Symposium
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Il est vrai que les transitions démocratiques peuvent se faire par des institutions, mêmes improvisées, (gouvernements, instances, organes, commissions provisoires), par des leaders politiques (Mandela, De Klerk, Gorbatchev), mais elles peuvent se faire aussi par des partis politiques, acteurs incontournables du jeu démocratique et pluraliste. Même les compromis qui ont été réalisés dans les transitions ont été réalisés principalement autour des partis (Espagne, Portugal, Europe de l’Est, Tunisie), en collaboration avec la société civile, les syndicats ou avec l’intervention de l’armée pour certains.
Il est curieux de constater qu’au moment où les partis tentent de monter au créneau dans les pays en transition, ils déclinent et perdent de leur influence dans quelques anciennes démocraties, même si les partis restent les acteurs principaux de la démocratie, à travers lesquels se profile la professionnalisation de la vie politique et parlementaire. Mais, la problématique des partis est différente dans les systèmes de transition démocratique. Il s’agit ici beaucoup plus de renouveau, de quête d’identité politique et de repositionnement que de déclin. L’expérience du pluralisme étant nouvelle et vacillante.
Souvent, les partis qui ont gouverné dans la transition se révèlent incapables de répondre aux nouvelles demandes, de résoudre la question du chômage, de combattre l’extrême pauvreté, la corruption, le terrorisme, de faire face à la montée de la délinquance. C’est pourquoi des gouvernements de coalition ou des gouvernements d’union nationale sont constitués pour tenter de résoudre les grands défis de la transition. (Portugal, Tunisie, Libye). Ces types de gouvernement rappellent en pratique la nécessité des compromis et des dialogues entre les partis dans les transitions.
Ainsi, entre le renouveau, le repositionnement politique et les difficultés de représentation, où se situe la réalité partisane dans les démocraties en transition si on recourt aux expériences comparées ? Nécessaires ou inutiles, quelle est la véritable place des partis sur une scène politique dominée par les grands défis de la transition ? Quelles sont les caractéristiques, les aléas et les risques des systèmes partisans de la transition ? C’est à ces grandes interrogations que tenteront de répondre les différents intervenants réunis dans ce colloque.