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Congrès

La politique européenne de voisinage : quel impact sur les relations Maroc-Europe ?

KAS - Association Ribat Al-Fath

Cette rencontre scientifique sera l'occasion d'un débat autour des questions politiques sur la coopération euro-méditerranéenne.

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Contribution de M. Farid El Bacha dans le journal "Le Matin" du 29 octobre 2007 :

LA CONTRIBUTION DE LA SOCIETE CIVILE AU RAPPROCHEMENT MAROC-EUROPE

L'Union Européenne reconnaît aujourd'hui «que les relations bilatérales ont connu une évolution prometteuse», apprécie «la valeur du Maroc en tant qu'interlocuteur important au sein du partenariat euro-méditerranéen» avec lequel elle «a à cœur de développer un partenariat prospère et approfondi». Cette reconnaissance et cette appréciation traduisent les efforts déployés par notre pays pour la consolidation du processus démocratique et un engagement irréversible en direction des valeurs démocratiques. De fait, depuis l'avènement du Roi Mohamed VI, le rythme et le degré d'engagement en direction des droits de l'Homme ont abouti à des résultats tangibles (INDH, loi sur les partis et consolidation de la normalité politique, Instance Equité et Réconciliation, réforme du code de la famille, promotion des droits économiques et sociaux, lutte contre la pauvreté ... .).

La société civile a grandement contribué à ces évolutions qui ont permis de consolider les relations Maroc-Europe sur la base de valeurs partagées de tolérance, de confiance, de dialogue et de pluralisme. La déclaration de Barcelone insiste d'ailleurs sur la nécessité de la participation de la société civile au partenariat euro-méditerranéen et le renforcement des instruments de la coopération décentralisée afin de favoriser les échanges entre les différents acteurs du développement. Le partenariat entre l’Association Ribat AI Fath pour le Développement durable et la Konrad-Adenauer-Stiftung offre un bel exemple de cette contribution de la société civile au rapprochement Maroc-Europe et au-delà, au rapprochement des deux rives de la Méditerranée.

Sur la base d'un partenariat entamé depuis près de six années et au rythme d'une rencontre scientifique par an, l'Association Ribat AI Fath et la Konrad-Adenauer-Stiftung contribuent en effet de manière progressive mais sérieuse et déterminée au rapprochement Maroc-Europe. Des personnalités de renom du Maroc et d'Europe ont en effet non seulement partagé des réflexions et porté des regards croisés sur des sujets d'intérêt commun, mais également contribué à consolider le dialogue sans idées préconçues.

L'Association Ribat AI Fath et la Konrad-Adenauer-Stiftung ont entamé une réflexion conjointe pour une nouvelle vision des relations Maroc-Europe. En effet, les relations avec l'Union européenne restent bien en deçà des attentes à un moment où le partenariat devrait aider le Maroc à consolider les acquis sur le plan économique et à accélérer les réformes dans les domaines politique, social et juridique. Ce partenariat devrait également constituer un défi majeur pour réussir les transitions en cours et renforcer la capacité de notre pays à faire face aux enjeux de la mondialisation. Aussi est-il devenu nécessaire de dégager une nouvelle vision des relations Maroc-Union européenne. «Nous devons, avant tout, avoir de la compréhension les uns pour les autres, pour éprouver du respect, et nous devons nous respecter pour avoir confiance les uns dans les autres. Pour cela, nous devons continuer le dialogue sans idées préconçues». (Pr. Dr. Hans-Gert Pöttering MdEP, actuellement Président du Parlement européen).

La volonté du Maroc de faire évoluer davantage ses relations avec l'Union européenne est une donnée constante de sa politique étrangère. Volonté qui s'est manifestée lors de la première visite officielle dans un pays européen de S.M. le Roi Mohamed VI, en mars 2000, appelant l'Union européenne à ouvrir une nouvelle page dans ses relations avec le Maroc en optant pour un statut avancé. Ce statut serait, a souligné S.M. le Roi : «Plus et mieux que l'Association revue et corrigée à laquelle nous nous sommes attelés et peut-être pour quelque temps encore, un peu moins que l'adhésion que nous dictent pourtant la raison, la géographie et les réalités au quotidien de la vie économique, sociale et culturelle dans nos pays». La Konrad-Adenauer-Stiftung et l'Association Ribat Al Fath ont contribué à une meilleure perception du concept du «statut avancé» et de ses implications. Dans cet esprit, il a été très justement considéré qu'«on est remonté dans le processus euro-méditérranéen par le Maroc et (...) que la vraie politique de développement de la rive sud de la Méditerranée consistera à étendre les actions de l'Union européenne vers le Sud, par l'intermédiaire du Maroc» (Frédéric Grasset, ancien Ambassadeur de France au Maroc).

