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Affaire Tidjani Hamani

Wie ein Autohehler die Politik in Atem hält

Courant Juillet 2003, un important réseau de voleurs de véhicules en provenance du Nigeria a été démantelé, à sa tête se trouve M. Tidjani Hamani, un richissime de nationalité nigérienne (République du Niger), installé à Cotonou depuis une dizaine d’années et bien connu des services de la Police Béninoise. Une descente inopinée dans sa maison a révélé un certain nombre de véhicules haut de gamme dont une Mercedes Kompressor S 500 reconnue comme étant volée au Nigeria. C’est le début d’un des plus grands scandales politico-juridiques qu’ait connu le Bénin.

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Les chaînes de télévision béninoises ont couvert l’événement. L’homme a été arrêté et présenté à la nation béninoise. L’affaire passe à la une de tous les quotidiens du Bénin. Peu de temps après, il a été relaxé par le Procureur de la République pour insuffisance de preuve.

Unilatéralement le Nigeria ferme sa frontière avec le Bénin le 9 août 2003 sous prétexte que le Bénin sert de refuge aux grands bandits qui opèrent sur le territoire nigérian. Cette situation a quelque peu paralysé l’économie du pays et a provoqué une forte émotion au sein de la population béninoise. En réalité, au cours du vol de la Mercedes, deux enfants parents de la fille du Président Nigérian Obasanjo ont été froidement abattus par les malfaiteurs. Lors du sommet de Maputo en juillet, Kérékou, ayant rencontré le Président Obasanjo, aurait pris l’engagement de prendre des mesures pour lutter contre le banditisme frontalier et, entre autres, livrer Hamani à la justice Nigériane. Ce qui n’a pas été fait. La fermeture de la frontière bénino-nigériane intervient donc comme la conséquence du non respect de l’engagement informel pris par le président Kérékou lors de la rencontre de Maputo.

Préoccupé par cette situation, Mathieu Kérékou envoie son ministre du plan Bruno AMOUSSOU et quelques autorités béninoises au Nigeria pour rencontrer son homologue nigérian mais ceux-ci rentrent bredouilles car le président Obasanjo refuse de les recevoir et insiste à rencontrer le président Kérékou en personne. Une rencontre fut donc initiée entre le Président Kérékou et Obasanjo le 14 août dans la ville frontalière du Nigeria, Badagry. L’ambiance était très tendue. Après avoir montré des preuves que le bandit Hamani Tidjani bénéficie de la complicité de certaines autorités béninoises, en l’occurrence au sein de la police nationale, la partie nigériane a imposé la signature d’un document appelé le Mémorandum de Badagry. Dans ce document l’accent a été mis sur le renforcement de la coopération bénino-nigériane dans le cadre du banditisme transfrontalier et l’extradition du Bandit Hamani et de ses complices au Nigeria pour être jugé. Lors de la rencontre, Kérékou affirme devant la presse ne pas être au courant de l’affaire Hamani alors que l’arrestation de ce dernier a été fortement médiatisé au Bénin. Pire encore, Hamani avait été déjà arrêté en novembre 1999 toujours pour une affaire de trafic de voitures volées qui a défrayé la chronique à l’époque. Cette arrestation rentrait dans le cadre de l’accord quadripartite entre le Bénin, le Togo, le Ghana et le Nigeria. Le Ministre de l’Intérieur Béninois Daniel Tawema avait à l’époque fait le déplacement jusqu’au Togo pour apprécier la situation puisque le réseau avait été démantelé par la police togolaise. Il est évident donc que Hamani n’était pas du tout un inconnu au Bénin. Toujours est-il que le gouvernement Nigérian a donné un délai au gouvernement béninois pour l’arrestation et l’extradition d’Hamani. La frontière fut réouverte.

Entre temps, effrayé par l’ampleur qu’a pris l’affaire, Hamani s’est enfui du territoire béninois. Toutes les tentatives de la police nigériane venue faire la chasse à l’homme sur le territoire béninois à travers l’opération « fire for fire » et les efforts conjugués de leurs homologues béninois ont échoué. Le pays était en ébullition. Une opération de contrôle systématique des véhicules est menée conjointement par la police béninoise et nigériane, les véhicules constatés volés sont saisis chez leurs acquéreurs et convoyés vers le Nigeria. Les chances de retrouver Hamani s’amenuisait de jour en jour lorsque le jeudi 11 Septembre : Coup de théâtre, Hamani fut retrouvé au Mali suite à la dénonciation d’un de ses complice à Cotonou et ramené au Bénin où directement il fut conduit au Petit Palais pour être interrogé. Désormais la question est de savoir les complicités dont bénéficie ce bandit au Bénin. Beaucoup d’encre ont coulé à ce sujet. Sous la pression sociale, Hamani a été présenté officiellement quelques temps après à la presse par le Ministre de la communication Gaston Zossou. Les béninois attendent avec impatience le nom de ses complices. Le gouvernement calme les esprits en disant qu’un rapport sera présenté à la fin.

Quelques jours après, sous l’insistance du gouvernement Nigérian, Hamani a été remis à la police Nigériane qui l’a embarqué sur un avion pour le Nigeria. Le jeudi 16 octobre le fameux rapport fut présenté à la presse mais l’opinion public critiqua fortement ce rapport qui n’a pas tout révélé. Le rapport présenté à la population béninoise est vivement critiqué car il ne révèle que la partie visible de l’iceberg. L’opinion publique est convaincue que certains ministres du gouvernement Kérékou sont des complices d’Hamani. En outre, les enfants du présidents sont cités mais qu’en est-il dans la réalité ? En effet le rapport a tout simplement lavé de tout soupçon les ministres du gouvernement et les fils de Kérékou qui auraient entretenu des rapports ambigus avec le criminel. Le gouvernement nigérian de son côté décide de mettre sur pied une commission d’enquête conjointe en réaction au rapport produit par la commission d’enquête béninoise. Surtout que dans une interview accordée au journal Nigérian TELL, traduite et reprise par la presse béninoise, Hamani affirme que le Ministre de l’Intérieur Béninois lui aurait offert en personne un pistolet. Vrai ou faux ? Wait and see.

avec José de Souza

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