Quarante ans après l'établissement des relations diplomatiques entre le Vatican et le Bénin, le pape a suivit l'invitation du Chef d'Etat et de la Conférence des Évêques dans un pays, où 34 pourcent des quelque neuf millions d'habitants sont catholiques. Aussi la mission catholique en Afrique avait pris son début au Bénin il ya 150 ans. Lors de la conférence nationale de 1990 qui a abouti à une démocratie multipartite au Bénin, l'Église catholique avait joué un rôle crucial en tant que médiateur. La décision pour le Bénin en tant que destination a été facilitée par l'existence des structures démocratiques et de la coexistence pacifique des religions, comme disait le pape.

Trois préoccupations principales figuraient sur son agenda:

A Yaoundé il avait remis à l'Assemblée du Synode l’ébauche du document. Maintenant il était venu au Bénin pour signer la lettre finale, l'Exhortation Apostolique (Postsynodalis Exhortation apostolique) à Ouidah.

Deuxièmement, il a rappelé le début de la mission africaine, il ya 150 ans dans ce qui était alors le Dahomey, initié par les Pères de la Société des Missions Africaines de Lyon.

Troisièmement, il a commémoré le cardinal Gantin à sa tombe. Gantin, décédé en 2008, a été très populaire au Bénin. Comme Benoît XVI, Gantin était préfet de la Congrégation pour les évêques.

Nettoyé et sécurisé - comment Cotonou a reçu le pape

Benoît XVI est arrivé le 18 Novembre dans une ville qui avait été méticuleusement préparée pour sa visite. Sur le terrain « Champ de Foire » une nouvelle statue du cardinal Gantin a été inaugurée. La capitale avait fait tout son possible pour assurer la sécurité de l'invité célèbre. Trois semaines avant la visite les Zémidjan (des taxis moto) ont été convoqués par le comité officiel d'organisation afin d'atténuer leur conduite jusqu'ici plutôt anarchique. Pendant les trois jours de la visite les gros camions qui encombrent normalement les routes principales autour du port, ont été interdit de circuler dans le centre. Ce que La Nation, un journal semi-gouvernemental, appelait « le toilettage de la ville », voulait dire : Des stalles d'innombrables petits commerçants tels que les vendeurs de légumes ou d'essence illégale et des maquis ont été fermés ou complètement démolis dans la semaine avant le début de la visite à la demande du conseil municipal. Des routes ont été refaites durant la nuit, les trous réparés et les maisons au long de l’itinéraire du pape repeint. « La visite du pape a été un prétexte bienvenu pour une purge qui avait été repoussée du côté de la mairie depuis trente ans par manque de courage politique », a confié un observateur de l'action. Une telle approche n'avait pas été dans l'intérêt du Saint-Siège. Après la visite du pape les terrains vidés ont été rapidement de nouveau occupés.

Afrique - synonyme d'espoir: Le discours du pape

Le chef de l'Etat du Bénin a souligné dans son allocution à la réception à la Présidence que son second mandat serait son dernier. Une fois de plus, il a illustré comment son second mandat contribuera à la refondation des valeurs morales, spirituelles et éthiques. La réduction de la pauvreté et de la misère irait de pair avec la refondation. Dans sa réponse, le pape est revenu sur le développement de l'Afrique dans les derniers mois. Les peuples de l'Afrique du Nord auraient exprimé leur désir de liberté, de sécurité physique et d’une coexistence harmonieuse. Il a adressé un appel urgent aux dirigeants politiques et économiques dans le monde. Ils ne devraient pas détruire l’espoir de leurs peuples dans l'avenir en mutilant le présent. Le mot espoir serait pour lui étroitement lié avec l'Afrique.

Dans l'après-midi, le pape a signé l’exhortation apostolique à Ouidah, le produit des délibérations du Conseil post-synodal, suite à la deuxième Assemblée Spéciale pour l'Afrique du 4 au 25 Octobre 2009. Le Synode avait débattu des tâches spécifiques de l'église sur le continent africain. Au centre figurait la poursuite de la réconciliation, de justice et de paix.

Ce qui reste? Résumée d'un voyage

Le gouvernement du Bénin a évalué les trois jours de la visite comme être extrêmement positif. Les Béninois auraient encore une fois démontré leur hospitalité légendaire et prouvé leur patriotisme, disait le ministre des Affaires étrangères, Arifari Bako. La devise du voyage du pape aurait aussi contribué au processus de refondation.

La visite de Benoît XVI a eu lieu à un moment favorable pour le président. Lorsque le Vatican avait annoncé en octobre 2010 ses plans pour voyager au Bénin, personne n’avait deviné dans quelle crise le pays se trouverait en novembre 2011. Un débat intense sur la question d'une révision constitutionnelle, qui pourrait mener Boni Yayi à un troisième mandat, des discussions perpétuelles avec les syndicats, la montée de la critique publique des conditions de circulation chaotique dans la ville de Cotonou et de l'image négative de la ville sont quelques-uns des déficits, qui mettent le Président sous une pression croissante. Le fait qu’une des motivations du pape pour son voyage au Bénin était l'état de la démocratie au Bénin, était un argument bienvenu. Tout cela a eu lieu dans la métropole du Bénin, qui semblait être un symbole de l'ordre public et la propreté. Dans l'ensemble, Boni Yayi a réussi à distraire pendant les trois jours de la visite du pape par la présentation habile de son modèle ouest-africaine de la démocratie les voix critiques sur l'état momentané du Bénin.

Traduction de l'allemand