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NEWSLETTER Mai 2022, 2ème

von Aminata Traore

Analyse, diplomatie, G5 Sahel, déclaration de la Mauritanie, bilan de la Transition au mali et un fait de société

La revue de presse bi-hebdomadaire a pour but d'explorer et de vous tenir informé sur la situation au Mali et sur des questions sélectionnées relatives à la politique, à l'économie, à l'insécurité, ainsi que la société.

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PROGRAMME REGIONAL SAHEL

---Actualité du Mali---

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ANALYSE

Dr Aly Tounkara

« Le G5 sahel n’a pas pu combler les attentes des sahéliens»

 

Dans les lignes qui suivent, Dr Aly Tounkara, directeur du Centre des études sécuritaires et stratégiques au Sahel (CE3S), livre son analyse sur la décision des autorités de la Transition de retirer le Mali de tous les organes et instances du G5 Sahel.

 

D’entrée de jeu, le spécialiste reconnaît que lorsqu’on fait le bilan du G5 Sahel huit ans après sa création, cette organisation n’a pas pu combler les attentes des Sahéliens en termes de sécurité et de développement. Toutefois, Dr Aly Tounkara estime que le Mali a procuré certains avantages de cette organisation, notamment les différentes formations assurées par le Collège sahélien de securité du G5 Sahel et par le Collège de défense à l’endroit des Forces de défense et de securité et même de l’administration.

À la question de savoir si ce retrait aura des conséquences pour le Mali, le directeur du CE3S souligne que quand on regarde la nature de la menace terroriste (ses aspects transversalité et universalité), il est extrêmement difficile, voire impossible pour un pays à lui seul, de faire face à cette nébuleuse sans bénéficier du soutien de ses partenaires ou de ses voisins.
« Quand on parle du soutien, il n’y a pas que le soutien  en termes de patrouilles conjointes. Imaginons que demain, du moment où le Mali se retire du G5 Sahel, des terroristes soient boutés du territoire malien et qu’ils prennent le Burkina Faso comme sanctuaire. Difficilement, les autorités burkinabè vont communiquer avec celles du Mali en termes de partage d’informations », analyse Dr Aly Tounkara, ajoutant que c’est la même chose pour le Niger et la Mauritanie. Ce dernier pays est même soupçonné depuis un certain temps d’être une sorte de sanctuaire pour les groupes radicaux violents. Avec ce retrait, dit-il, les autorités maliennes rendent le combat contre  les groupes radicaux violents davantage complexe.

Même si Dr Tounkara reconnait que les raisons d’un tel retrait sont tout à fait réalistes du point de vue de la conformité des textes régissant le G5 Sahel, il estime que sur le plan pragmatique, un tel retrait a des conséquences militaires même s’il y a une suspension de la coopération conjointe avec le Niger depuis un certain temps pour des raisons liées à la crise diplomatique entre les deux pays. D’après le spécialiste de la sécurité, un tel retrait va forcément mettre le Mali dans une position d’acteur unique dans le cadre de la lutte contre les groupes radicaux violents.

« Les textes ont beau être violés par le G5 Sahel, au regard du contexte d’insécurité et des fronts qui sont ouverts par le Mali (Cedeao, Union africaine, Union européenne et Nations unies à certains égards), il ne fallait pas ouvrir ce front même si les raisons restent certes très valables », pense l’analyste. Pour lui, cela pourrait, dans un avenir très proche, amener une difficile collaboration du Mali avec les états voisins, notamment le Burkina Faso, le Niger et même la Mauritanie.

