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Conférence spécialisée

Démocratie participative

Le 10 mai 2012, l’Association Ribat Al Fath pour le développement durable a organisé une conférence sur la démocratie participative en partenariat avec la fondation Konrad Adenauer.

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Détails

Pour discuter l’impact de la nouvelle constitution et les défis de la démocratie, l’Association a invité Monsieur El Guerrouj, ministre délégué auprès du chef de gouvernement chargé de la fonction publique et de la modernisation de l'administration, représentants des associations diverses, professeurs universitaires et autres hommes politiques.

Le président de l’Association Ribat Al Fath, Abdelkrim Bennani, a ouvert la conférence en disant que la démocratie participative est un élément moderne de la gouvernance et une source de légitimité pour la politique. Pour lui, elle reflète deux dimensions de droits et libertés pour la société civile : la consolidation et la promotion de la démocratie.

Le ministre délégué auprès du chef de gouvernement chargé de la fonction publique et de la modernisation de l'administration, Abdelâdim El Guerrouj, a mentionné que la nouvelle constitution prévoit un nouveau contexte pour les actions démocratiques et pour consolider la démocratie. Dans de nombreux domaines, par exemple la croissance économique verte, régionale etc, la participation de la voix publique est nécessaire pour rendre la bureaucratie plus efficace et pour l’adapter aux intérêts et besoins du public. La modernisation de l’État, l’accès facile aux services publics, la simplification des processus administratifs : ce sont les défis auxquels la démocratie participative peut apporter un réelle valeur ajoutée.

Le représentant de la Fondation Konrad Adenauer, Helmut Reifeld, a valorisé les avancées apportées par la nouvelle constitution et l’engagement actif du public pour le développement durable au Maroc.

Après l’introduction des trois conférenciers, c’était Mohammed Larbi Benothmane, professeur universitaire, qui a donné un exposé sur la démocratie participative. Selon lui, la consultation du public et la manifestation des vues des minorités ont une influence directe sur les décisions de l’administration publique. La démocratie participative rend la politique plus inclusive et établit une véritable démocratie libérale. Dans l’avenir, il faut moins d’engagement de l’État mais plus engagement du public. En donnant la parole au peuple, l’État introduit une politique juste et humaniste. En respectant les intérêts des citoyens (surtout des minorités), il profite d’une cohésion sociale forte, mais aussi de l’expérience et des capacités des citoyens. En plus, la démocratie participative renforce la légitimité de la politique et augmente la confiance du peuple dans la politique en général. La mise en œuvre de la démocratie participative, le contrôle du processus et le partage des avantages/des richesses doivent satisfaire les besoins et améliorer la vie quotidienne du peuple. Comme la communication est plus facile qu’autrefois, comme il y a de nouvelles technologies et de nouveaux instruments de participation, il existe un immense potentiel pour le développement d’un nouveau concept de politique participative et d’une nouvelle dynamique sociale. Cela peut être le début d’une nouvelle citoyenneté du 21ième siècle au Maroc.

Après une pause-café, Miloud Loukili, professeur universitaire, et Mahjoub El-Haiba, délégué interministériel aux droits de l'homme, ont référé sur la démocratie participative en arabe. Ahmed Ghazali, président d'Al Amana (association de droit marocain et de micro credits) a commencé son discours par la présentation des différentes formes de la démocratie (représentative, délibérative, participative etc). À la recherche du bien pour la société, la nouvelle constitution contient le terme « participatif » onze fois comparé avec l’ancienne constitution qui ne le mentionne pas. Il y a plusieurs articles dans la nouvelle constitution qui traitent de la participation (de la citoyenneté, de l’opposition, des jeunes, des associations intéressées à la chose publique etc). Ahmed Ghazali insiste sur l’obligation de l’administration d’organiser la contribution des groupes mentionnés et d’impliquer le peuple sur les questions fondamentales (par exemple la régionalisation, la constitution, la réforme de la justice). C’est l’engagement grass root qui peut faire appel à la réalisation du développement durable, de la bonne gouvernance et d’un ordre normatif juste pour tous les Marocains.

Soulaiman El Hajjam, coordonnateur national adjoint de l’INDH (initiative nationale de développement humain) a donné une présentation très détaillée sur le fonctionnement de la démocratie participative, en particulier sur les différentes échelles d’exercice de celle-ci (locale, provinciale, régionale), les personnes concernées (femmes, jeunes, minorités), la politique d’information et les sujets (santé, régionalisation etc.) relatif à ce type de démocratie. Pour conclure, il a cité le Roi Mohammed VI qui a honoré l’engagement de l’INDH en accentuant les « ruptures avec les schémas traditionnels » de la gouvernance marocaine.

Abdelhadi Bennis, président du Club de l’environnement de l'Association Ribat Al Fath, a mit l’accent sur des exemples pratiques susceptibles de susciter l’adhésion de la population à la démocratie participative. C’est surtout la mise en œuvre de celle-ci qui constitue un défi pour l’avenir. Un exemple : Pendant les années 1980 et 1990, les femmes n’étaient pas représentées dans la politique rurale, même si elles travaillaient plus que les hommes. Aujourd’hui, il y a de plus en plus de projets par les agricultrices. En plus, dans les années précédentes, le nombre des ONGs a augmenté et les mouvements associatifs se sont de plus en plus professionnalisés.

Abdeslam Nadah, ingénieur en chef, Haut Commissariat au Plan, membre du bureau exécutif de l’Association Ribat Al Fath, a souligné l’importance de la bonne gouvernance. La démocratie participative en constitue un pilier. Il faut écouter les citoyens (la voix citoyenne) pour parachever le processus de bonne gouvernance. L’efficacité des politiques publiques est améliorée par la participation des citoyens. Ceci permet une adaptation des mesures publiques aux besoins de ceux-ci.

Après les présentations des intervenants, les participants à la conférence ont posé des questions, fait des remarques, discuté avec les intervenants :

Comme il n’y a plus de frontières nationales pour les ONGs (voir l’engagement de la Fondation Konrad Adenauer au Maroc), il revient aux ONGs marocaines de s’installer dans d’autres pays pour gagner de l’expérience et pour sensibiliser aux problèmes internationaux.

La démocratie participative n’est pas possible sans une éducation démocratique. Il faut développer l’infrastructure pour réaliser une éducation de base pour tous les citoyens marocains. L’analphabétisme pose un grand problème pour la réalisation de la démocratie participative car les citoyens ne sont pas informés des possibilités de participation à la politique. La démocratie participative n’est pas un instrument des élites. Au contraire, elle est un moyen pour les plus défavorisés d’exprimer leurs besoins. Comment garantir l’intégration de ces derniers dans le système de la démocratie participative ?

La démocratie signifie la séparation des pouvoirs. Son bon fonctionnement est une des conditions permettant le développement de la démocratie participative. Avant de réaliser celle-ci, l’État marocain doit établir et consolider le système de la démocratie en général.

Depuis les années 1990, la participation des ONGs à la politique marocaine a fait des progrès, ce qui est positif. Pourtant, l’État marocain a encore besoin d’intensifier la coopération avec les ONGs.

Pour conclure la conférence sur la démocratie participative, M. Loukili a demandé à l’audience : Ne demandez pas ce que l’État peut faire pour vous, mais plutôt ce que vous pouvez faire pour la patrie !

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Lieu de l'événement

Rabat

Publication

Partizipative Demokratie in Marokko
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Dr. Helmut Reifeld

Democratie-participative_10-05-2012_Rabat KAS Rabat

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Mis à disposition par

Bureau de la Fondation au Maroc