Les débats engagés par l'Association Ribat AI Fath et la Konrad-Adenauer-Stiftung ont également mis en exergue la nécessité «de nouvelles politiques de voisinage, qui, bien sûr, ne devraient pas l'emporter sur le cadre actuel des relations avec nos partenaires établis dans le contexte des accords et stratégies communs, mais qui devrait encourager et soutenir les politiques menées par nos voisins dans le but de se rapprocher de l'UE» (Jacques Santer, ancien membre du Comité Directeur du Groupe du Parti Populaire au Parlement Européen et ancien Président de la Commission européenne). Pour Wilhelm Staudacher, Secrétaire général de la Konrad-Adenauer-Stiftung, le Maroc est un «important partenaire et un voisin à la lisière entre deux continents, l'Afrique et l'Europe, entre deux cultures, l'Orient et l'Occident, et un intermédiaire entre les trois religions révélées, l'Islam, le Christianisme et le Judaïsme». Aussi est-il important, dira-t-il, «que le Maroc progresse sur la voie tracée par la Monarchie».

La problématique du financement a de même été au centre des réflexions conjointes engagées. L'aide financière de l'Europe aux pays du Sud de la Méditerranée, malgré son augmentation, reste disproportionnée par rapport à l'appui financier massif accordé aux pays de l'Est. Ainsi, le problème du financement du partenariat reste entier dans la mesure où il ne contribue pas réellement au décollage économique des pays du Sud qui ont pris, néanmoins, le risque de l'ouverture. Dans cet esprit, il a très justement été constaté que, «quel que soit le chemin que trouvera l'UE pour parfaire son intégration et finaliser son élargissement, il nous importera d'ouvrir de nouvelles perspectives en Méditerranée, cette région qui inquiète et qui s'inquiète aussi car les écarts de développement se creusent, les contrastes sociaux et démographiques s'affirment avec une incidence immédiate sur la pression migratoire, et les clivages culturels et cultuels se développent (...). L'Europe a besoin de la Méditerranée non seulement en termes de paix et de stabilité, mais également en termes de perspectives économiques, commerciales ou technologiques» (Taïeb Fassi Fihri, actuellement Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, lors de la Rencontre «Euro-Med : Identité et destin», Janvier 2006).

L’Association Ribat AI Fath et la Konrad-Adenauer-Stiftung ont également œuvré pour que tous les volets de l'association Maroc-Europe soient traités de manière équilibrée. Les volets économique et politique sont souvent évoqués au détriment du volet culturel qui a pu être considéré comme «parent pauvre» du partenariat. Le partenariat euro-marocain ne se limite pas à des marchés, il représente aussi et surtout des valeurs et des cultures. «Le respect de la diversité des cultures, la tolérance, le dialogue et la coopération, dans un climat de confiance et de compréhension mutuelles, sont également un des meilleurs gages de la paix et de la sécurité dans la région et dans le monde» (Abdelkrim Bennani, Président de l’Association Ribat AI Fath).

Dans les périodes difficiles que nous traversons, il nous appartient en effet, plus que par le passé, de prendre conscience que la culture se trouve au cœur de tout projet de rapprochement auquel seule elle peut conférer une dimension humaine, base de sa réussite.

Les contributions et les débats initiés ont permis de souligner les acquis mais également le chemin qui reste à parcourir pour étudier ce que le partenariat peut faire pour la culture en tant que vecteur de compréhension et de rapprochement et voir également ce que la culture peut faire pour le projet euro-marocain ; l'objectif étant de mettre en valeur la richesse, la diversité de nos cultures, de permettre une meilleure connaissance entre citoyens et leur donner la possibilité de participer à la construction d'un partenariat fécond, dans le dialogue interculturel et le respect de la diversité culturelle. Nos sociétés civiles ont un rôle déterminant à jouer afin de contribuer au rapprochement des personnes, au partage et à l'échange d'expériences.

Farid ELBACHA

Professeur universitaire

Président délégué de l'Association Ribat Al-Fath

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Lieu de l'événement

Rabat

Reférences

  • Colloque international organisé par la Konrad-Adenauer-Stiftung avec l'Association Ribat Al-Fath pour le Développement durable.

    Publication

    "La politique européenne de voisinage : quel impact sur les relations Maroc-Europe": 6. Rencontre scientifique sur les relations Maroc-Europe
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    Directeur Programme regional Sahel

    thomas.schiller@kas.de +223 20 23 00 36
    _Die europäische Nachbarschaftspolitik _ welche Auswirkungen auf die marokkanisch-europäischen Beziehungen ?_

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    Bureau de la Fondation au Maroc