C'est ainsi que la Konrad-Adenauer-Stiftung et Sigma Conseil ont présenté durant la première édition des « Rencontres de Tunis » un sondage d’opinion sur le rôle du patrimoine de la culture et les opportunités économiques qui en découlent.

M. Hassen Zargouni, directeur de Sigma Conseil, a présenté le sondage et les principaux points retenus sont les suivants :

•          80% des répondants n’ont pas visité des sites archéologiques au cours des cinq dernières années.

•          83% des Tunisiens estiment que le patrimoine contribue à renforcer le sentiment d'appartenance.

•          75% des répondants estiment que le patrimoine peut contribuer à la croissance économique du pays.

•          63% des Tunisiens estiment que c’est aux citoyens et à la société civile que revient la responsabilité de la protection du patrimoine tunisien, 55% assignent cette responsabilité à l’État et 33% au ministère des affaires culturelles.

•          83% des Tunisiens estiment qu'il serait intéressant d’envisager un partenariat public-privé dans la gestion du patrimoine.

•          Seulement environ 20% des Tunisiens considèrent que les sites archéologiques sont bien conservés et bien entretenus.

Comme de coutume, lors des rencontres de Tunis, KAS-Sigma offre un espace de dialogue avec une panoplie de panelistes et de participants qui interagissent avec le sondage et aux questions posées par M. Zargouni.

La Tunisie terre des civilisations possède une richesse inouïe avec plus de 30.000 sites archéologiques et une histoire de plus 3000 ans, qui a connu de multiples influences des berbères, des numides, des puniques, des romains, des arabes, et des ottomans. Toutefois, le constat effectué lors du débat c’est qu’il existe réellement une faible mise en valeur du patrimoine archéologique, monumental, matériel et immatériel.

Les différents points évoqués sont les suivants :

•          Il serait très important d’avoir une chaire de la langue latine parlée en Tunisie durant une longue période. En effet, il ne suffit pas d’avoir un patrimoine mais il faudrait le connaitre d’une façon plus approfondie afin de pouvoir l’instrumentaliser et le rendre un moyen de dialoguer avec l’autre.

•          Un des problèmes majeurs est la non exploitation de tous les sites qui sont abandonnés, un grand nombre de ces sites ne sont pas ouverts au public dont la majorité sont en mode de restauration, il est impératif de choisir quelques sites pour les mettre en valeur et travailler sur un tourisme alternatif.

•          Depuis l’indépendance, l’État a développé une stratégie et a conçue l’idée de créer l’Association de sauvegarde de la Médina de Tunis afin de mieux la connaitre. En effet, la Médina couvre 300 hectare. À travers cette association un diagnostic très approfondi fut effectué ce qui a permis de tracer une stratégie pour sauvegarder le patrimoine de la ville et opter pour une politique qui a réussi dynamiser et faire revivre la vielle ville.

•          La sauvegarde du patrimoine est l'affaire de tous aussi bien de l'État ainsi que des associations qui opèrent dans ce domaine sans nier la contribution des citoyens qui devraient connaitre la vraie valeur de ce patrimoine pour le préserver.

•          Le patrimoine peut renforcer toute économie et la rendre rentable s’il est mis en valeur. Il est ainsi primordial de tracer une stratégie du tourisme culturel qui représente une manne de devises et pourrait aboutir à un apport financier important et ne pas se limiter au tourisme balnéaire.

•          Mettre en relief la richesse de la Tunisie en faisant découvrir aux intéressés une autre forme de patrimoine en proposant des itinéraires afin de montrer d’autres facettes, vu qu’en voyageant les cinq sens sont en éveille, ça  permet la découverte des goûts culinaires qui diffèrent d’une région à une autre, on rencontre des gens différents, on découvre des musiques, des traditions, des sites, mais aussi on connait la richesse de l’artisanat des différentes régions qui est aussi un patrimoine immatériel très diversifié telle que la poterie, l’orfèvrerie, le tapis, la broderie au tissage à l’habillement et les différents métiers qui vont avec.