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„Les Chemins de ma vie“

Résumé du livre de Henri Konan Bédié, Président de la République de Côte d’Ivoire

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En décembre 1993, Henri Konan Bédié, Président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire succédait conformément à la constitution à Félix Houphouët Boigny, 1er Président de la République, décédé alors que son mandat en cours devait prendre fin en 1995.

Après quatre années d’exercice de pouvoir au sommet de l’État, dans un livre entretien avec le grand reporter, écrivain, spécialiste en politique étrangère Eric Laurent et intitulé „Les chemins de ma vie“ et publié aux éditions Plon en mai 1999 à la veille d’une nouvelle échéance présidentielle, Henri Konan Bédié (HKB) a dévoilé ses réflexions politiques pour la Côte d’Ivoire.

Dans cet ouvrage de 245 pages HKB exprime l’essentielle de ses idées comme suit „en politique, dit-il, nous voulons réaliser pour notre pays une nouvelle société aux frontières nouvelles du développement démocratique, et au plan économique, un nouveau pays industriel à l’horizon d’une génération d’ici l’an 2025 afin de réussir le progrès pour tous et le bonheur pour chacun“.

Le coup d’État de décembre 1999 ne permettra pas d’évaluer les ambitions de l’auteur de cet ouvrage.

L’ouvrage est subdivisé en quatre parties.

La première partie du livre qui couvre la période de 1934 à 1959 présente ses parents, leur origine princière, décrit l’enfance de l’auteur, son cursus scolaire et académique, la domination coloniale, sa prise de conscience et de son engagement en politique, ses études en France à l’université de Poitiers.

Dans la seconde partie de l’ouvrage 1959 à 1980, l’auteur aborde l’indépendance de son pays, son passage aux États-Unis d’Amérique d’abord en qualité de stagiaire du Ministère français des affaires étrangères à l’ambassade de France aux USA puis ensuite en qualité de premier Ambassadeur de son pays auprès des États-Unis d’Amérique durant les années Kennedy, ses réflexions sur les rapports Est-Ouest et la crise des missiles à Cuba, la lutte pour les droits civiques aux États-Unis dans les années 60, les douze années passées à la tête du Ministère des Finances qu’il qualifie des années du "miracle ivoirien", l’exercice du pouvoir ses limites et le poids des intrigues, son second séjour aux États-Unis à la Banque Mondiale aux côtés de Robert McNamara.

Dans la troisième partie (1980-1993), HKB aborde son élection à la présidence de l’Assemblée Nationale, les manœuvres et intrigues à la succession de Houphouët Boigny, les révisions de la constitution pour organiser la succession en cas de vacance de pouvoir, l’année 1990 surtout lorsque après l’effondrement du mur de Berlin, les revendications politiques firent descendre dans la rue les travailleurs, les militaires et les policiers revendiquant le multipartisme, puis le 7 décembre 1993 (date officielle de la mort de Houphouët Boigny) et les menaces qui avaient pesé sur la constitution et la stabilité du pays (Allassane Dramane Ouattara était alors Premier Ministre en exercice et avait alors hésité à déposer sa démission). Pour l’auteur, Allassane Dramane Ouattara est un Burkinabè et Félix Houphouët Boigny lui avait accordé un passeport quand il avait des difficultés avec les autorités du Burkina Faso.

Enfin, la quatrième partie de cet ouvrage l’auteur parle de sa gestion, du reste du mandat de Houphouët Boigny (1993-1995) et des priorités de l’action gouvernementale (dévaluation du Franc CFA, déficit colossal des finances publiques, baisse dramatique de l’activité économique, accroissement du chômage, découragement des investisseurs, baisse des investissements privés qui constituaient pourtant un facteur déterminant de la croissance, renflouement des caisses de l’Etat qui étaient vides par la mobilisation des droits de tirage sur la Banque Centrale ).

Dans cette quatrième partie aussi, l’auteur aborde la nature des liens avec la France. Des réseaux Foccart, l’auteur juge qu’il s’agit de simples fantasmes des détracteurs. Aucune preuve patente n’a démontré ou justifié la participation ou l’influence française à un coup d’État dans un pays donné. Par contre, Paris est intervenu pour soutenir certains Chefs d’État contre des tentatives de putsch.

Concernant les premières élections après la mort de Houphouët et le boycott actif décidé par l’opposition après le vote de la loi électorale par parlement où elle siégeait, l’auteur estime qu’en réalité l’opposition redoutait un échec aux élections présidentielles d’octobre 1995.

Concernant les réalités ethniques et la construction nationale, l’auteur estime qu’en Côte d’Ivoire il existe soixante ethnies toutes de petite dimension et aucune ne peut donc dominer l’autre. Aucune d’elles ne possède de territoire suffisant pour former un État et le président ne pourrait pas gouverner en s’appuyant sur une seule ethnie… La Côte d’Ivoire ne dispose pas d’une culture nationale ancienne, elle est entrain de la créer à partir de la synthèse entre les cultures de toutes les ethnies composant le pays… l’ivoirité naissante est avant tout en devenir.

Les préoccupations essentielles de l’auteur pour l’avenir sont relatives à la levée de l’obstacle de la dette et la réalisation de la justice sociale. Ces deux priorités ne peuvent se faire sans repenser l’éducation pour mieux former les hommes aux exigences du monde moderne, la lutte contre la corruption, la promotion des libertés, de la démocratie apaisée pour un meilleur devenir de la Côte d’Ivoire.

Edition Plon, 247 pages.

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Kontakt

Klaus D. Loetzer

Head of the KAS office in Tunisia

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