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NEWSLETTER Décembre 2022, 2eme

von Aminata Traore

Ce Newsletter touche à l'actualité malienne à travers (politique et société)

Dans cette parution vous avez des articles, sur : Interdiction d’activités Des ONG opérant au Mali sur financement Français ; DECRYPTAGE Les gouvernements et l'engagement et la Politique étrangère du Mali : les éclairages du ministre Abdoulaye Diop

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PROGRAMME REGIONAL SAHEL

---Actualité du Mali---

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Interdiction d’activités Des ONG opérant au Mali sur financement Français

294 organisations concernées par la mesure

Le ministre d'Etat de l'Administration territoriale et de la Décentralisation a informé le Conseil des ministres du mercredi 14 décembre, de l'évaluation de la situation des Associations, Organisations Non Gouvernementales, Fondations et assimilées, concernées par la mesure d'interdiction de toute activité au Mali. Il ressort du Communiqué final de la session que 294 organisations sont concernées par la mesure.

Les membres du Gouvernement, réunis au Palais de Koulouba. Sous la haute autorité du président de la Transition. Colonel Assimi Goïta, ont été informés de la situation des organisations financées par la France et qui sont interdites au Mali. En effet, le 21 novembre dernier, le Gouvernement de la Transition a décidé de l'interdiction, avec effet immédiat, de toutes les menées par les ONG opérant au Mali sur financement ou avec appui matériel ou technique de la France. Une décision qui fait suite à l’annonce de l’Etat français de la suspension de son Aide au Développement. La mesure concerne notamment : les associations nationales ordinaires ; les associations signataires d’accord-cadre avec l'Etat ; les associations étrangères et les fondations.

Mercredi dernier, le ministre en Charge de l’Administration territoriale, Colonel Abdoulaye Maiga a indiqué que, dans le cadre du suivi et du contrôle des activités des associations et des fondations, une commission a été créée suivant la Décision N°02022-000805/MATD-SG du 15 novembre 2022. Les travaux de la Commission ont permis de dénombrer 294 Associations, Organisations Non Gouvernementales, Fondations et assimilées concernées par la mesure, a-t-il informé le Conseil des ministres. Ladite Commission recommande également la tenue de réunions d'information en vue d’expliquer les modalités d'application du décret d'interdiction du 29 novembre 2022 et de présenter les mesures complémentaires prises par le ministère de l'Administration territoriale et de la Décentralisation. Il s'agira également de prendre des mesures adéquates pour adapter l'ensemble des dispositifs d'intervention des partenaires extérieurs à l’orientation politique et à la souveraineté du Mali. Pour rappel, la France avait indiqué que la suspension de son aide au développement ne concernait pas les organisations humanitaires, estimées au nombre de 55. Il s'agit d'ONG humanitaires françaises ou internationales intervenant au Mali sur financements français. Par ailleurs, le ministre de la Refondation de I'Etat, chargé des Relations avec les Institutions, a informé le Conseil des ministres des conclusions des travaux de la 26è Session de l’Espace d’Interpellation Démocratique. Au total, 334 dossiers ont été reçus par la Commission préparatoire. Parmi ces dossiers, 215 ont été retenus pour donner suite, 84 rejetés et 28 retenus pour lecture en salle. A noter qu’avant et pendant les travaux de dépouillement de la Commission préparatoire, 07 dossiers d'interpellation ont fait l'objet de satisfaction.

Source L’indépendant

 

DECRYPTAGE

Les gouvernements et l'engagement

Depuis 1960, au Mali. Il n'y a pas eu d'engagement durable au sommet de l'Etat. C'est l’instabilité qui nous gouverne, quels que soient le régime et le contexte. Sous la bannière du Comité national de Défense de la Révolution, la politique de révolution active de Modibo Keita, 1er Président du Mali indépendant a vite disjoncté. Cause : dérives de la milice populaire de Modibo Keita, et putsch militaire de Moussa Traoré contre ce dernier en 1968. Les tensions sont permanentes entre les exécutifs, les syndicats et les partis politiques. Aujourd’hui, les désaccords pourraient s'afficher à tout moment entre acteurs de la transition. Par exemple, le couple Goita/Maïga a beau être uni comme le fut Ibrahim Boubacar Keïta/Boubou Cissé, il est exposé aux risques de fissure. Leur alliance ne peut être que conflictuelle. Le désengagement de l'un envers l'autre peut advenir à tout moment.

