Détails

Les 30 et 31 mai 2013 à Marrakech, l’association marocaine des formateurs et gestionnaires RH (AGEF) a organisé son colloque annuel en partenariat avec la Konrad-Adenauer-Stiftung sur le thème de « Digital World : Impacts et Défis RH ». A cette occasion, l’AGEF a remis à la KAS le Trophée du "Partenariat pour la promotion du développement humain depuis 1994".

Le président de l’AGEF, Abdelkrim Guergachi et Helmut Reifeld, représentant résident de la KAS au Maroc, ont ouvert ce colloque en insistant sur le partenariat spécifique et engagé qu’entretiennent la KAS ainsi que l’AGEF depuis plus de vingt années. Dans leurs allocutions, M. Guergachi et M. Reifeld ont mis en exergue l’actualité brulante du sujet se trouvant être le centre des préoccupations des ressources humaines mais aussi être le cœur des transformations actuelles du Maroc. M. Abdelkrim Guergachi a insisté sur la présence de nombreux acteurs tant internationaux que nationaux à ce colloque et mentionné les deux évènements marquants de cette manifestation que sont la célébration du partenariat de l’AGEF avec la KAS ainsi que la signature avec le Conseil national des droits de l’Homme d’une convention relative à la promotion des droits de l’Homme dans l’entreprise. A ce sujet, le président du CNDH, Driss El Yazami, intervenant à l’occasion de ce colloque, a rappelé que droits de l’Homme et entreprise n’étaient pas deux notions diamétralement opposées. En effet, il a mis l’accent sur le fait que l’entreprise moderne doit intégrer la notion des droits de l’Homme et que celle-ci à l’inverse garantit à l’entreprise une certaine stabilité en amenant la paix d’une manière générale. Il a d’ailleurs cité l’exemple de l’insertion des travailleurs handicapés au sein du marché du travail au Maroc et le fait qu’une loi encadre certes cette insertion dans le secteur public mais qu’il n’existe aucune réglementation au sein du secteur privé.

De ce colloque, plusieurs points ont été largement soulignés par les différents intervenants. Tout d’abord, il existe un réel essor de l’économie digitale au Maroc qui a d’importantes conséquences sur le marché de l’emploi. M. Badr Boubker, directeur de l’économie numérique du ministère de l’industrie du commerce et des nouvelles technologies au Maroc, a souligné, lors de son intervention, les avancées du Maroc en ce domaine par le plan maroc-numéric 2013, stratégie nationale qui par différentes actions permet de faire bénéficier aux étudiants d’un ordinateur ainsi que d’une connexion subventionnés.

Les technologies de l’information ont un réel impact, et les dirigeants en ressources humaines ne peuvent faire fit de ces transformations mais les assimiler et les développer. Bahia Hanoun, responsable DRH à la BMCI à quant à elle insisté sur la naissance d’une génération Y, différente de la précédente et empreinte du digital et à laquelle il faut s’adapter puisqu’il s’agit d’une génération volatile, flexible, spontanée, en recherche constante de nouvelles opportunités mais surtout une génération très connectée. Le recrutement doit donc s’adapter à cette évolution ; ainsi, à l’heure actuelle, au Maroc, une partie considérable des recrutements se fait déjà par l’intermédiaire du « digital world ».

Néanmoins, certains intervenants ont pu établir les limites de ce monde digital. Ainsi, il peut exister selon Marouane Harmach, directeur associé de Consultor, des pathologies nouvelles telles que les dépendances, les séquelles ou les addictions et qu’il est nécessaire d’encadrer ces pratiques. Hebah Tantawy, DRH de la région North Africa, East Mediterranean and Pakistan chez Microsoft a quant à elle insisté sur le fait que les différences générationnelles au sein de l’entreprise sont aujourd’hui renforcées par ces technologies et que l’un des défis majeurs pour les DRH et les dirigeants est de changer la logique de management afin de s’adapter à cette fracture générationnelle.

Les intervenants ont donc insisté sur la virtualisation de la fonction RH et la nécessité de s’adapter à ce phénomène. De plus, il faut accompagner les générations qui ne sont pas nées avec, et ceci, tout en les rassurant. Il ne faut donc pas avoir peur du changement mais cependant tout en imposant des limites à cette virtualisation qui ne peut supplanter les connaissances et compétences de l’Homme au sein de la fonction qui, comme l’ont rappelé certains intervenants, se focalise autour du terme central « humain ». Le digital doit être un outil de perfectionnement et on ne peut céder au « tout digital » sous peine de faire face à des répercussions non souhaitées.

Ce colloque s’est clôturé par la signature d’une convention relative à la promotion des droits de l’Homme dans l’entreprise entre l’AGEF et le CNDH ainsi que par la remise à la KAS et à son représentant, Dr. Helmut Reifeld, du trophée du « partenariat pour la promotion du développement humain depuis 1994 ».