopter des cadres législatifs adaptés à la cybersécurité.
- L’importance de la veille parlementaire face aux risques numériques (désinformation, cyberattaques, manipulation électorale).
- La nécessité d’une meilleure articulation entre pouvoirs exécutif et législatif en matière de gouvernance sécuritaire.
Visites institutionnelles
Les délégations ont visité l’Assemblée nationale du Nigeria, le Centre national de lutte contre le terrorisme et le Bureau du conseiller national à la sécurité.
Recommandations stratégiques
Les participants ont formulé plusieurs recommandations majeures :
- Harmoniser les cadres juridiques africains en matière de gouvernance des ressources et de cybersécurité.
- Renforcer la coopération parlementaire transfrontalière.
- Créer des comités parlementaires permanents sur les questions de sécurité.
- Promouvoir la formation continue des parlementaires.
- Accroître l’implication des parlements dans les dialogues régionaux sur la paix et la sécurité.
Conclusion
Cette 8ᵉ Conférence du REPAM-CDS a été un moment fort de mobilisation parlementaire, de dialogue stratégique et d’engagement en faveur d’une gouvernance sécuritaire plus inclusive et démocratique. Elle a permis de renforcer la voix des parlementaires africains face aux enjeux contemporains et d’inscrire le réseau REPAM-CDS comme acteur incontournable de la paix durable sur le continent.
La Fondation Konrad Adenauer, à travers son programme SIPODI, réaffirme son engagement à accompagner les dynamiques parlementaires africaines dans le domaine de la sécurité, de la prévention des conflits et de la bonne gouvernance.