La Fondation Konrad-Adenauer a organisé en partenariat avec le Centre d’études et de recherches en droit hébraïque au Maroc, l’Association Essaouira-Mogador, Bayt Dakira, la Fédération Sépharade du Canada et bien d’autres collaborateurs, un colloque international entre le 9 et le 13 avril 2022 à Bayt Dakira à Essaouira, rehaussé par la participation de M. André Azoulay, Conseiller de SM le Roi et Président Fondateur de l’Association Essaouira-Mogador.

Ce colloque vient s’ajouter aux rencontres scientifiques qui ont eu lieu antérieurement à Bayt Dakira. Il s’agit d’un nouveau rendez-vous donné par les organisateurs à plusieurs experts dans le champ du droit hébraïque pour échanger sur leurs thèses autour de problématiques innovantes et pluridisciplinaires.

Abdellah Ouzitane, président-fondateur du centre d’études et de recherches en droit hébraïque au Maroc, a indiqué lors de son intervention que « ce colloque se veut un témoin extraordinaire, depuis Essaouira et plus précisément de cette maison monde qu’est Bayt Dakira, de la proximité entre Islam et Judaïsme. »

Par ailleurs, il n’a pas manqué de rappeler le contexte de ce colloque qui s’inscrit dans une continuité des engagements et des activités des organisateurs. Parmi ces engagements, un colloque international organisé il y a quelques mois à Tel Aviv et dont les travaux ont débouché sur une feuille de route comprenant la signature d’un mémorandum d’entente autour de projets innovants en matière de recherche.

Ce colloque international vient réaffirmer "notre engagement et notre volonté commune de travailler ensemble pour la promotion et la préservation de notre patrimoine commun", a-t-il indiqué. En soulignant l’ardente volonté des organisateurs de continuer « à le faire malgré ces temps extrêmement difficiles par la portée objective de la transmission de nos valeurs communes ».

Dans son mot d’ouverture, la directrice de Bayt Dakira, Rita Rabouli, a exprimé sa fierté d’assister à une réunion de chercheurs marocains, canadiens, israéliens et français dans un espace qui ne cesse pas de diffuser une pluralité intense. Cet endroit était, est et restera toujours une mémoire de la tolérance, d’ouverture et de dialogue entre les musulmans et les juifs.

De son côté, Farid El Bacha, doyen de la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales à l’Université de Mohammed V de Rabat et président exécutif du centre d’études et de recherches en droit hébraïque au Maroc, est revenu sur la création, il y a quatre ans, de ce centre qui se veut une initiative civile traduisant "la prise de conscience spontanée de notre identité plurielle et de la responsabilité qui est la nôtre dans un monde qui inquiète et s’inquiète". Il n’a pas manqué de saisir l’occasion de passer en revue les principales réalisations jusqu’à présent par le centre et ses partenaires, citant dans ce sillage, la création de milliers de clubs de tolérance au sein des établissements scolaires et le lancement d’une chaire dédiée au Droit hébraïque à l’Université Mohammed V de Rabat.

Quant à l’intervention de Shimon Ohayon, directeur du Centre Dahan (Université Bar-Ilan, Israël), elle a souligné l’importance de la place accordée au droit hébraïque dans le droit et la culture au Maroc. Il a impressionné l’audience aussi avec des récits sur l’expérience des tribunaux hébraïques dans le Royaume ainsi que les efforts et les actions entreprises pour la préservation de l’identité et de la mémoire judéo-marocaine à travers le Maroc.

Dans la même perspective, Avraham Elarar, président de la Fédération Sépharade du Canada, a fait remarquer qu’"au-delà d’être un pays, une nation ou un peuple, le Maroc est « une idée » qui unit ses habitants, promeut la tolérance et se traduit ici dans cet édifice" de Bayt Dakira à travers cette manifestation culturelle et historique à la fois.

De son côté, Aziz El Aidi, coordinateur principal au bureau de la KAS au Maroc, s’est félicité, à son tour, de la coopération fructueuse entre la Fondation, le centre d’études et de recherches en droit hébraïque et les autres partenaires, ainsi que de leurs efforts consentis pour la promotion et la préservation de ce patrimoine commun et de la mémoire judéo-marocaine en tant que partie intégrante de l’histoire et de la culture du Royaume.

Cette séance d’ouverture a été couronnée par la signature d’un mémorandum d’entente entre le Centre d’études et de recherches sur le droit hébraïque au Maroc, la Fédération Sépharade mondiale et le Musée de l’Holocauste de Montréal.