LA REDÉFINITION DES RAPPORTS

Rappelant qu’il y a des accords bilatéraux entre le Mali et ces états pris isolément, Dr Tounkara soutient que ces accords bilatéraux ont été en grande partie gommés par la naissance du G5 Sahel. Avec cette suspension, il estime que notre pays va assister à une redéfinition de ses rapports avec ses voisins. Laquelle redéfinition pourrait s’inscrire dans le long temps. Mais dans le même temps, il souligne que la France reste une interface entre le Mali et ses voisins.
Dans ce cas, les différentes victoires militaires que notre pays est en train d’engranger dans la lutte contre le terrorisme auront du mal à s’inscrire dans la durée.  « Aucune nation n’a le nombre suffisant de militaires pour couvrir l’ensemble du territoire de façon effective et pérenne. Même les armées puissantes comme celles des états-Unis, de la France, ne peuvent aucunement assurer une telle fonction en termes de protection et de défense du territoire », explique le directeur du CE3S.

Pour Dr Aly Tounkara, les succès dont l’Armée malienne fait l’objet aujourd’hui sont à saluer. Toutefois, selon lui, c’est un succès qui ne peut pas se pérenniser car l’Armée ne peut  pas être présente sur toute  l’étendue du territoire en tout lieu et à tout moment. C’est pourquoi, il note qu’avec le retrait du Mali du G5 Sahel, il faut s’attendre à un Liptako-Gourma peu contrôlé, à une possible incursion de groupes radicaux dans les localités censés être contrôlés par les trois pays, à savoir le Mali, le Burkina Faso et le Niger.

D’après le directeur du CE3S, même si le G5 Sahel n’est pas efficace en termes de réponses militaires, il permet quand même à certains égards de rendre fluides les renseignements et informations entre les États membres.

Dr Tounkara soutient qu’on ne peut pas nier la légitimité et la légalité de la décision de suspension du Mali. Mais pour lui, sa pertinence pose un problème.

Dr Aly Tounkara

Directeur du Centre des études sécuritaires

 et stratégiques au Sahel (CE3S)

 

DIPLOMATIE

Olaf Scholz en tournée en Afrique

Le Chancelier allemand, Olaf Scholz a entamé, dimanche 22 mai 2022, une tournée en Afrique. Lors de cette première visite en sa qualité de chancelier, Olaf Scholz visitera trois pays à savoir le Sénégal, le Niger et l’Afrique du Sud. Ainsi après l’étape de Dakar, le Chef du gouvernement allemand est arrivé dimanche à Niamey. A sa descente d’avion à l’Aéroport international Diori Hamani, Olaf Scholz a été accueilli par le ministre d’Etat, ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération, M. Hassoumi Massoudou.

 

Selon un communiqué de presse du Bureau de presse et d’information du gouvernement fédéral (BPA) en date du vendredi 20 mai, le chancelier allemand Olaf Scholz visitera, dans la matinée de ce lundi 23 mai, la base de la mission allemande des forces spéciales GAZELLE de la mission européenne de formation EUTM et les soldats de la Bundeswehr qui sont stationnés au Niger. Il s’entretiendra également avec le Président de la République du Niger, Mohamed Bazoum. Au cours de cette entrevue, les deux personnalités évoqueront les différents aspects de la coopération bilatérale.

 

Courant la journée du lundi 23 mai 2022, le programme prévoit un point de presse conjoint, ainsi qu’un déjeuner de travail élargi aux membres des délégations de deux pays. Par ailleurs, le Président Mohamed Bazoum mettra à profit cette visite pour décerner une distinction de la République du Niger au Chancelier allemand.

En consacrant l’une de ses premières visites sur le continent au Niger, le chancelier Scholz s’inscrit ainsi dans la continuité des bonnes relations de coopération nigéro-allemandes. On rappelle que sa prédécesseur Angela Merkel a, durant ses mandats, effectué plusieurs visites officielles au Niger, de même qu’elle a reçu dans son pays, le Chef de l’Etat du Niger en visite de travail à Berlin.

