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Les 22 et 23 juin, la Konrad-Adenauer-Stiftung a organisé, en partenariat avec l’AGEF (Association des Gestionnaires et Formateurs des Ressources Humaines), le forum international des ressources humaines autour du thème « Chômage et pénurie de personnel qualifié : quelles exigences vis-à-vis de l’éducation et de la formation professionnelle ? »
Au cours de ces deux journées de conférences, différents représentants des milieux privés, publics et associatifs ont pu intervenir et débattre autour du thème proposé.
Houdaifa Ameriane, Président de l’Université Abdelmalek Saadi, a souligné l’importance des partenariats entre secteurs privé et public, entre l’Université et l’Entreprise, dont le but est d’améliorer la formation professionnelle et de garantir la sécurité de l’emploi. Face à la pression concurrentielle internationale, conséquence de la mondialisation, les PME (Petites et Moyennes Entreprises) marocaines doivent gagner en compétitivité par le biais d’une formation plus efficace et qualitativement meilleure. Le Pacte National, initié par sa Majesté Mohammed VI, dont un des buts est de rentre les entreprises marocaines plus compétitives est un premier pas allant dans ce sens.
Mohammed Badini, Responsable des ressources humaines au sein du groupe Renault au Maroc, rapporte que la Fondation Renault est déjà engagée sur cette voie, en coopérant avec différentes universités, dans le but de créer un nouveau parcours de Master. Il évoque également le nouveau système de formation mis en place par Renault, grâce auquel des collaborateurs marocains ont pu être envoyés en France pour suivre une formation d’une durée de 6 à 18 mois.
Au cours de la conférence, plusieurs remarques ont été formulées par le public et les intervenants. Ainsi, il a été observé que bien souvent peu d’importance était donnée, au sein des différents cursus, à la transmission de compétences considérées comme extra-universitaires dans les domaines de l’organisation, de la communication et de l’inter-culturalité. En effet, la transmission du savoir au sein des universités n’est pas assez orientée vers les besoins des futurs employeurs : la théorie et la pratique sont encore trop souvent considérées comme deux dimensions à part. Cette remarque a également été reprise pour souligner la nécessité de promouvoir les stages et de professionnaliser les formations afin de fournir une meilleure préparation au marché du travail. Le secteur privé est de ce point de vue en manque de diplômés ayant une formation de qualité, globale et adaptée aux besoins réels de celui-ci.
Des critiques ont également émergé au sein de l’audience vis-à-vis des attentes trop élevées des employeurs quant à la formation. On observe qu’en effet une majorité de parents pousse leurs enfants à achever leurs études secondaires avec au minimum un niveau Master (Bac+5). De ce fait, la jeunesse non diplômée perd ses chances sur le marché travail et reste cantonner à la catégorie des emplois précaires. Pour répondre à cette évolution, il est nécessaire de promouvoir les métiers plus techniques ainsi que de revaloriser les autres niveaux d’étude, tels que le Bachelor (Bac+3). De plus, les femmes, les personnes handicapées ou issues de milieux sociaux défavorisés doivent être mieux intégrées au sein du marché du travail. Un autre point soulevé par les étudiants présents a été la tendance croissante des employeurs à demander une expérience professionnelle préalable à la première embauche. En outre, le besoin d’améliorer la communication entre les universités et les entreprises, notamment par le biais d’une coopération avec le bureau des RH des entreprises, a été souligné.
