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Reportages pays

Victoire du favori aux élections présidentielles en Mauritanie

de Thomas Schiller

Rapport succinct

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Sidi Ould Cheikh Abdellahi a été élu le 25 mars 2007 Président de la Mauritanie au second tour avec 52,85 % des suffrages, selon les sources de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Abdellahi, qui s’était présenté avec le slogan : „Changement dans la continuité“, a obtenu la majorité dans 11 des 13 provinces. Le favori s’est ainsi imposé contre son concurrent Ahmed Ould Daddah, qui n’a pu obtenir une majorité des voix que dans la capitale, Nouackchott, et sa province natale. Daddah a reconnu sa défaite et annoncé son passage dans l’opposition. Le taux de participation, avec 67,48%, était légèrement inférieur à celui du premier tour.

A l’issue du premier tour des élections, le 11 mars, Abdellahi a pu bénéficier du soutien des deux candidats placés en troisième et quatrième position, l’ancien gouverneur de la Banque centrale, Zeine Ould Zeidane, et le représentant des Haratines, Messaoud Ould Boulkheir. L’élection d’Abdellahi signifie la victoire d’un partisan de l’ancien régime du Président Taya, renversé en 2005 par un putsch militaire. Selon plusieurs observateurs, Abdellahi bénéficierait aussi du soutien de la junte au pouvoir du Colonel Vall. Face à lui, Daddah n’a pu compter que sur le soutien du candidat négro-africain Sarr et des mouvances islamistes. Quant au Colonel Vall, il avait exclu sa propre candidature avant les élections, et a annoncé après la victoire d’Abdellahi que les soldats retourneraient désormais à leurs casernes.

Abdellahi et son adversaire Daddah, un représentant de l’ancienne opposition, présentaient peu de différences dans leurs programmes électoraux. Les deux candidats promettaient une consolidation de la démocratie et une lutte efficace contre la pratique de l’esclavage abolie seulement en 1981, ainsi qu’une meilleure répartition des richesses. En outre, les deux candidats étaient issus de familles arabo-mauritaniennes de renom.

Abdellahi, 69 ans, a occupé, entre autres, le poste de Ministre des Pêches sous le régime déchu du Président Taya, une charge non dénuée d’importance dans une Mauritanie riche en ressources de pêches, avant de tomber en disgrâce et de devoir s’exiler. Pendant la campagne électorale, le nouveau président, qui se présentait comme un „indépendant“, s’est prononcé aussi pour la réconciliation entre les trois principales ethnies (arabes, négro-africains et Haratines, descendants des esclaves), une tâche qui devrait jouer un rôle majeur pour la consolidation à long terme des structures démocratiques et la stabilité sociale.

Après le déroulement pacifique du premier tour, le deuxième tour a eu lieu dans des conditions satisfaisantes, selon des observateurs internationaux tels que la Mission d'Observation Electorale de l’UE et les Etats-Unis. C’est un succès considérable pour ce pays d’Afrique du Nord-Ouest. Le premier tour du scrutin avait déjà été salué par les observateurs internationaux comme globalement transparent et équitable. Les médias arabes ont eux aussi suivi avec un grand intérêt les élections en Mauritanie et y ont vu un modèle démocratique pour d’autres Etats de la région.

Le nouveau président doit désormais faire face à de grands défis. En premier lieu il faut citer la lutte contre la pauvreté. La croissance économique et la justice sociale devraient donc constituer des priorités essentielles. Dans le domaine des relations internationales, le nouveau président devra démêler deux questions très controversées en termes de politique intérieure ; d’une part, la coopération jusqu’ici étroite avec les Etats-Unis dans la lutte contre le terrorisme international, d’autre part les relations diplomatiques avec Israël. Ces deux prises de position sont critiquées en Mauritanie. Les prochains jours devraient révéler si le candidat gagnant réussira, comme promis, à constituer un gouvernement d’union nationale.

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