Présentations & compte-rendus
Norbert Lammert, président du parlement allemand et vice-président de la Konrad-Adenauer-Stiftung, a exposé, lors de son discours, la complexité de la crise des réfugiés. Considérant l’ampleur de ce problème, il n’y voit pas de solution(s) exclusivement nationale(s); « Le fait de chercher des réponses nationales aux défis mondiaux représente une des grandes contradictions de notre époque » déclara M. Lammert. Même si l’entente sur certaines exigences au niveau international relève du domaine du possible, la difficulté réside, selon M. Lammert, dans l’application concrète des mesures élaborées en référence à un cadre juridique bien précis tel que le droit national ou international.
Les intervenants précédant M. Lammert, Rafaa Ben Achour, président de l’URDIJIDCC, Hardy Ostry, représentant résident de la KAS en Tunisie, ainsi que Hatem Ben Salem, directeur de l’Institut Tunisien des Études Stratégiques, ont abordé, lors de leurs discours respectifs, la dimension internationale des flux migratoires et ont souligné la nécessité d’une coopération internationale pour l’élaboration et l’application de mesures contraignantes.
Le président du parlement allemand, à son tour, a essentiellement présenté la politique migratoire sous une perspective allemande. Il a indiqué que la loi fondamentale de la République fédérale d’Allemagne ne permettait pas de fixer une limite supérieure au nombre de réfugiés et accordait, à la différence d’autres pays tels que la Grande-Bretagne et la France, le droit d’asile inconditionnel aux réfugiés politiques. M. Lammert tient fermement à ce principe, qui provient des tristes expériences faites sous le régime nazi en matière de persécutions et de fuite. « Il va de soi que l’on assume nos responsabilités et respecte nos engagements » précisa M. Lammert. Il souligna cependant que cet engagement ne pouvait être respecté, que si le droit d’asile pour les réfugiés n’impliquait pas automatiquement le droit d’immigration, en particulier en ce qui concerne les réfugiés économiques. M. Lammert voit une partie de la solution dans la création de perspectives d’intégration.
Avec plus d’un million d’immigrés en 2015, l’Allemagne est devenue la deuxième terre d’immigration après les États-Unis. La crise des réfugiés représente un grand défi sur les plans politique et judiciaire, mais aussi sur le plan économique, culturel et scientifique.
La journée d’étude a permis aux participants de se familiariser avec les différentes perspectives et la complexité relatives à la crise des réfugiés. Ce fut la troisième visite de M. Lammert en Tunisie depuis la révolution de 2010/2011. Plus tôt dans la journée le président du Bundestag avait rencontré le président de République tunisienne, Béji Caid Essebsi, le président de l’Assemblée des représentants du peuple, Mohamed Ennaceur et le chef du gouvernement tunisien, Habib Essid, pour discuter à propos de l’actuelle situation économique et sécuritaire, de la crise des réfugiés ainsi que de la coopération germano-tunisienne. M. Lammert en a ensuite profité pour inviter officiellement ses homologues tunisiens en Allemagne.
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Mis à disposition par
Bureau de la Fondation en Tunisie
À propos de cette série
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