Présentations & compte-rendus
Avec le politologue et historien Alfred Grosser, il a discuté dans le cadre d’une conférence organisée conjointement par la Fondation Konrad Adenauer et la Maison Heinrich Heine des défis actuels de migration et d’intégration en France et en Allemagne.
Norbert Lammert a réfuté la thèse que les mouvements migratoires représentent un nouveau défi inédit. Au contraire : l’histoire européenne a toujours été marquée par ces mouvements. Les émigrations et immigrations ne se sont pas toujours passées sans heurts, mais en général le résultat est positif.
Bien que le nombre des réfugiés recule actuellement, la crise des réfugiés n’est pas terminée. Les différences de développement entre l’Europe et l’Afrique sont dramatiques depuis des décennies, ce qui est nouveau est le fait que les pays concernés ont désormais accès à des nouvelles technologies et les gens prennent conscience de cet écart qui fait naître le désir d’une meilleure vie en Europe.
L’Europe en tant que communauté refuse de relever le défi. Pour le Président du Bundestag il s’agit d’un refus de se confronter à la réalité mais aussi d’un refus d’assumer une responsabilité historique. Norbert Lammert a souligné qu’il est important de bien distinguer entre les personnes cherchant un refuge et les migrants. En Europe, il existe un droit de l’homme légalisant le statut de réfugié. Tous les Etats-membres de l’Union européenne ont signé la Convention de Genève. Pour le Président du Bundestag il est donc scandaleux que ce droit soit remis en question.
La migration est cependant soumise à d’autres conditions : à l’échelle européenne les citoyens européens sont libres de s’établir dans le pays de leur choix. Pour des personnes arrivant d’un pays tiers, il est légitime de vouloir s’installer en Europe mais il ne s’agit pas d’un droit. Norbert Lammert a averti que la construction des murs ne résoudra pas la crise actuelle.
Il a également souligné que l’accueil des réfugiés est uniquement possible si l’Union européenne arrive à restreindre l’arrivée des migrants et si chaque migration est liée à une perspective d’intégration : « Les gens doivent prendre conscience qu’ils arrivent dans un pays avec des lois fondamentales ». Ces lois fondamentales ne sont pas à remettre en question.
Avec l’historien Alfred Grosser, le président du Bundestag a discuté de l’accord entre la Turquie et l’Union européenne, qu’Alfred Grosser regarde avec un œil critique. Le Président du Bundestag a souligné qu’il s’agit d’un accord conclu entre la Turquie et l’Union européenne et non pas, comme il a souvent été décrété d’un accord entre la Turquie et la chancelière Angela Merkel.
La coopération avec la Turquie n’est pas toujours facile, mais sa position stratégique est un fait. De plus, la Turquie a accompli de grandes choses en accueillant un grand nombre de réfugiés bien que les centres d’accueil ne correspondent pas toujours aux standards européens, contrairement à l’Union européenne.
Mis à disposition par
Bureau de la Fondation en France
À propos de cette série
La Fondation Konrad-Adenauer, ses instituts, centres de formation et bureaux à l'étranger proposent tous les ans uin grand nombre de manifestations dédiées à des thèmes différents. À l'adresse www.kas.de, nous vous présentons, de manière actuelle et exclusive, des conférences, événements et symposiums. Outre un résumé thématique, vous trouverez ici aussi du matériel supplémentaire tel que des photos, des manuscrits de discours, des vidéos ou des podcasts radio.