Présentations & compte-rendus
Tenue à l’Espace culturel Sophonisbe à la ville de Carthage, l'événement a été marqué par la présence de plusieurs personnalités du monde culturel, politique et journalistique. Le thème a suscité l'intérêt de nombreuses personnes présentes, en particulier avec l’intervention de M. Jalloul Ayed, ancien ministre des Finances et M. Mourad Sakli, universitaire, compositeur et ancien ministre de la Culture qui témoignaient à la fois leur profils d'artistes musiciens et et de politiques.
"Nous avons la chance d’être multiculturels en Tunisie", affirme Ayed intérrogé sur son parcours d'artiste et de politique.
Ayant franchi le monde de la musique depuis son jeune âge en prenant des cours de piano et écoutant le malouf tunisien et la musique classique, Jelloul Ayed a trouvé son équilibre en jouant la musique. Grâce à son attachement à la musique qu'il conclut indispensable pour sa vie, Jelloul Ayed a trouvé en lui ce don de compositeur et il a, par conséquent, signé plusieurs symphonies dont Magador, Hannibal Barca et Parfum du Jasmin.
Parlant de son parcours personnel en tant que ministre des Finances au sein du gouvernement d'union nationale après la révolution de 2011, Jelloul Ayed préconise qu’on peut quitter le pouvoir et non pas l’art.
Quant à M. Mourad Sakli, ancien ministre de la Culture, il a exposé, au cours de son intervention, l'importance du rôle de l’artiste dans la société tout en présentant des visions futuristes ou prévisionnaires où les artistes jouent le rôle d’éclaireurs.
En effet, la Tunisie est le pays arabe qui a le plus encouragé le secteur culturel à travers la création d’un grand nombre de maisons culturelles. Mais de nos jours, ces dernières manquent de rénovation et il faudrait en rétablir de l’ordre et en investir plus.
"On n'a plus besoin de ministère de la Culture mais plûtot d'un ministère pour le développement humain", conclut Mourad Sakli à la fin de son intervention.
Exprimant leur inquiétude sur le devenir du secteur culturel en Tunisie, les deux anciens ministres stipulent que la Tunisie est loin d’être bien gouvernée tant que les politiques ne s'intéressent plus guère à l’art et tant que dans leur discours, le mot "art" est absent.
Vers la clôture, les participants ont été conviés à un concert symphonique intitulé "Songes tunisiens" animé par la soprano tunisienne Yosra Zekri accompagnée par l'orchestre "Tunisia Soloists" et dirigée par Mourad Frini.
La soprano a chanté plusieurs morceaux dont : Divertimento de Mozart (Orchestre), Nella Fantasia d’Ennio Morricone, Ya’mma, Trab bledi, Dido et Hached de Jaloul Ayed.
Avec beaucoup d'intérêt, le public a vivement applaudi les morceaux proposés et ont été gaté à la fin du concert par une dédicace symbolique à l'occasion des 60 ans de l'indépendance où le jeune artiste Achraf Znaidi étudiant à l'Institut supérieur de musique de Tunis a joué l'hymne national tunisien avec son Oud pour le public présent.
Autant de moments forts ont été vécus et partagés!