Sur un tout autre plan, le rapport de l'exécutif actuel à la Charte de la transition convient pour analyser la notion d'engagement. Dans l’article 2. de la Charte modifiée du 26 février 2022, la transition promet : « le rétablissement et le renforcement de la sécurité sur l'ensemble du territoire national [...] la promotion de la bonne gouvernance ; [...] l'organisation des élections générales ». Pour l'instant, le compte n’y est pas. Le volontarisme sécuritaire de l'exécutif s'est heurté à la complexité du contexte géopolitique et à l'antagonisme des intérêts. Ainsi, la vie des Maliens est infernale dans le Liptako-Gourma à cause du contexte sécuritaire l'éternel détraqué. C'est l’éternel recommencement. Les crises s'enchainent. Pas uniquement au Mali.

La torpille russe

Le 3 décembre 2022, la transition burkinabé « […] a décidé de la suspension immédiate jusqu'à nouvel ordre, de la diffusion des pro- grammes de Radio France Internationale (RFI) sur toute l'étendue du territoire national. En cause, la diffusion par RFI d'une information à propos d'une tentative de putsch, visant le pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré, président de la transition burkinabé. Du point de vue politique RFI gène. La liberté de la presse est menacée. Pour éviter de probables anicroches avec l'exécutif, le risque d'autocensure des journalistes burkinabés n'est pas à exclure. Par ailleurs, le Burkina-Faso emboite le pas à son voisin malien qui a déjà suspendu RFI et France 24 en avril 2022. Il se passe des choses dans le Sahel. Sous la pression sécuritaire, ça s'agite. Selon un observateur anonyme, la torpille russe serait à l'œuvre. Les convoitises s'intensifient. Le Sahel est pris entre deux feux, celui du narco-terrorisme et celui du désespoir. Mais, ce qui est sûr, c'est qu'il y a une conjonction de situations quasi identiques. Le spectre de l'isolement plane sur le pays des hommes intègres. La vie publique se caporalise. Les crises coupent les liens. Inquiétant.

Le supplice de tantale

Remarquons : par rapport à nos promesses, nous avons toujours eu un engagement par défaut à cause de notre inconstance. Personne ne veut perdre la face. Or, une consultation régulière des citoyens pour connaitre leurs demandes pourrait être une variable d'ajustement. Elle permettra de mieux concilier engagement et capacité à changer le pays. En ce sens, il ne serait pas inutile de tenir le Conseil des ministres à Gao ; Kidal, Ménaka, Mopti, Ségou. Tombouctou, etc. Au moins une fois par mois. On m'objectera que la sécurité ne le permet pas. Mais, ce sera un beau message aux Maliens qui vivent le supplice de tantale. Lesquels Maliens sont acclamés, assoiffés et humiliés par les narcoterroristes. Mais, faisons de la sécurité un sujet de débat public.

Le gloubi-boulga de la gouvernance.

Terminons par là où ce papier a commencé, l'engagement, ce référentiel de valeurs culturelles et universellement acceptées, qui informent et contraignent les comportements. On est condamnés à respecter nos engagements si on veut sortir du gloubi-boulga de la gouvernance.

