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Les espaces de non-droit et les sociétés parallèles face à la fragilité structurelle de l'Etat

Les espaces non-droit et les sociétés parallèles ont permis aux terroristes et aux trafiquants de toute sorte de s'installer au Mali et dans le Sahel. Comment surmonter les défis liés à la lutte contre ces phénomènes? Réflexions pour y contrer.

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Les 24 et 25 Août 2017, s’est tenu à Bamako, un symposium sur le terrorisme, avec pour thème : « Les espaces de non-droit et les sociétés parallèles face à la fragilité structurelle de l’Etat ». La rencontre a vu la participation d’experts de différentes régions du Mali et de pays extérieurs, notamment, la Mauritanie, le Niger et la Tunisie. Pendant deux jours, ils ont eu à plancher sur des formes de manifestation du terrorisme qui sont spécifiques au Mali.

La cérémonie d’ouverture du symposium a été présidée par le Ministre malien des Affaires Etrangères et de la coopération internationale, M. Abdoulaye Diop, en présence de l’Ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne au Mali, son Excellence Dietrich BECKER, et de la Représentante résidente de la Fondation Konrad Adenauer, Christina Wagner. Ils ont reconnu l’existence des espaces de non-droit et des sociétés parallèles, établi les causes du phénomène et souhaité que les réflexions qui seront menées proposent des pistes de solution.

Au cours des panels, le constat a été établi qu’au Mali, les djihadistes ne se cachent pas derrière les montagnes, et en sortent pour commettre des attaques. Ils conquièrent des parties du territoire où l’Etat est absent et y instaurent leurs quartiers. Dans ces zones, ils édictent leurs lois, au détriment du droit positif, et construisent leurs sociétés, en bannissant celle qui existait avant. Dès 2002, le nord Mali a connu cette situation, avec des groupes terroristes comme AQMI, Al Mourabitoun, MUJAO ; et plus tard vers 2012, le centre vit le phénomène avec l’arrivée dans la région de la Katiba du Macina d’Hamadou Kouffa qui exerce désormais son contrôle sur cette partie du pays.

Les panélistes ont donné des informations sur les djihadistes, leurs activités et leurs zones d’influence. Il ont reconnu que les zones de non-droit et les sociétés parallèles existent au Mali, et sont la conséquence de la faiblesse de l’Etat, son incapacité à assurer les services sociaux de base, et la mal gouvernance. Ces groupes djihadistes, partout où ils s’installent, s’évertuent à remplacer l’Etat, en essayant de subvenir aux besoins élémentaires des populations. Dans bien de cas, les communautés finissent par les accepter, parce que souvent, ils nouent des liens matrimoniaux en leur sein.

Les zones de non-droit et les sociétés parallèles deviennent les sanctuaires du terrorisme, des trafics illicites et du crime organisé. La contrebande et les trafics de drogue, d’armes, de cigarettes, d’essence frelatée se déroulent dans ces zones pour alimenter les groupes djihadistes. Les deux tiers du territoire du Mali sont infestés par le grand banditisme et la criminalité. Des attaques y sont préparées contre les forces armées maliennes, les forces étrangères et les expatriés. Le Mali est un véritable problème pour ses voisins ; les djihadistes qui commettent des attentats, au Burkina-Faso ou en Côte-d’Ivoire, y ont leur base.

Au cours de la rencontre, l’argument selon lequel la destruction de l’Etat libyen est à la source de la déstabilisation du Mali a été réfuté par les participants. Des pays frontaliers de la Libye n’ont pas connu les mêmes problèmes. Il y a donc des éléments endogènes qui expliquent l’émergence des groupes armés et l’apparition du terrorisme. Les panélistes des pays extérieurs ont fait des analyses comparatives entre leurs pays et le Mali. La Mauritanie a pris des 2010 des mesures contre le terrorisme, en réformant son armée, et en se dotant d’une aviation performante. Le peuple a été préparé à ne pas composer avec les djihadistes. Le Niger a entretenu depuis son indépendance une structure sociale non favorable à l’éclosion du terrorisme. Les administrés sont soumis aux chefs traditionnels dans une décentralisation réussie. Aussi, le pays n’a pas laissé prospérer les mouvements rebelles, qui ont fait le lit du terrorisme au Mali.

Des échanges fructueux, parfois contradictoires, ont suivi les communications, et ont permis d’approfondir les réflexions pour formuler des recommandations à l’attention des décideurs. De nombreux représentants de l’Etat, de structures de lutte contre le terrorisme et des organisations régionales ont exposé les activités de leur organisation et faciliter la formulation des recommandations. Que ce soit le G5 Sahel, le Liptako-Gourma, l’ONG HED Tamat du Niger, tous ont donné leurs avis sur les voies et moyens de démanteler les zones de non-droit et les sociétés parallèles.

Les recommandations formulées à la fin du symposium s’adresse à trois entités : l’Etat, les organisations régionales et la société civile. On peut énumérer, entre autres, doter les forces armées et de sécurité du Mali du maximum de moyens pour faire face à leurs obligations régaliennes de sécurisation des personnes et de leurs biens ; assurer le financement des stratégies et mécanismes de protection des frontières par des ressources endogènes. Mettre en place un mécanisme de suivi au niveau des organisations sous régionales sur les questions de gouvernance et de sécurité ; Assurer une coopération interne entre les forces qui combattent le terrorisme ; Recourir à la chefferie traditionnelle et au cousinage à plaisanterie dans les mécanismes de gestion des conflits ; Assurer une coopération interne entre les forces qui combattent le terrorisme ; Recourir à la chefferie traditionnelle et au cousinage à plaisanterie dans les mécanismes de gestion des conflits, etc.

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Mali

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Christina Wagner

Gruppenphoto Symposium zum Thema Terrorismus, rechtsfreie Räume und Parallelgesellschaften

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