L’Etat de droit et les défis sécuritaires au Bénin était le sujet au centre des échanges du colloque tenu le 13 avril 2023 à l’hôtel Golden Tulip, le diplomate de Cotonou au Bénin. Ce colloque est le fruit de la collaboration entre l’Académie des Sciences Constitutionnelle, Administrative et Politique de l’université Abomey-Calavi de Cotonou, le Professeur Hartmut Hamann et le Programme pour la Promotion de l’Etat de droit en Afrique subsaharienne de la Fondation Fondation Konrad Adenauer.
La cérémonie officielle a été présidée par le Directeur de Cabinet du ministre de l’intérieur et de la sécurité publique en présence de Monsieur Ingo Badoreck, Directeur du Bureau Etat de droit en Afrique subsaharienne francophone de la Fondation Konrad Adenauer et de Monsieur Ibrahim SALAMI, Président de l’Académie des sciences constitutionnelle, administrative et politique.
Le colloque a réuni une quarantaine de participants venus de divers domaines socio-professionnels tels que les fonctionnaires du ministère de la justice, du ministère de l’intérieur et de la sécurité publique, du ministère des forces armées, des présidents des Cours et Tribunaux, des Cours Spécialisées, des hauts magistrats, des gradés de l’armée, des membres de l’administration territoriale, des membres des organisations de la société et des universitaires de Cotonou et de Parakou.
Les échanges ont porté sur trois thématiques majeures que sont : les défis pour l’Etat de droit au Benin face à la montée du terrorisme, l’impact de la situation sécuritaire sur les libertés individuelles et la démocratie au Bénin et la situation sécuritaire dans la région et son impact sur le Bénin.
Les communications ont permis aux participants de mieux s’imprégner sur la situation sécuritaire au Bénin avec des données actualisées. C’est le cas des données de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) dont le Directeur a fait l’état de lieu du nombre et des profils des personnes détenues dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent au Bénin.
Les échanges qui ont suivi les communications ont été l’occasion d’éclaircir certains points qui constituaient des incompréhensions entre les officiers de police judiciaire (OPJ), les magistrats et les membres des organisations de défense des droits de l’homme au Bénin et dans la sous-région. La situation des populations nomades au Bénin, et, au Sahel en général a servi de cas pratiques.
Le colloque a été clôturée par des recommandations majeures à l’ordre des décideurs et de la population civile. On peut noter entre autres recommandations :
- Impliquer les OSCs et les communautés à la base dans la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent ;
- Mettre en œuvre le projet de sédentarisation des nomades de la communauté peule ;
- Mettre en œuvre l'équité territoriale : rééquilibrer les politiques publiques ;
- Favoriser les solutions diplomatiques et de développement dans la lutte contre l'extrémisme violent et le terrorisme ;
- Renforcer le pouvoir des élus locaux dans la stratégie sécuritaire.