Le bien-être de nos concitoyens en dépend. Pour cela, il urge de former la jeune génération à s'engager pour construire des chemins républicains au Mali et au Burkina-Faso. S'engager, c'est se donner les outils de la responsabilité et de la citoyenneté pour construire des projets novateurs. Enfin, les enjeux de puissance et de pouvoir, les conflits d'égo, les réseaux de fausse information et de désinformation ne doivent pas avoir raison de notre capacité à s'engager pour la paix et la sécurité, et cela au-delà de Bamako…

Source : Mali Tribune

Politique étrangère du Mali : les éclairages du ministre Abdoulaye Diop

« La politique étrangère du Mali : entre reconquête de la souveraineté et tensions diplomatiques », tel était le thème du café politique organisé, samedi dernier dans un hôtel de la place, par l’Institut néerlandais pour la démocratie multipartite (NIMD) dont l’invité était le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop. C’était en présence des représentants de la société civile, de l’Union européenne ainsi que des anciens diplômés des écoles politiques et démocratiques.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre du Projet de formation des écoles démocratiques et politiques (Prefodep). Elle se veut un espace d’échanges sur des sujets de préoccupations nationales de manière à susciter le dialogue constructif. Mais aussi favoriser le partage d’expériences et de réseautage entre jeunes et femmes avec des personnes venant de divers horizons. Les cafés ont également pour but de privilégier le dialogue à la violence et d’institutionnaliser la pratique de la redevabilité entre les citoyens et les décideurs. Quinzième du genre, cette édition intervient après celles des régions et du District de Bamako.

SOUVERAINETÉ- Parlant de la politique étrangère du Mali, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a précisé que c’est la façon d’interagir avec le monde extérieur pour faire entendre les préoccupations du pays afin de promouvoir ses intérêts. Pour le ministre Abdoulaye Diop, la politique étrangère ne fait que refléter le choix des populations d’un pays.

Depuis la rectification du processus de la Transition, les préoccupations ont été exprimées dans le cadre des Assises nationales de refondation (ANR), a-t-il fait savoir, soulignant que les ANR ont exigé que notre pays puisse s’affirmer, se réaffirmer et promouvoir ses intérêts. « Le Mali se bat pour sa souveraineté et son indépendance», a dit le chef de la diplomatie malienne. Pour lui, notre pays ne souhaite pas suivre, en particulier, une puissance. Il a réitéré la position du Mali à bâtir un partenariat gagnant-gagnant, franc, réaliste et sincère, avec les autres pays. Pour lui, tout doit se faire dans un climat d’écoute mutuelle.

Se prononçant sur le Mouvement des non-alignés, l’animateur principal du café politique a indiqué que notre pays à ses intérêts et ses alliances. « Aujourd’hui, l’intérêt du Mali est dans la promotion de la paix », a dit l’orateur. En matière de sécurité, a laissé entendre le ministre Diop, la Russie est le meilleur partenaire de notre pays même s’il fera remarquer plus loin que les puissances ne font que défendre leurs intérêts.

En clair, il a soutenu que le Mali ne suivra aucun pays par sentiment. L’antagonisme entre l’affirmation de la souveraineté et l’intégration sous régionale était également au centre des échanges. À ce propos, le conférencier dira que les deux concepts ne sont pas opposés. « Notre quête de souveraineté n’est pas en opposition avec l’intégration », a clarifié le ministre en charge des Affaires étrangères.

Il a déploré que « certaines organisations africaines sont de moins en moins contrôlées par les Africains eux-mêmes ». D’après lui, le leadership n’est pas africain. Et il y a beaucoup d’ingérences, d’interférences et d’instrumentalisations de ces organisations pour qu’elles ne servent pas les intérêts de l’Afrique.

Le chef de la diplomatie malienne s’est dit convaincu que des partenaires étrangers prétendent défendre ces organisations alors qu’ils n’ont d’autres ambitions que de les détruire puis qu’ils sont en train de casser la solidarité entre les Africains. Abordant les défis de l’heure, le ministre Abdoulaye Diop a plaidé pour la solidarité entre les États pour juguler les menaces.

Pour sa part, la représentante pays du NIMD par intérim, Mme Hawa Soumaré, a souligné que l’objectif de sa structure est le changement en profondeur pour une construction collective de l’édifice démocratique. Selon elle, l’information doit prendre le dessus sur la désinformation. « Les jeunes doivent être outillés pour prendre leur place de leader de demain et bâtir un Mali de leur rêve dans un monde en perpétuel changement », a-t-elle indiqué.

Source : L’Essor

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