Boursier KAS-Niger

 

BILAN DE LA TRANSITION AU MALI

Des sondages qui se contredisent…

La Fondation Friedrich Ebert Stiftung a réalisé du 13 mars au 4 avril 2022 une mission d’enquête d’opinion à travers Mali-Mètre, sur la gestion de la transition en cours au Mali. Cette enquête a révélé que 9 maliens sur 10 sont satisfaits de la gestion globale de la transition. Pendant la même période le Centre d’Etudes Stratégiques pour l’Afrique (CESA), une organisation américaine proche du Pentagone, a dressé un bilan des actions de la junte malienne. Selon cette analyse, les résultats obtenus sur le terrain contrastent fortement avec les discours officiels. Entre ces deux instituts se trouve le citoyen lambda perplexe et désabusé face à la situation de plus en plus intenable. Le peuple est véritablement médusé et désemparé dans une situation peinte blanc alors qu’il broie du noir. Quand Mali-Mètre peint en blanc le bilan de la transition les citoyens se battent pour assurer leur pain quotidien. Quel crédit doit-on finalement accordé aux instituts de sondage s’ils ne sont que des instruments entre les mains des tenants du pouvoir. Qui de Mali-Mètre ou de Centre d’Etudes Stratégiques pour l’Afrique, CESA dit la vérité ?

L’Alternance

 

SOCIETE

 

TRANSPORTS

LES TARIFS GRIMPENT

Dans la ville des trois caïmans, nul n’ignore l’importance des transports en commun, utilisés par la moitié de la population. Selon Ibrahim Diabaté, conducteur de Sotrama, l’augmentation du prix du carburant est la cause essentielle de la flambée du prix du transport. C’est pourquoi, ils ont jugé nécessaire d’augmenter le tarif passager, afin de pouvoir faire des recettes à la fin de la journée. D’après ce jeune transporteur, 1 litre de gasoil qui était, il y a peu à 500 F CFA, est maintenant vendu à 800 F CFA à la pompe. Ibrahim affirme consommer entre 30 et 35 litres de gasoil par jour.

Par ailleurs, les clients semblent être les plus affectés par cette augmentation. Mme Traoré Alima Ouattara qui semble être confrontée à des difficultés suite à cette montée des prix. D’après cette commerçante, de Missabougou au Grand Marché, elle dépensait 175 F CFA la course. Aujourd’hui, ce trajet a augmenté de 25 F CFA. « Il faut que l’Etat songe à nos galères », dit-elle.

Issihaka Diakité vice-président du syndicat des transporteurs routiers, urbains, interurbains et international (Syntrui-Mali) affirme que cette hausse des tarifs se justifie par l’augmentation du prix d’hydrocarbure. Une augmentation de 50 % à peu près, qui a fait que les transporteurs ne peuvent plus travailler sans l’augmentation du tarif. Suite à cette augmentation, les transporteurs des bus qui font Bamako- Kayes, Bamako- Sikasso, ces tronçons sont augmentés de 1000 F CFA par passager ». Avec la médiation de l’Etat, les transporteurs ont accepté de marchander les tarifs. « Nous sommes transporteurs, certes, mais, usagers également. Tous nous voulons une baisse de prix, Que les clients comprennent que nous sommes vraiment obligées, pour le bien de tous.

Source: Mali Tribune

 

MAURITANIE

« Le retrait du Mali du G5 Sahel est injustifié »

Le gouvernement mauritanien a déclaré mercredi que le retrait du Mali du G5 Sahel, pour une divergence de point de vue n’est pas justifié, ajoutant que cette situation impactera la situation sécuritaire dans la région.

Le gouvernement a rappelé que personne n’ignorait, à la création du groupe des pays du sahel, les grands problèmes qui lui étaient posés se trouvaient au Mali.

Cette position a été révélée par le ministre mauritanien de l’éducation et de la réforme de l’enseignement, porte-parole du gouvernement, Mohamed Melainine O. Eyih, lors du point de presse hebdomadaire du gouvernement.

Le ministre a ajouté que la Mauritanie déploiera tous ses efforts pour que les 5 pays du sahel puissent transcender les obstacles qui leur sont posés en collaboration avec ses autres partenaires dans le groupe.

Ould Eyih a réaffirmé que la Mauritanie restait attachée à l’importance du G5 avec ses dimensions militaires et de développement.

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Ulf Laessing

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Leiter Regionalprogramm Sahel

ulf.laessing@kas.de 00223-20 23 00 36

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